A L'ETERNELLE MEMOIRE DE TRES HAUT, TRES PUISSANT, TRES EXCELLENT PRINCE MONSEIGNEUR LOUIS DAUPHIN, L Mort le 18. Février 1712. ESPRIT faint, qui connoît le vrai merite des grands hommes, veut bien que, vivement frappez des heroïques actions de leur vie, nous les pleurions & nous les louïons aprés leur mort. Nous les pleurons, parce que nous avons eu le malheur de les perdre : nous les loüons, parce que leurs bonnes œuvres qui les suivent, le meritent. La mort qui nous les a ravis, nous afflige, & nous jette dans une douleur muette : Le souvenir que nous en conservons, nous fait rompre le silence, & nous engage de parler. La nature & la religion, la tendresse & la justice exigent de nous ces deux devoirs. David qui pleura Jonathas, le loüa, & aprés avoir fait l'éloge du Pere, il finit par ce2. Reg. 1. lui du fils. Filles de ferufalem, dit-il, pleurez sur Saül qui faifoit tout votre ornement, & toutes vos délices : Et vous, mon cher Fonathas vous qui étiez le plus charmant des Princes, le malheur de vous avoir perdu me perce l'ame de douleur. د Les playes que la mort de MONSEIGNEUR LE DAUPHIN avoit faites au cœur de tous les bons François, faignoient encore, quand celle de fon Auguste Fils les a r'ouvertes: à peine étions-nous revenus de cet étourdissement subit, où cette perte fatale nous avoit jettez, que la seconde nous a replongez dans une nouvelle tristeffe, comme pour ajouter affliction fur affliction. Aprés avoir perdu le Pere nous esperions que le Ciel donneroit de longues années au Fils, & à MADAME LA DAUPHINE. Nous ofions même dire ne, fatis avec un faint Prophete: Sei- Ne irafcagneur, ne vous mettez pas davan-ris, Domitage en colere, c'est assez: ne vous eft. If. 64. fouvenez plus de nos pechez; confiderez feulement que nous sommes vôtre peuple. Larmes & prieres, vous avez été inutiles. Les deux têtes de l'Etat, qui aprés la facrée Pera iij A .1 3. Am brof. in sonne du Roy nous étoient les Ce qui seul semble devoir O que la Republique eût été obita van heureuse, si elle avoit pu le lent. Im- Im conferver longtemps, dit cet Archevêque, en parlant du » jeune Valentinien:mais qu'elle >> a de confolation de pouvoir se دو perat. |