PEINTURES.

LES Hommes vertueux & fenfibles qui fe dévouent à la défenfe des innocens opprimés, ont de juftes droits à notre vénération, & l'on voit avec plaifir les beaux arts s'empreffer de faire paffer leurs traits à la poftérité, C'eft dans cette vue que Mademoi felle de Noireterre vient de peindre en miniature M. Lecauchois, Avocat au Parlement, & Marie - VictoireFrançoile Salmon: ces deux portraits font deftinés à être gravés,

Si les ouvrages de Mademoiselle de Noireterre, déjà expofés au Salon de la correfpondance des fciences & des arts, hôtel Villayer, lui ont obtenu les fuffrages des amateurs éclairés, les portraits que je vous annonce, ne peuvent qu'ajouter encore à la réputation de cette jeune artifte. On y remarque un deflin pur, une touche fpirituelle & moëlleufe, un coloris frais, un effet piquant. Ces deux miniatures ne pouvoient

paroître dans une circonftance plus favorable; le public a paru contempler avec plaifir les traits de l'infornée Salmon, que le zèle de fon gé néreux défenfeur, M. Lecauchois, a préservée des flammes, & qui a vu couronner fa conftance par l'Arrêt du Parlement de Paris.

Comme M. Lecauchois & la fille Salmon étoient Vendredi dernier au Salon de la correfpondance, on a pu juger de la parfaite reffemblance de leurs portraits, qui ont été généralement applaudis: c'eft un hommage que l'on doit à la vérité ainfi qu'aux talens diftingués de Mademoifelle de Noireterre.

Je fuis, &c.

LETTRE

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TABLEAU des Arts & des Sciences; depuis les temps les plus reculés juf - qu'au temps d'Alexandre le Grand; Ouvrage traduit de l'anglois de M. Bannister. Prix 2 liv. broc. A Paris, chez J.-R. Lottin de St.-Germain, Imprimeur Libraire de la Ville, rue St. André-des-Arcs.

'AUTEUR anglois fe plaint dans fa Préface idea la multitude des romans frivoles, qui,fous le titre de Nouvelles fentimentales, caffoibliffent l'efprit N°. 25. 4 Juillet 1786. O

de fes concitoyens & le rendent fufceptible de toutes fortes de mauvaifes impreffions; il fouhaite qu'on détourne le public de pes lectures frivoles & dangereufes, en fai préfentant des ouvrages utiles & folides, qui épurent le goût, fortifient l'en tendement & forment le cœur luimême paroît s'être propofé pour but de donner aux perfonnes, qui n'ont pas eu l'avantage de recevoir fédycation claffique, des idées générales fur les progrès des arts & des fciences, ainfi que fur leur fiaifon avec la morale & le gouvernement. Il s'est auffi flaté de l'espoir d'exciter les ama-teurs des arts à confulter les anciens écrivains de la Grèce & de Rome, ces fources précieufes des vraies connoiffances & de la faine philosophie.

On peut juger, par cette préface que le goût de l'inftruction & des études folides eft encore de mode en Angleterre; qu'il n'eft pas encore du bon ton de s'y moquer du gred & du latior, & mons/quiavonstant d'emme! preffement à farfired qu'il ya de plus Irivole & même de plus ridicule dam

t

les ufages anglois, nous devrions bien prendre auffi leur eftime pour l'éducation claffique & pour les langues favantes.

Ce livre n'eft qu'une légère efquiffe, un fimple apperçu fur l'hiftoire des arts, dégagé de tout l'appareil de l'érudition; mais c'eft le coup-d'œit d'un favant qui donne fouvent en quelques lignes le réfultat d'un grand nombre de volumes. M. Bannister eft fubftantiel dans fa briéveté; il paffe rapidement en revue les arts principaux cultivés par les anciens; il fuit leur marche & leur progrès, & fixe avec impartialité le dégré de perfection où ils font arrivés au fiècle Alexandre le Grand.

Et d'abord il confidère l'architecture, Les hommes, après avoir quelque temps partagé avec les animaux les antres & les cavernes, ne tardèrent pas à fentir le défagrément d'une pareille demeure; leur induftrie, éveillée par le befoin, conftruifit des cabanes dont la forme & les maté riaux furent en quelque forte indiqués par la température de leur cli