» tranfmet fes préceptes avec une pré»cifion féconde, & on peut dire qu'il » eft auffi avare de paroles que prodigue d'idées Platon, dont » l'imagination étoit riche & qui éroit » doué d'une grande fenfibilité, étoit » très - affecté des impreflions religieufes, & les écrits font remplis des plus fublimes idées fur la Divinité, fur, fon pouvoir, fa fageffe » & fa bonté qui fe manifeftent dans " la création & la confervation de » tous les êtres; on y trouve auffi » les exhortations les plus éloquentes » & les plus perfuafives pour enga ger à mener une vie pleine de piété & de vertu, d'après les motifs puif fans de l'amour, de la reconnoiffance & du refpect que nous de»vons à l'Etre Suprême. Mais dans Ariftote, la faculté dominante eft le » jugement, & il ne paroît pas avoir »poffédé beaucoup d'imagination & de fenfibilité: quoiqu'il fut porté, pas fon efprit, à reconnoître pour » première caufe Dieu, à qui il donne les attributs ordinaires; cependant ❤il s'exprime lui-même avec une »efpèce de doute & d'incertitude fur deux articles les plus importans de ≫ tous pour le genre humain sgavoir, la providence de Dieu dans » le gouvernement du monde, & » l'immortalité de l'ame.... En un mot, Ariftote écrit comme s'il s'adrefloit à une pure intelligence, » Platon au contraire confidère l'hom-' »me comme une créature compofée » & en même temps qu'il inferuit » l'entendement, il s'efforce de frap, » per fon imagination & d'émouvoir les paffions. Il eft ailé de voir que ce tableau des arts & des fciences eft extrêmement incomplet, puifqu'on n'y trouve ni la peinture, ni la fculpture, ni la mutique, ni la poefie, ni la géométrie, ni l'arithmétique, &c. M. Bannifter a donné un titre trop pompeux & trop étendu à quelques differtations qu'il avoit compofées fur certaines fciences: mais ces differtations n'en font pas moins favantes & profondes; on n'en doit pas favoir moins de gré au traducteur d'en avoir enrichi notre langue on lui a auffi l'o bligation d'avoir corrigé & rectifié quelques idées peu exactes de M. Bannifter, relativement à la religion. Cette attention prouve combien fes vues font droites, combien il est attaché aux vrais principes. En général, le choix des originaux anglois qu'il entreprend de nous faire connoître, décèle la folidité de fon jugement; le ftyle dans lequel il les traduit fait honneur à fon goût; & cette man ère de rendre utile à fa patrie jufqu'à fon loifir même, ne peut qu'augmenter à fon égard l'eftime & la confiance du public. Je fuis, &c. STANCES à Madame Leçauchois, Mère de lAvocat du même nom qui a été le Défenfeur & le Libé rateur de la Fille Salmon. nuc? E NFIN, réjouis-toi; bénis ta destinée; O femme vénérable, ô mère fortunée! Vois triompher un fils, l'objet de ton De cinq ans de travaux eft payé dans ce jour. Ces héros fi vantés, tous ces foudres de guerre, Sont l'admiration & l'effroi de la terre! Mais quoi, leur front n'eft ceint que d'un laurier fanglant; Ton fils eft plus heureux à fon zèle héroïque, La couronne civique (1) Offre un prix bien plus noble, un prix plus confolant. Thémis doit confacrer aux fäßtes de fon temple Un fuccès fi brillant jusqu'ici fans exemple. Sous un adres fatal qui vient de la Rétrir Gémit, dans un cachot, la débile innocence, Hélas! & fans défenfe.... Par un fupplice affreux elle va donc périr ! .... Déjà le bûcher p. et demande la victime..... Ton fils alors paroft.... sublime .. mouvement Arrêtez... Sufpendez ce fpectacle d'her reur, Dit-il d'un noir forfait Salmon fut incap.ble, (1) A Rome cette couronne étoit dé cernée à celui qui avoit eu le bonheur de fauver la vie à un citoyen. Elle étu formée d'une branche de chêne vert. L |