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DOMESTIQUE

PORTATIF,

CONTENANT toutes les connoissances relatives à l'Economie
domestique & rurale; où l'on détaille les différentes branches
de l'Agriculture, la maniere de soigner les Chevaux, colle
de nourrir & de conserver toute forte de Bestiaux, celle
d'élever les Abeilles, les Vers à soie; & dans lequel on trouve
les instructions nécessaires sur la Chasse, la Pêche, les Arts,
le Commerce, la Procédure, l'Office, la Cuisine, &c.

Ouvrage également utile à ceux qui vivent de leurs rentes, ou
qui ont des terres, comme aux Fermiers, aux Jardiniers,
aux Commerçans, & aux Artistes.
DERNIERE ÉDITION, REVUE ET CORRIGÉE.
TOME TROISIEME.

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Chez LOTTIN le Jeune, Libraire, rue Saint
Jacques, vis-à-vis la rue de la Parcheminerie.

M DCC LXIX.

Avec Approbation, & Privilège du Roi.

R. 601

THE QU

: P

DICTIONNAIRE

DOMESTIQUE

PORTATIF.

MAC

M

de Hollande.

MAC

AAYPOOSTEN, ces, pilées, taillées en petit pain

étoffe de foie des

Indes orientales,

apportées en Eu

rope, par les vaif

seaux de la com

pagnie des Indes

MABOUJA : c'est une racine de l'Amérique, compacte, noire, plus dure & plus pesante que le bois de fer. Les sauvages en font leurs maffues.

MABOUYAS, forte de lézard de l'Amérique, qui ne diffère du crapaud que par sa queue, dont le cri annonce les changemens de tems. MACADOSSIN. Voyez Me

choacan.

MACAF, en terme d'imprimerie, font deux mots joints ensemble par un trait horisontal, par exemple: Qu'a-t-il apporté?

MACARON, pâtisserie faite de fucre, de farine & d'amandes douFome III,

plat, & figure ovale. Il y a les macarons communs, & les macarons fins. Dans les premiers on y met de l'eau-rose, & dans les derniers de l'eau de fleurs d'orange, avec laquelle on les glace, en y délayant du fucre en poudre, & qu'on fait cuire dans un four un peu chaud.

MACARON : les tabletiers-peigniers nomment peigne à macaron celui qui est arrondi par les extrémités, pour que les grosses dents ne puissent bleffer.

MACARONI, mets fait de farine & de fromage, cuit dans le pot avec la viande, dont les Italiens font fort friands. Quand ces macarons font taillés en menus filets, on les appelle vermicelli.

MACER, arbre des Indes & de Barbarie, qui donne une écorce qu'on emploie pour la dyssenterie. Elle est grosse, rougeâtre, d'un goût amer

Il y a une autre drogue nommée macis, bien différente du macer. Le macis est l'enveloppe de la coque de la muscade.

MACERON, plante appellée perfil de Macédoine, par les botaniftes. Elle pouffe des tiges à la hauteur de trois pieds, rameuses, canelées, un peu rougeâtres. Ses feuilles font semblables à celles de l'ache, mais plus grandes, d'une odeur aromatique & d'un goût approchant de celui du perfil. Ses fleurs font petites, blanches, composées chacune de cinq feuilles, disposées en rofes. Les semences jointes deux à deux, groffes, presque rondes, canelées, noires & d'un goût amer, sont apéritives, propres pour exciter l'urine, bonnes pour la colique venteuse, ainsi que sa racine qui est groffe, blanche, d'une odeur & d'un goût approchant, en quelque maniere, de celui de la mytrhe.

MACHACOIRE, ou MAQUE, instrument qui fert à rompre & à broyer le chanvre, & qui en fépare la filafse de la chenevote.

MACHE, plante aussi nommée doucette, Salade de chanoine, blanchette & poule graffe, dont il y a deux espéces, la commune & la graffe: celle-ci est encore appellée mâche d'Italie. La mache vient dans tous les pays tempérés ; c'est une salade d'hiver; celle que l'on cultive dans les jardins, a plus de force & fournit davantage. La premiere porte des feuilles longues, étroites, renversées sur terre, d'un verd clair & liffe. La feuille de l'autre est beaucoup plus large, & fa plante un peu plus forte. Les maraichés en cultivent peu; elle paroît revêtue d'un petit duvet qui déplaît à bien du monde, elle n'est pas fi douce au goût. La mache ordinaire demande une terre bien amendée. On la seme dru, parce qu'on l'éclaircit en cueillant la plus forte la premieret Elle

veut être arrosée souvent & couverte de terreau jusqu'à ce que fa semence soit levée. On en seme à la mi Août, pour en manger en automne, jusqu'à la mi-Otobre, & cela, de quinze jours en quinze jours, pour en avoir l'hiver & le carême. Elle n'exige d'autres foins que d'être sarclée. On la laisse monter en graine sur la fin de l'hiver. Ses petits rameaux donnent de petits bouquets de fleurs blanches, tirant sur le bleu. La graine fuccede à la fleur. Celle de la commune est petite, platte & de couleur jaunâtre; celle d'Italie est longuette, menue, de couleur cendrée, & a, à une de ses extrémités, un petit point noir; la fleur de couleur blanche, tirant sur le rouge, en est aussi différente. Quand cette graine est mûre, pour que le moindre vent ne la disperse pas, il faut arracher le matin les pieds à la rosée, lorsque les tiges commencent à jaunir. On met cette graine en coffe dans un lieu frais, un peu aëré. Quand cette graine s'est nourrie & perfectionnée, on la secoue fur un linge, & on la laisse pendant quelques jours, ensuite on la vanne & on l'enferme. La graine de la commune reste dans sa bonté pendant sept à huit ans; celle de l'autre n'est bonne que quatre ou cinq ans. On ne doit pas femer cette graine la premiere année; elle est encore trop fraîche.

On mêle la mache avec toutes fortes de salades d'hiver, céleri, beterave, chicorée, & avec des anchois. Elle est rafraîchissante, laxative, adoucissante, & enfin trèssaine. On la conseille, en médecine, pour la goutte, le scorbut, les rhumatismes, & l'affection hypocondriaque. Elle corrige l'âcreté des humeurs, émousse les acides qui dominent trop dans le sang. Les Anglois, comme nous, font beau

coup de cas de la mache; celle qui vient naturellement passe pour être meilleure que celle des jardins. Les botanistes connoiffent plusieurs autres espéces de mache. Quand on commence à voir les laitues on ne pense point aux mâches.

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MACHEFER: ce nom est donné & à l'écume du fer, & aux scories & écailles qui fortent du fer, quand on le bat à chaud. On fait entrer ce mâchefer dans la composition de quelques remedes; il est astringent. MACHEMOURE: on appelle ainsi les biscuits de mer réduits en poussiere, & dont les morceaux font au-dessous d'une groffeur de noisette.

MACHER, ou máquer le chanvre, c'est le briser avec la machacoire. Voyez ci-dessus ce mot.

MACHINE: tout instrument propre à donner du mouvement, s'appelle machine, & fert à augmenter les forces humaines & la vertu des forces mouvantes; cependant on fait une différence entre l'instrument & la machine. L'inftrument est très-simple: tels font le levier, le coin & le rouleau. La machine est plus ou moins composée, suivant son usage & fa destination: tels sont les engins, les grues, les chevres, les verrins, les gruaux, &c.

Outre les machines qui servent pour la construction des édifices, il y en a une infinité qui servent dans les manufactures, foit à préparer les matieres, foit à fabriquer les draps, toiles, étoffes, cuirs, &c. foit à leur donner la derniere perfection. Parmi ces fortes de machines, en usage dans les manufactures, font entr'autres plusieurs métiers, quantité de rouets pour le moulinage & le dévidage des soies, pour le filage des laines, chanvres, lins, poils, &c. La machine à friser ler draps, la calandre, les presses,

les moulins à foulon, à tan, à papier, & plusieurs autres. Il faut aussi compter les machines hydrauliques, qui, par le moyen de l'eau, ont leur mouvement & fervent pour scier les bois & pour forer & liner les piéces d'artillerie, depuis le canon jusqu'aux plus petites armes à feu. Les machines qui donnent les mouvemens aux foufflets des fonderies & des forges pour toutes fortes de métaux. Enfin il n'y a point d'art & de métier qui n'ait sa machine particuliere, plus ou moins composée, qui contribue à la fabrique de leurs différens ouvrages. Voyez l'explication de toutes ces machines à leurs articles particuliers.

MACHINE à friser les étoffes de laine; c'est un moulin qui emprunte fon mouvement, ou de l'eau, ou d'un cheval, ou de quelques hommes qui le font tourner par le moyen d'une manivelle.

MACHINE, chez les cordonniers, est une composition de cire blanche & de foufre, dont ils se servent pour cirer le fil blanc de Cologne, avec lequel ils cousent & affemblent proprement les empeignes & les quartiers des souliers. Ce mot se dit aussi de la façon que les cordonniers & les savetiers donnent à leurs fouliers, en arrangeant les fils avec leur machinoir, petit outil de buis, long de quatre à cinq pouces, arrondi par les deux bouts, à l'un desquels il y a des espéces de dents, & dont le milieu s'enfonce un peu en arc des deux côtés, afin que l'ouvrier l'empoigne facile

ment.

MACHO, Quintal macho; c'est, en Espagne, un poids de cent cinquante livres, plus fort de cinquante livres que le quintal commun qui n'est que de cent livres. Les poids d'Espagne sont plus foibles que ceux de Paris, & le quintal macho ne yaut que cent trente-neuf livres &

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