Il faut avouer qu'à la première inf pection, ces deux pages offrent une reffemblance étonnante; voyons fi, en les examinant avec un peu d'attention, nous n'y trouvons point quelque différence. Obfervons d'abord qu'il eft de néceffité abfolue que les mots, les lettres, les efpaces foient précisément conformes dans les deux pages, puifque l'une eft le résultat de l'empreinte fidelle de l'autre.

Jene dis rien des petites défectuofités qu'on remarque dans la page No. 1, & qui font deviner aifément que c'est cette page qui a dû être polytypée ; peut être font-ce les fuites inévitables du procédé de MM. Hoffman; mais je les prie de vouloir bien me dire pourquoi le point-virgule de la ligne troifième, No. 1, fe trouve au milieu de l'efpace, tandis qu'il eft placé près du mot fabuleux, dans l'autre page ? Pourquoi le même point virgule, ligne neuvième, fe trouve encore au milieu, dans la page No. 1, & qu'il eft près du mot Lybie dans le N°. 2? Comment enfin, il peut le faire que ce même figne foit en caractère Romain dans une page, & en Italique dans l'autre ? Je

n'ofe pouffer plus loin mes obfervations, MM. Hoffman ne manqueroient pas de me dire que c'eft difputer fur des points & virgules; mais voici quelque chofe de plus étrange.

On voit à la page No. 1, ligne 20, le mot Acrat, ortographié comme je le fais ici, & dans l'autre page, on lit Arcat! Comment une pareille tranfpofition s'eft-elle pu faire, puifque ces deux pages ont été tirées l'une fur le caracractère & l'autre fur le Polytype? J'avoue que toute ma pénétration eft à bout, & je défie tous les

dipes

du monde de deviner cette énigme, à moins que l'une des pages, dans l'état qu'on la préfente, n'ait pas servi à polytyper l'autre ; mais dans ce cas, il y auroit autant de mal-adreffe "que de mauvaise foi, & mon intention n'eft certainement point d'avoir de pareils foupçons fur MM. Hoffman; mais pour leur honneur & celui de l'Art polytype, je les follicite ardemment d'expliquer la caufe d'une difparate auffi inconcevable.

Je fuis, &c.

TYPOPHILE.

Lettre au Rédacteur de l'ANNÉE

LITTÉRAIRE.

me femble qu'on ne peut paffer devant le nouveau Palais de Juftice, fans être faifi d'admiration à la vue de ce beau monument: du moins c'est un fentiment que j'éprouvai moi-même ces jours derniers ; & tout en contemplant cet Edifice fuperbe, je fus tranfporté par mon imagination dans l'intérieur du Temple, où je crus voir affemblé un Sénat vénérable, chargé du maintien des Loix, Protecteur des opprimés, & ennemi irréconciliable du crime. Ce fpectacle m'a donné l'idée de l'Infcription Latine que je vous envoie. Si vous la trouvez vraie jufte & précife, je vous prie de l'inférer dans vos Feuilles. La voici : Hic miferos fperata falus, hîc certa fceleftas Poena manet gaudete boni, pallete no

centes.

J'ai l'honneur d'être,

MONSIEUR,

Votre très-humble & très-obéiffant
Serviteur JULIEN, Profeffeur

au Collège de Navarre.

ANNONCES.

GRAVURES,

Le Sauveur du Monde, Eftampe de huit pouces & demi de haut, fur fepi pouces de large, gravé par M, Klauber d'après Stella, & dédiée à S.A.R. Mgr. l'Archevêque-Electeur de Trêvés. Le Petit Ecolier, autre Eftampe de fept pouces de haut, fur fix de large, gravée par le même Artifte, d'après Corneille Polembourg, & dédiée à S. E. M. le Baron de Lehrbach; à Paris, chez les fieurs Bafan & Poignant, rue & hotel Serpente ; & à Ausbourg chez les frères Klauber.

La première de ces Eftampes repréfente Jefus erfant, tenant le globe du Monde racheté par fon fang; idée qui eft exprimée par un des Cloux de la Croix, que tient le Sauveur. La feconde a pour fujet, un Jeune homme enveloppé dans un manteau, & tenant un livre fous le bras. Ces deux figures annoncent les plus heureuses difpofitions de la part de l'Artifte, pour le

genre de la Gravure au burin; genre dans lequel fon illuftre maître, M. Wille s'eft acquis une réputation auffi brillante que justement méritée.

CONSIDÉRATIONS Philofophiques fur

le Chriftianifme. A Bruxelles ; & fe trouve à Paris, chez Bélin, Libraire, rue St. Jacques, près St. Yves: prix 3 liv. 12 fols, broché, avec cette épigraphe:

Brevis hauftus in Philofophiâ ad Atheismum ducunt, largiores ad Deum & ad Religionem reducunt Bacon, orig. Scient.

Quelques grains de Philofophie conduifent à l'Athéïfme; une provifion plus abondante, ramène à Dieu & à la Religion..

LESPRIT

ESPRIT d'incrédulité qui règne de nos jours, eft une preuve bien frappante de cette vérité. Il eft le fruit d'une Philofophie fuperficielle & légére. Les vrais Philofophes; les Paf