choifis avec goût, & tirés de nos meilleurs Ecrivains, tant en profe qu'en vers. Le prix eft de 36 fols, broché, chez le Libraire, & 45 fols franc de port, par la pofte. On affran chit l'argent & la lettre d'avis.

DICTIONNAIRE pour l'intelligence des Auteurs Claffiques, Grecs & Latins tant facrés que profanes, contenant la Géographie, l'Hiftoire, la Fable & les Antiquités, Dédié à Mgr, le Duc de Choifeul; par M. Sabathier Profeffeur - Emérite au Collège de Châlons-fur-Marne, Secrétaire perpétuel de l'Académie de la même Ville Affocié de l'Académie Etrufque de Cortone, de l'Académie Royale de Pruffe, &c, Tome trente-unième ; à Paris, chez Delalain l'aîné, Libraire, rue St, Jacques.

Nous ne dirons rien du mérite de ce grand Quvrage, Tout le monde le

connoît, & fait qu'il renferme tout ce que l'Antiquité offre de plus curieux & de plus intéreffant. Ce volume n'eft point inférieur à tous ceux qui précèdent; l'annoncer au public, est lui rendre un véritable service.

L'ANNÉE

193

LITTÉRAIRE

LETTRE IX.

DESCRIPTION générale de la Chiné, ou Tableau actuel de cet Empire, &c. rédigé par M. l'Abbé Grofier, Chanoine de St. Louis du Louvre ; à Paris, chez Moutard, Imprimeur Libraire de la Reine, de Madame, & de Madame Comteffe d'Artois, rue des Mathurins, Hôtel de Cluny.

LA

A plûpart de nos politiques ont beaucoup vanté le gouvernement Chinois, fous le nom de Depoime N°. 16. 2 Mai 1786. I

légal. Cette dénomination ne m'a ja◄ mais paru fort heureuse; elle n'auroit rien de dur, fi, felon la valeur primitive du mot defpote, elle fignifioit feulement un Etat où les Loix font maîtreffes; mais nous avons attaché une autre idée au mot defpotifme, que nous envisageons comme une autorité arbitraire & tyrannique ; &, dans ce fens, le defpotifme légal n'eft pas aifé à concevoir. Un gouvernement où régneroient defpotiquement des Loix arbitraires, feroit un Etat vraiment tyrannique. J'aurois donc mieux aimé dire la Souveraineté légale; mais il n'est pas vrai que les Loix feules foient fouveraines à la Chine, ou que l'Empereur ne gouverne que felon des Loix fixes & immuables; puifque les actes de la tyrannie la plus cruelle n'y ont pas été rares dans tous les tems. Il paroît que l'autorité Patriarchale a été la bafe de cet ancien gouvernement; mais cette autorité fi naturelle & fi convenable dans les fociétés primitives & peu nombreufes, ne peut que dégénérer en defpotifme dans un Etat immenfe, On a beau dire que l'Emper

reur de la Chine fe regarde toujours comme le père d'une grande famille; cela n'eft plus vrai que par métaphore, & l'on en peut dire autant de tous les Rois qui, comme lui, châtient fouvent leurs enfans d'une manière très-dure & très-févère. Nul Potentat ne jouit d'un pouvoir plus illimité que le Souverain de cette nombreufe Nation. Toute puiffance réfide en lui, & en lui feul; il eft l'arbitre irréfragable de la vie & de la mort de fes fujets; & par une fuite heureufe de ce pouvoir fans bornes, nulle fentence de mort, prononcée par les Tribunaux, ne peut être exécutée fans fon aveu. Soin prodigieux dans un Empire auffi étendu, auffi peuplé; mais foin néceffaire, pour obliger les Tribunaux à fe furveiller eux-mêmes.

Les arrêts purement civils, font foumis à la même révifion. Aucun d'eux n'a de force que l'Empereur ne l'ait confirmé. Ceux qu'il prononce au contraire, font exécutés fans délai. Chaque ordonnance qui émane du Trône, eft pour tout le refte un oracle facré. On les enregiftre, on les