portante, qui retrace les anciennes affemblées nationales, présente en même tems un tableau fidèle de l'état où étoit alors la France, divifée par les partis, & déchirée par mille factions différentes.

Le feul reproche que l'on puiffe -faire à M. Garnier, eft d'avoir porté trop loin le fcrupule fur une foule de détails qui ne font pas toujours trèsintereffans. On peut approuver plufieurs difcours très longs du Chancelier de l'Hôpital, parce qu'ils nous donnent une idée de fon caractère & de l'éloquence du tems, & qu'ils roulent fur des objets vraiment effentiels, Mais l'Hiftorien n'eût-il pas fait fagement de laiffer de côté une multitude de difcours indirects, qui n'inf truisent pas infiniment, & qui inté reflent encore moins? Je doute qu'il y ait beaucoup de monde qui ait la patience de les lire jufqu'au bout, & qui ne foit tenté de fauter par deffus, pour reprendre au plutôt la fuite des faits, au milieu defquels ces harangues incidentes forment une interruption désagréable. Sous bien des rapports,

cet ouvrage reffemble plutôt à des Mémoires qu'à une véritable Histoire, Au refte, Monfieur ces deux volumes vous mettront à portée d'apprécier avec jufteffe, plufieurs perfonnages que la haine & la paffion ont fouvent défigurés. Vous verrez dans la plupart de grandes vertus, des vices fouvent plus grands encore ; vous verrez la Religion fervir de prétexte à l'ambition démefurée des chefs de parti, & les uns n'être Proteftans, que parce que leurs ennemis font Ca tholiques. Vous verrez dans Catherine, tout le manège d'une fauffe politique; dans Guife, une ame ambitieufe fans doute, mais grande & fublime; dans l'Amiral, un génie vafte, un cour intré pide, mais en même tems je ne fais quoi de fombre & d'atroce, qui révolte plus qu'il n'intéreffe, L'affaffinat indigne du Duc de Guife, dont l'Amiral étoit inftruit; celui du brave Charri, exécuté par fes ordres, vous paroîtront deux attentats que rien ne peut jufti fier, Vous rendrez grace à l'Auteur, qui a expofé tous ces faits avec candeur & impartialité ; & fi quelques

longueurs excitent quelquefois votre impatience, vous en ferez amplement dédommagé par beaucoup de morceaux pleins d'agrément & d'un véri– table intérêt.

Je fuis, &c.

On trouve chez les mêmes Libraires, la collection des Portraits des Grands Hommes, dont il eft fait mention dans les 30 volumes in-12. de cette Hiftoire, avec le renvoi aux pages auxquelles ils ont rapport, 2 vol. in 4°. rel. 36 liv.

On y trouve auffi le tom XV. in 4°. de cette Hiftoire, comprenant les deux volumes in-12.; prix rel. 10 liv.; le même avec les Portraits qui y correspondent, rel. 12 liv.

Le fieur Nyon vient auffi d'imprimer les Etabliffemens de St. Louis, fuivant le texte original, & rendus. dans le langage actuel avec des commentaires; par M. l'Abbé de Saint-Martin, ouvrage qui peut fervir de fupplément au règne de St. Louis,

,

pour l'Hiftoire de France de Velly, &c. in-12.; prix 3 liv,

On en a tiré quelques exemplaires in-8°., auxquels on a joint le Panégyrique de St. Louis; par le même Auteur, rel. prix, 7. Liv,

Nous avons rendu compte de cet ouvrage, qui fait beaucoup d'honneur aux lumières & aux recherches de M. l'Abbé de Saint-Martin,

LETTRE III.

L'EXEMPLE ET LES PASSIONS, ou Aventures d'un Jeune Homme de qualité; par M. de M..., Officier d'Infanterie, avec cette épigraphe, tirée de l'Art d'aimer, de Bernard:

Dans le chaos d'un Monde féducteur, Tout eft Spectacle, & chacun est Acteur. deux volumes in-12.; à Londres, & Je trouve à Paris, chez Delalain le jeune, Libraire, rue St, Jacques No. 13, 1785.

ON ne fait plus, Monsieur, quelle

forme donner aux Romans, pour les rendre piquans; les titres bizarres & finguliers font épuifés. Il n'eft pas jufqu'à cette forme épiftolaire, qui eft devenue triviale & rebattue : l'Auteur du Roman que je vous annonce a imaginé de le partager en feize petits

contes.