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prodigieuse grappe de raisin qui étoit derriere eux, & qu'ils ne voyoient pas; au lieu que la portant aprés eux, & l'ayant devant les yeux, nous avons la confolation de la voir, d'en admirer la beauté, d'en goûter, & d'en sentir la douceur. Pour le dire sans figures, quoiqu'elles foient toutes mifterieuses, ils nous ont apporté les livres d'où nous avons tiré les endroits propres à loüer Dieu; & c'étoit à nous que David parloit quand il disoit dans un ciprit prophetique : Chantez un cantique nouveau au Seigneurs que toute la terre chante fes loüanges. Comment toute la terre ? puisque le vrai Dieu n'étoit connu & adoré que dans une petite region du monde, sous un climat, & des bornes trés étroites ? Cette invitation re-gardoit de loin non seulement

F

les Apôtres, dont il est dit que le fon de la voix s'est fait entendre par toute la terre, mais en. core ceux qui instruits par ces grands hommes , ont chanté publiquement & avec éclat les loüanges de Dieu...

IV.

Ainfi quand on nous deman dera pourquoy nous nous affemblons dans nos temples, & ce que nous y allons faire nous répondrons que nous allons verifier les anciennes. propheties; que nous sommes ces oints du Seigneur, & ce peuple destiné depuis tant de fiecles, à rendre à Dieu par nos chants, la gloire qui lui est. dûë.

Nous répondrons, que c'est par notre miniftere, que s'ac. complit cette misterieuse pro.

S. Aug.

messe: Seigneur, j'annoncerai vo Pfal. 11. tre Nom à mes freres ; je chanterai vos loüanges au milieu de l'Eglife. Qui font ces freres, demande saint Augustin, finon ad Honorat. ceux à qui Jesus-Christ à don- Ep. 119. né lui-même ce nom dans l'Evangile ? Quelle est cette Egli. se, finon celle qu'il vient d'appeller son unique bien-aimée, c'est à dire la seule veritable Eglife, répanduë par toute la terre, & qui s'étend de jour en jour jusques dans les nations les plus éloignées?

Vous voyez doncici (c'est Vingenieuse reflexion du même Pere) ce que David dit qu'on chantera, & le lieu au milieu duquel on le chantera. Ce que l'on chantera, c'est le cantique nouveau; le lieu où on le chantera, c'est l'Eglise universelle; c'est de ce devoir de Religion que l'ons'acquit

tes aurium

verant &

te dansles Heures Canoniales, En faut-il davantage pour connoître l'antiquité & la

beauté du chant de l'Eglife?'

Volupta- Saint Augustin en fut fi chartenaciùs in mé, qu'il s'en fit d'abord un gros me implica- fcrupule: il apprehenda qu'un fubjugave chatoüillement d'oreille passant rant delec de ce sens à son cœur, ne le tatio carnis flattât, & comme il dit, ne le e captivât trop. Il crut devoir prénervandam ferer le chant simple que faint dari, fæpe Athanafe avoit introduit dans me fallit : son Eglise à celui de faint Amfenfus broise, qui étant mêlé d'une non ita co- douce harmonie étoit comme un

mea

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mentem

non oportet

dùm ratio

nem

patiant: it dangereux piege à la sensualité. pofterior.... Vous sçavez, Seigneur, que Aliquand je trouve encore du plaifir ipfam falla, dans les chants animez de vôciamimino-tre parole, surtout quand ils deratius ca- sont mêlez avec l'harmonie nima seve- des voix, je crains même que ritate, fed le plaifir de l'oreille n'amoldùm, ut me. liffe mon esprit par cette fym.

mitatur, ut

autem hanc

vens erro

valdè inter

P

pathie qu'ont les passions avec los 'onne les flexions du chant qui les cantilena

reveille.

rum fuaviũ, quibus

Mais enfin se ressouvenant Davidicum

píalterium

des larmes que le chant mélo-frequétatur, dieux des pleaumes qu'il avoit ab auribus entendus à Milan lui avoit meis remo

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lexandrino

veri velim; fait verser au commencement atque ipfius de fa conversion, il crut de-Ecclefiæ tutiúsque mivoir approuver cette coutume hi videtur de l'Eglise de Milan, & il re. quod de Agarda cette harmonie tres Epifcopo Apropre à inspirer aux ames thanafio fæ une devotion tendre, & à éle-pe mihi diver l'esprit humain, encore in- ni, qui tầm firme, dans les sentimens d'une modico file

pieté chrétienne.

Etum memi

xu vocis faciebat fonare lecto

rem psalmi, ut pronuntianti vicinior effet quam canenti. Verumtamen cùm reminiscor lacrimas meas quas fudiad cantus Ecclefiæ tuæ in primordiis recuperatæ fidei mex, & nunc ipse commoveor ron cantu, fed rebus quæ canuntur cum liquida voce & conven entiffima modulatione cantantur, magnam instituti hujus utilitatem rustus agnofco

V.

Plût à Dieu que les chants. Ita fluetur

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