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de plaire aux autres? Ne fert-of » pas Dieu pour foi? Ne s'en eftime»t-on pas davantage, parce qu'on fe » croit plus de vertu & de piété ? » N'étale-t-on pas avec affectation fes

prières, fes bonnes œuvres ? Ne » fe diftingue-t on pas par mille fingu »larités ? N'eft-on pas bien aife d'attirer fur foi les regards? Ne cenfure»t-on pas aigrement le prochain? N'en médit-on pas pieulement?" C'eft avec cette éloquence fimple & vraie que M. l'Abbé Grou expose les vices & les travers du monde, dans la vue de les guérir, & de porter tous les hommes à la pratique des vertus chrétiennes & évangéliques. Un tel ouvrage ne fait pas moins d'honneur à fon efprit qu'à fon cœur, & il fe montre pour ces deux rapports le digne interprète d'un des plus grands faints & des plus beaux génies qui aient jamais exifté.

Je fuis, &c.

LETTRE XI.

Remède nouveau contre les maladies vénériennes, tiré du règne animal; ou effai fur la vertu anti-vénérienne des alkalis-volatils, dans lequel on expose la méthode d'adminiftrer ces fels, avec des réflexions, des obfervations & des remarques critiques tendantes à perfectionner les autres méthodes. Par M. Bern. Peyrilhe, Membre du Collège de Chirurgie de Paris, Profeffeur Royal de Chymie & de Botanique, aux Ecoles de Chirurgie, Docteur en Medecine, de l'Académie des Sciences, Inf criptions & Belles-Lettres de Touloufe de celle des Sciences de Montpellier, Cenfeur Royal; feconde édition confidérablement augmentée: à Montpel lier, & fe trouve chez Didot le jeung

& Barrois le jeune, Libraires, quai des Auguftins, 1786, in-8°. de 344 pages, 3 livres 15 fols brochés.

L'AUTEUR examine d'abord fi

l'art abonde en remèdes anti-vénériens ou s'il eft à cet égard dans la difette. En n'admettant que les remèdes mercuriaux, la pratique ordinaire s'eft privée d'une multitude de moyens puiffans pour se borner à un feul agent: car, felon M. Peyrilhe, il n'y a pas de différence effentielle entre les diverfes préparations de mercure, elles ne conftituent, à proprement parler, qu'un feul & même médicament générique.

M. P. examine enfuite la manière d'agir des médicamens anti-fiphylitiques, & prouve que la même action eft commune à tous, qu'ils guériflent tous en excitant un effort utile des folides fur les fluides, en produifant & foutenant un mouvement dépuratoire, qu'il apppelle mouvement febrile. Par conféquent, tout ce qui peut developper & foutenir

ce

mouvement, peut guérir & guérit en effet la maladie fiphylitique. Il fuit de-là que les praticiens bornés au mercure ont tort de nier la réalité d'une infinité de guérifons, d'après cette fcule confidération, qu'elles contrarient leur opinion fur la vertu fpécifique exclufive du mercure.

L'auteur prouve enfuite par l'autorité des plus grands maîtres, fans excepter Van Swieten, & par une multitude de faits authentiques, que le mal vénérien a été guéri mille fois ; 1o. . par les fudorifiques: 2°. les purgatifs 3. les exercices forcés & la : vie dure: 4°. les alimens médicamenteux: 5 l'influence d'un climat favorable: 6°. les feules forces de la nature: 7°. enfin par les alkalis-volatils concrets ou fel d'Angleterre, incorporé dans un firop aromatique.

Ce dernier moyen eft le fruit des recherches & des tentatives de M. P. A fon expérience, il joint ici celle de divers praticiens pour en conftater l'efficacité & l'innocuité, Enfin il détaille fa méthode, & n'omet rien de ce qui peut mettre les gens de l'art à

.

même de la pratiquer avec succès. Dans la feconde partie de fon ouvrage, l'auteur examine un grand nombre d'erreurs de pratique, enfan tées par l'empirisme & perpétuées par la routine. Cette partie de fon ouvrage femble devoir intéreffer tous les praticiens, parce que les obfervations judicieules & les règles de conduite qu'elle contient,font applicables à tous les anti-vénériens, à tous les procédés, à toutes les méthodes. Les prin cipaux objets de fes remarques font: l'ufage, fi fouvent funefte, du fublimé corrofif; la coexiftence de divers vi rus dans le même individu; la dégénération fpontanée du virus fiphylitique, un nouvel ordre d'expé riences pour conftater les effets des antivénériens nouveaux; l'affoibliffement du virus vénérien dans nos climats, qu'il fe croit autorisé à nier d'après les faits, &c.

Quoiqu'il y ait beaucoup de critique dans cet ouvrage, il ne bleffe perfonne. En combattant les erreurs, l'auteur, par égard pour ceux qui peuvent les avoir commifes, s'abftient également de les nommer & d'in

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