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chal, les Newton, les Defcartes, ces génies fi profonds, ont cru & profeffé cette Religion, contre laquelle des hommes qui leur font bien inférieurs, ont réuni dans ce fiècle tous leurs efforts. L'ouvrage que je vous annonce, eft bien propre à prémunir l'efprit contre le danger de leurs attaques, & à ramener ceux qui auroient pu fe laiffer ébranler. Il offre une fuite de preuves claires & préciles, expofées avec force. Se refufer à leur évidence, c'eft vouloir fermer les yeux à la lumière. On y trouve la grace du ftyle, jointe à la folidité du raifonnement; l'Auteur, en un mot, peut être regardé comme un éloquent défenfeur de la Religion.

TRAITÉ fur la culture de la Pomme de Terre, dédié à Mgr. de Bertin, Intendant de la Généralité de Paris ; par M. de Planazu; grand in-4°., avec une Planche gravée & enluminée ; prix, 20 fols, chez l'Auteur, rue Montmartre, N. 30.

Ce Traité démontre les avantages

de la culture de cette racine, donne les moyens de la conferver pendant l'hiver, à l'abri des gelées, indique différentes manières de la préparer pour en faire, pour les hommes une nourriture faine & agreable; ceux de l'employer pour la nourriture de différens animaux; les moyens d'en tirer & extraire la farine pour en faire du pain, de la pâtiflerie, des gelées, &c, avec la gravure d'un Moulin propre à cet ufage; la manière enfin, d'en tirer l'eau-de-vie la plus fpiritueuse,

On trouve chez le fieur Royez, Libraire, Quai des Auguftins: Difcours fur la première Communion; par M. Bouillerot, Curé ; prix 12 fols. Semaines - Saintes & Livres d'Heures, grand & petit forma.

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Méditations inftructives & touchantes jolie édition, in-16.; prix 2 liv. 4f. Penfées Philofophiques fur la nature de 'Homme & la Religion, 3 vol. in 18. jolie édition, 1785.

LETTRE

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L'ANNEE

LITTÉRAIRE.

LETTRE

V I.

LETTRE écrite à un Ami de Province," ou Analyfe raifonnée de l'Oraifon funèbre de M. le Duc d'Orléans par M. l'Abbé Fauchet.

Vous êtes furpris, mon cher Ami.,

que l'Année Littéraire n'ait point parlé des Oraifons funèbres qui ont été prononcées dans la capitale, en l'honneur de M. le Duc d'Orléans, & vous me piez de fuppléer à ce filence dont vous ne pouvez concevoir la caufe. L'amitié fincère qui nous unit depuis l'enfance, me fait un devoir

N°. 15. 25 Avril 1786.

de cet acte de complaifance, qui, je Vous l'avoue, me coute infiniment; mais j'y mets une condition, c'eft que vous n'admettrez point de tiers dans cette confidence, & que vous garderez inviolablement mon fecret. Jamais notre littérature n'a produit tant d'écrivaing médiocres, & jamais l'amourpropre des écrivains n'a été fi fenfible ni fi irritable. La moindre remon trance, quelque refpectueule qu'elle foit, les met en fureur, & il étoit réservé à notre fiècle, de voir des querelles nées fur le Parnaffe, se transformer en procès-criminels, & fe vui der devant les Tribunaux, On a beau crier à ces Meffieurs;

Ce n'eft point à l'honneur que touchent cos matières,

N'importe, toute critique eft à leurs yeux une fatyre, un libelle diffamatoire; ils en appellent aux Miniftres de la Juftice, qui font fans doute les premiers, à rire de ces graves démêlés, & ils leur difent férieufement comme l'avare qui croit avoir perdu fon tréfor: Tous les Magiftrats font intéresses à prendre

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cette affaire en main, Auffi, pour éviter ces fortes de prife-à-parties, on loue tout aujourd'hui; & c'eft fur tout à préfent, qu'on peut dire ::

On loue aujourd'hui tout le monde,

Et le fiècle par là n'a rien qu'on ne confonde,

Tout est d'un grand mérite également "'doué

Ce n'est plus un honneur que de fe voir loué

D'éloges on regorge, à la tête on les jette,

Et mon valét-de-chambre eft mis dans la gazette.

Vous fentez d'après cela, quelles .clameurs vous exciteriez contre moi, fi vous alliez mẽ trahir ( 1 ).

(*) Cette Lettre, comme on voit, n'étoit pas deftinée à paroître au jour. Mais on tant prié l'Auteur d'en permettre la pus blicité, qu'à la fin il y a confenti, malgré X toutes les bonnes raifons qu'il avoit d'exis ger qu'elle fût fecrette. Note de l'Auteur

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