[... Un trait] Dont il faut hautement que mon amour se venge. Tout son feu se résout en ardeur de courroux... (I, Dép. a. 1687). Et que, si vous vouliez, tous vos déportements Pourroient moins donner prise aux mauvais jugements. Me préserve le Ciel d'en avoir la pensée! (Mais...) (V, Mis. 905). M. JOURD. Il n'y a que la prose ou les vers? M DE PHIL. Non, Monsieur : tout ce qui n'est point prose est vers; et tout ce qui n'est point vers est prose (VIII, 89, Bourg. g. II, iv). MORON. Il ne faut que cela pour te plaire? PHILIS. Non (IV, 195, Pr. ď'É. IV, 11). Dans cette réponse de Philis à Moron, elle acquiesce à une proposition négative où est employé un tour elliptique équivalant à Il ne faut pas autre chose que cela...? Aujourd'hui, avec la même intention, mais prenant ne... que comme simplement synonyme de seulement (Il faut seulement cela...?), on répondrait plutôt par oui. Voyez le Lexique du Corneille, tome II, p. 114, à Je ne m'apaise pas, non, si facilement (I, Ét. 1117). Certes Monsieur Tartuffe... [NON.] N'est pas un homme, non, qui se mouche du pied (IV, Tart. 643). Voy. au Lexique une semblable construction de Oui. ALC. La résolution en est prise, vous dis-je. PHIL. Mais, quel que soit ce coup, faut-il qu'il vous oblige...? ALC. Non vous avez beau faire et beau me raisonner, Rien de ce que je dis ne me peut détourner (V, Mis. 1483). HENR. Quel conte! CLIT. Non, je dis la chose comme elle est (IX, F. sav. 269). Non, il n'est rien qui puisse effacer de mon cœur les tendres témoignages... (VI, 268, Sic. x11). Non, non, trop de peur mon âme s'abandonne (II, Sgan. 250). Voy. encore non, non: I, Ét. 1040, 1073; IX, F. sav. 324, 355. M. DE SOT. Suis-je connu de vous? CLIT. Non pas, que je sache, Monsieur (VI, 525, G. D. I, v). D. PEDRE. Vous savez qui étoit...? ISID. Non pas; mais... (VI, 246, Sic. vi; cf. V, Mis. 263). 10° Ni: Voy. plus loin, à la fin de 11°, des phrases où et a été préféré à ni. THOM. DIAF. Ne plus ne moins que la statue de Memnon rendoit un son harmonieux... (IX, 351, Mal. im. II, v). MART. (Je veux un mari) Qui ne sache A ne B... (IX, F. sav. 1669: note). Les gens de mon minois ne sont point accusés D'être, grâces à Dieu, ni fourbes ni rusés (I, Dép. a. 11 et 12). PIERR. Moi, je n'ai point esté ni fou, ni estourdi (V, 105, D. Juan, II, 1). Cela n'est pas capable ni de convaincre mon esprit, ni d'ébranler mon âme (V, 192, D. Juan, V, 11). Ce même Sostrate qui n'a pas craint ni Brennus, ni tous les Gaulois (VII, 391, Am. magn. I, 1). (Vous n'êtes pas) Au temple, au cours, chez vous, ni dans la grande place (I, Dép. a. 88). Nous ne sommes plus sots, ni mon maître, ni moi (I, Dép. a. 335). ... Une fille enfin n'est ni caillou ni bois (I, Dép. a. 1076). Je n'ai que faire ni d'air ni de chanson (II, 61, Préc. Iv). Jamais son visage ne s'est paré de plus vives couleurs, ni ses yeux ne se sont armés de traits plus vifs et plus perçants (IV, 182, Pr. d'É. III, 11). Ils ne sauroient quitter les soins de leur métier, Pour aller chaque jour fatiguer ton portier, Ni partout près de toi, par d'assidus hommages, Mendier des prôneurs les éclatants suffrages (IX, Val-de-Gr. 351). ... L'on ne donne emploi, charge ni bénéfice... (V, Mis. 621; voy. I, Dép. a. 919; III, Éc. d. f. 17; VI, Mélic. 449; IX, Val-de-Gr. 52,81). ... Par un chagrin que lui-même il avoue, Il ne sauroit souffrir qu'on blâme ni qu'on loue (V, Mis. 686). Et nuls empressements, paroles ni soupirs, Ne l'ont instruite encor de vos brûlants desirs (IV, Pr. d'É. 99). Et parce que j'en use avec honnêteté, Et ne le veux trahir, lui ni la vérité... (V, Mis. 1512). Vous n'aurez, l'un ni l'autre, aucun lieu de vous plaindre (VI, Mélic. 576). Ni qu'il ait de mon sort la moindre connoissance (I, Dép. a. 420). Je n'ai pas grande faim de mort ni de blessure (I, Dép. a. 1501). (Je n'ai pas besoin) De terme plus choisi, d'auteur ni de témoin (I, Dép. Qu'on me traite partout du plus grand des faquins, S'il est aucun respect ni pouvoir qui m'arrête, Et si je ne fais pas quelque coup de ma tête! (IV, Tart. 825.) - [a. 718). S'il me prend jamais envie De retourner de ma vie. A ballet ni comédie... (VIII, 218, Bourg. g. Ballet des Nat.). Est-il ni gloire ni couronne Qui vaille ses moindres douceurs? (VI, 609, Gr. Div. roy.) : Qui parle d'offenser grand'mère ni grand-père? (IX, F. sav. 492 note.) 11° Emploi et non-emploi de la négation avec les mots AUCUN, AUCUNEMENT, PAS UN, AUSSI, JAMAIS, NUL, NULLEMENT, PERSONNE, RIEN, SANS, TOUT, ou, Et. Voy. les articles de ces différents mots et particulièrement, au Lexique, Aussi et TOUT. Il le peut épouser sans nul empêchement (IV, Tart. 596; cf. II, D. Garc. 1310; V, 544, Mis. après le v. 1690; VI, Mélic. 168; VI, Amph. 677). L'on n'a nul droit de se plaindre de tout homme qui se dédit (VI, 535, Je ne te crains nullement (VI, 40, Méd. m. l. I, 1). [G. D. I, vi). N'en doutez nullement (II, D. Garc. 582). Mais si vous prenez, vous, du plaisir à vous voir aimée, savez-vous bien, moi qui vous aime, que je n'y en prends nullement (VI, 247, Sic, v1). Ne vous embarquez nullement Dans ces douceurs congratulantes (VI, Amph. 1930). LEL. Que pourrai-je vous dire et quel remerciment...? ANDR. Non, ne m'en faites point, je n'en veux nullement (I, Ét. 1806). AGL. Suis-je faite d'un air,... Que mon mérite au sien doive céder la place, Et dans quelque ajustement Trouvez-vous qu'elle m'efface? CID. Qui, vous, ma sœur? Nullement (VIII, Psy. 243). Gardons bien que, par nulle autre voie, elle en apprenne jamais rien (VII, 391, Am. magn. I, 1). Que par aucune autre voie elle n'en apprenne... Nul gardant ici toute sa valeur négative a rendu superflu l'emploi de ne dans la proposition dépendant de gardons. Dans l'ex. suivant, nullement paraît avoir le sens affirmatif d'aucunement: voy. à l'historique du mot, dans le Littré, l'exemple de Froissard. (Bien) Que mon dessein ne soit de souffrir nullement Ce que d'aucuns maris souffrent paisiblement (III, Éc. d. f. 53). Grand et sublime effort d'une imaginative Qui ne le cède point à personne qui vive! (I, Ét. 1100.) Vous entrez dans un mystère Qui ne demande rien d'enfant (VIII, Psy. 969). C'est-à-dire qui demande quelque chose, un caractère n'ayant rien d'enfant. Il ne faut rien souvent pour effaroucher les esprits des François : un petit mot tourné en ridicule... (VI, 601, Gr. Div. roy.). Tu n'appelles donc rien le procédé, peut-être...? (VI, Amph. 1098.) Et tous vos biaux dictons ne servent pas de rien... BÉL. De pas mis avec rien tu fais la récidive, Et c'est, comme on t'a dit, trop d'une négative (IX, F. sav. 478, 483 et note, 484 et note). Mon intention n'est pas de vous rien déguiser (VI, 580, G. D. III, vi). Je ne veux point, Monsieur, jaloux ou non jaloux, Partager de son cœur rien du tout avec vous (V, Mis. 1611, 1612). Et jamais tous ses soins ne pouvoient m'offrir rien Qui me fût plus charmant qu'un pareil entretien (V, Mis. 1043,1044). Croyez-vous... qu'il n'y ait rien à péricliter? (VII, 99, Av. II, 11: note.) ARIS. Est-ce qu'elle balance? CHRYS. En aucune façon (IX, F. sav. 646). Je ne veux point... Troubler aucunement votre bonne fortune... (V, Mis. 1610). ... Les bruits que j'ai faits... Ne sont pas envers vous l'effet d'aucune haine (IV, Tart. 90g). Je serois comme un saint que PAS UN ne réclame (III, Éc. d. f. 92). Je me tromperai fort si PAS UN d'eux l'emporte (IV, Princ. d'E. 350 : note). A-t-on jamais rien vu de plus tyrannique;... rien de plus impertinent...? (V, 313, Am. méd. I, v.) Je te défends de me jamais voir (VII, 172, Av. IV, v). Vous ne pouviez jamais mieux tomber que chez moi (VI, 272, Sic. xv1). Est-ce que vous ne sauriez être un moment sans lavement ou sans médecine? (IX, 405, Mal. im. III, iv.) (J'ai grande honte) D'être sans vous connoître ou savoir votre nom (IV, Tart. 1740). (Un fourbe) Sur qui ne peuvent rien la crainte et le remords (I, Ét. 613). Ne voulant point céder, et recevoir l'ennui Qu'il me pût estimer moins civile que lui (III, Éc. d. f. 501). Et je n'ai point connu qu'à ce succès qu'on vante, La Princesse ait fait voir une âme fort contente De ce frère qui vient et de la lettre aussi; (Mais...) (II, D. Garc. 1550). [Je vois]... que tout leur mérite... N'attire point les yeux et les dons de la cour (IX, F. sav. 1352). Et principalement ce Monsieur Trissotin (IX, F. sav. 665). Et n'en ai pas la moindre envie (VI, Amph. 1503). Sans vouloir vous flatter et vous déguiser rien (I, Ét. 1454). XIII PREPOSITIONS Voy. au Lexique les articles des diverses prépositions, particulièrement A, DE, DEDANS, DEVERS (vers), DESSUS (sur), DESSOUS (sous), VERS (envers). Pour les locutions en enbas, en enhaut, voyez à Bas. Il va vous emmener votre fils en Alger (VIII, 477, Scap. II, vII: note, de même VIII, 480). Oui, il nous a voulu faire accroire qu'il étoit dans la maison, et que nous en étions dehors (VI, 587, G. D. III, vii). A chaque fois qu'il veut lire, elle l'interrompt (IX, F. sav. 756). Les femmes d'à présent sont bien loin de ces mœurs (IX, F. sav. 585). Quelque sujet que j'aie de me plaindre de vous du secret que vous m'avez fait... (V, 312, Am. méd. I, Iv). De par tous les diables! (VII, 188, Av. V, ш1.) ... Bien distinguer le personnage de l'Hypocrite d'avec celui du vrai Dévot (IV, 375, Tart. Préf.). Cf. : Du faux avec le vrai faire la différences (IV, Tart, 354). Démêlez la vertu d'avec ses apparences (IV, Tart. 1622). Voy. Avec. ORGON, Sortant de dessous la table... (IV, Tart. avant le v. 1528). Votre cocher, qui était celui d'avant moi (VII, 135, Av. III, 1). As-tu bien la hardiesse de t'opposer au médecin? Hors de là! (VI, 80, Méd. m. l. II, 111.) SUISSE. Mon foy! moy le foudrois estre hors de dedans (VIII, 217, Bourg, g. Ballet des Nat.). Vous n'êtes pas d'ici? (VI, 510, G. D. I, 11.) HALI, en sortant d'où il étoit caché (VI, 244, Sic. v, jeu de scène). Vous venez de là dedans? (VI, 510, G. D. I, 1.) Je me suis dérobée d'auprès de lui (VI, 587, G. D. III, vii). Si vous n'abrégez ce récit, nous en voilà pour jusqu'à demain (VIII, 418, Scap. I. 11). Vous voulez apprendre à danser pour quand vous n'aurez plus de jambes (VIII, 103, Bourg. g. III, 1; cf. V, 160, D. Juan, III, v). XIV (Une fille) Qu'il verra sans appui de biens et de famille (I, Dép. a. 1154). Les rapides torrents, et les vents, et la foudre, Vont-ils, dans leurs effets, plus vite que ton bras? (IX, 585, Sonnet au R.) JOD. Il a de l'esprit comme un démon. MAGD. Et du galand, et du bien tourné (II, 107, Préc. x1). Non-emploi de et : Les grands hommes, Colbert, sont mauvais courtisans, Peu faits à s'acquitter des devoirs complaisans (Val-de-Gr. 341 et 342). Que là-dessus je parle en fille intéressée, Et que le lâche tour que l'on voit qu'il me fait Jette au fond de mon cœur quelque dépit secret (IX, F. sav. 1141– ... J'ai le contentement Qu'on voit qu'il m'a traité plus honorablement (IX, F. sav. 1028). [1144). Apprenez qu'il n'est rien qui blesse un noble cœur Comme quand il peut voir qu'on le touche en l'honneur (I, Ét. 414). Avec celle de qui vous tenez la naissance (I, Dép. a. 391). Et si jamais celui [le cœur] de ce perfide amant..., Quand, dis-je,... (Il reviendroit m'offrir sa vie...) (I, Dép. a. 635 et 636). Je suis votre valet, et j'aime mieux qu'on dise: Que si l'on y disoit: « Voilà l'illustre place... » (IV, Pr. ďÉ. 222–225). Qu'il eût reçu pour moi la moindre égratignure (IV, Tart. 1114: note). Voy. au Lexique à QUE (p. 356). Et je crois qu'à la cour, de même qu'à la ville, Mon flegme est philosophe autant que votre bile (V, Mis. 165). Il te met dans la foule, ainsi qu'un misérable (IX, F. sav. 1034). Il vous dira... que durant qu'il dormait, je me suis dérobée d'auprès de lui (VI, 587, G. D. III, vii). Avant que et un infinitif: voyez à AVANT. que, LORS que. Voyez aussi DEVANT que APRÈS Non-emploi de que devant un subjonctif : voyez à VERBE (Modes). Elle a [la fresque] non seulement, par ses grâces fertiles, Et touché de la cour le beau monde savant : Ses miracles encor ont passé plus avant (IX, Val-de-Gr. 283–286). XV INTERJECTIONS ET EXCLAMATIONS St. Paix! Rangeons-nous... contre un des côtés de la porte (VI, 585, G. D. III, vi). MORON [faisant parler l'écho] : Ah, hem, ah, ah, hi, hi, hi, oh, oh, oh, oh... Hom, Hom, hom, ha, ha, ha, ha, ha.... Uh, uh, uh (IV, 161, Pr. d'É. Interm. II, 1). LUCINDE, répond par signes...: Han, hi, hom, han... Han, hi, hom, han, han, hi, hom.... SGANARELLE, la contrefaisant: Han, hi, hom, han, ha : je ne vous entends point (VI, 81, 82, Méd. m. 1. II, Iv). NICOLE [riant]. Hi, hi, hi... (VIII, 98-101, Bourg. g. III, 11). |