un état sans sonder fon propre cœur, & demander au Seigneur quelque signe de sa volonté ? Cependant le grand foin que tout homme, & prineipalement tour Ecclesiastique probabilem doit prendre, est celui de plaire exhiberes à Dieu, & d'en être approuvé. Deo Car c'est comme s'il disoit: Le grand soin d'un Courtisan eft de se rendre affidu auprés de son Prince, d'en attirer quelques regards favorables, & de fe faire un devoir de lui plaire. Le grand soin d'un enfant bien né est d'étudier les inclinations de fon pere, de le confulter avant que d'en-treprendre aucune affaire se-rieuse, de lire jusques dans ses yeux, dans ses paroles, dans fes manieres ce qui pourra luis être agreable. Le grand foin d'une femme qui aime fon ma-riseft de connoître fon humeur,, Sollicite cura teipfű & d'observer ce qui lui fait plaifir, comme l'Epouse des cantiques qui demandoit à fon époux l'endroit où il prenoit fes repas, & fon repos dans la plus grande chaleur du jour, & qui le prioit de la mener dans son cellier. Dieu qui est le plus grand de tous les Rois, le meilleur de tous les peres, le plus jaloux, quoique le plus tendre de tous les époux, demande sans doute une attention encore plus grande, & des soins plus étendus à celui qui veut se confacrer à son service: Sollicitè Ce n'est pas une revûë superficielle, bornée à certains dehors plus propres à contenter la curiosité, qu'à faire faire de serieuses reflexions: comme comme celle de cet homme Comparabitur viro tivitatis fuæ abiit, & fta dont parle faint Jacques, qui confideranti s'étant vû dans un miroir se re- vultum natira, & ne se souvint plus de ce in speculo; qu'il étoit. Ce n'est pas dire confideravit comme ce faux Prophete: Je enim fe, & regarderai, mais ce ne fera pas tim oblitus de prés. C'est assez que mes est qualis parens me portent à la cleri- fuerit.fac.r. -cature, que mes amis rendent fed non prode favorables témoignages de pè. Num. ma conduite, pour ne me faire 24. fur ma vocation aucun scrupule qui m'embaraffe. Intuebor stras.Agg.1. C'est mettre fon cœur fur ses Ponite corvoyes, en fonder les inclinations da vestra sules plus secretes, en examiner via la fimplicité, le def-interessement, la droiture; c'est prendre pour soy cette comparaifon dont Jesus-Christ se sert de se quérir soy-mème, avant que de se charger de la guérison des autres; c'est se mettre en état de dire avec autant de since , pertatem meam. Tren. 3. Ego vir rité que ce Prophete: Je fuis un videns pau- homme qui connois ma pauvreté Mon falut eternel ne dépend pas du jugement d'autrui, il dépend en quelque maniere de moy qui me dois connoître, & encore Sophonia 1. plus de ce scrutateur des cœurs & des reins, qui, la lampe à la main, éclaire les plus fombres enfoncemens de Ferufalem. C'est se demander si l'on n'aura rien un jour à fe reprocher en s'engageant dans le plus dangereux de tous les états, & fi à l'heure de la mort on voudroit avoir pris le parti qu'on a choisi: Sollicitè cura, &c. S'il ne s'agissoit que de se faire approuver des hommes, si le bon qu le mauvais usage d'une entreprise de cette consequence dependoit de leurs decisions, il seroit aifé de leur en impofer. Une modestie con. trofaite, une regularité adroi stement ménagée sauveroit les apparences. S'il ne s'agiffoit même que de se citer au tribunal de sa confcience, on tomberoit dans une illufion aussi dangereuse, que fut celle de cet Evêque de Laodicée, qui se flattoit mal à propos, d'être riche en vertu, & de n'avoir besoin de rien. Mais les choses n'en demeurent pas là: Il faut regarder au dessus de soy un Dieu qui a trouvé des taches dans fon foleil, & de la malice dans ses Anges. Un Dieu qui a dit à cet Evêque: Vous croyez ètre riche, & vous ne sçavez pas que vous êtes miferable, pauvre & nud. III. А- Дрос. 3. Il s'agit ici du tout pour le tout; il s'agit de jetter les premiers fondemens d'un grand edifice : fi on ne les pose que |