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DIX-HUITIÈME JOUR DE SEPTEMBRE.

s. Thomas-de-Villeneuve, archevêque de Valence, en

Espagne.

455

S. Méthode, évêque de Tyr, docteur de l'Eglise et martyr.

469

s. Ferréol, martyr à Vienne, dans les Gaules.
s. Joseph-de-Cupertino, religieux conventuel de l'or-

471

dre de s. François.

474

FIN DE LA TABLE DU TREIZIÈME VOLume.

DES MARTYRS

ET DES AUTRES

PRINCIPAUX SAINTS.

29 Août.

LA DÉCOLLATION

DE S. JEAN-BAPTISTE.

L'AN 31.

DIEU IEU suscita Jean-Baptiste pour être le précurseur de son Fils, et pour préparer les hommes, par la pénitence, à recevoir le Rédempteur que les prophètes avaient prédit de siècle en siècle depuis le commencement du monde, exhortant sans cesse le peuple choisi, à croire et à espérer en celui qui seul devait sauver le genre humain. Les grâces dont le ciel le combla répondirent à sa haute destination, et furent proportionnées à la sublime fonction qu'il devait exercer, et qui était de beaucoup supérieure à celle des patriarches et des prophètes les plus célèbres. Quelques-uns de ces derniers furent sanctifiés dès leur naissance; mais ils ne le furent pas d'une manière aussi merveilleuse ni aussi abondante.

Fidèle à l'impression de l'esprit de Dieu, Jean-Baptiste se retira dans le désert, pour mieux conserver son innocence, et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y resta depuis son enfance jusqu'à l'âge de trente T. XIII.

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ans, uniquement occupé des exercices de la pénitence, de la prière et de la contemplation. Cette précaution, de la part d'un Saint que la grâce avait si extraordinairement privilégié, est bien capable de faire rentrer en eux-mêmes ceux qui exposent témérairement leurs enfans à l'air contagieux du monde, dans un âge où le feu des passions s'allume avec tant de facilité; ou qui au lieu de les élever dans la pratique des vertus chrétiennes, et de leur inspirer l'amour des occupations sérieuses autant que leur faiblesse peut le permettre, flattent leurs penchans déréglés, et les portent au vice par leurs mauvais exemples et par leurs maximes pernicieuses. Ce n'est pas que l'on veuille assujettir les jeunes gens à quitter entièrement le monde, à l'exemple de Jean-Baptiste : mais au moins faut-il qu'ils apprennent de lui à sanctifier leurs premières années, à éviter les piéges qui leur sont tendus de toutes parts, et à jeter les fondemens de cet édifice spirituel auquel ils sont obligés de travailler tant qu'ils seront sur la terre Qu'ils regardent ce Saint comme un modèle de cette innocence et de cette ferveur qui les feront croître continuellement en sagesse et en piété. Son exemple doit être aussi proposé à ceux qui sont appelés de Dieu aux fonctions du saint ministère. Quelle témérité ne serait-ce pas que de vouloir pénétrer dans le sanctuaire avant de s'y être long-temps préparé dans la retraite, par la prière, la pénitence et l'humilité, et de s'être solidement établi dans la pratique de ces vertus?

Saint Jean-Baptiste reparut dans le monde à sa trentième année, qui était l'âge où les prêtres et les lévites de l'ancienne loi commençaient à entrer dans l'exercice de leurs fonctions (1). Les prophètes l'avaient annoncé long-temps auparavant, comme un messager qui précéderait le Seigneur pour lui préparer la voie, qui inspirerait aux hommes

(1) Num. IV, 3.

de vifs sentimens de componction de leurs péchés, et les disposerait à recevoir dignement celui qui venait les sauver (2). Isaïe et Malachie, dans les prédictions qui le regardent, font allusion à ces officiers que les princes envoient devant eux dans leurs voyages, et qu'ils chargent de préparer ce qui leur est nécessaire, d'aplanir les chemins raboteux, et d'ôter tout ce qui pourrait s'opposer à leur passage.

Ce fut par révélation que Jean apprit l'importante fonction à laquelle il était destiné. Il commença à l'exercer dans le désert de la Judée, c'est-à-dire, dans la partie située sur les bords du Jourdain, du côté de Jéricho, et qui était peu habitée. Revêtu d'un habit de pénitence, il prêchait aux hommes l'obligation où ils étaient d'expier leurs iniquités par les larmes de la componction, et leur annonçait le Messie qui allait bientôt paraître au milieu d'eux (3). Le peuple le reçut comme l'ambassadeur du TrèsHaut, et sa voix fut comme une trompette céleste qui avertissait tous les hommes de prévenir la rigueur des jugemens du Seigneur, et de se disposer à profiter de la miséricorde qui leur était offerte. Plusieurs pharisiens vinrent aussi l'écouter; mais il reprit sévèrement l'orgueil et l'hypocrisie qui les rendaient indociles et les aveuglaient sur leurs vices. Il eut aussi parmi ses auditeurs des soldats et des publicains, qui en général étaient des hommes livrés au libertinage, à la violence et à l'injustice. Il les exhortait tous à faire des œuvres de charité et à réformer leurs vices; il baptisait dans le Jourdain ceux qu'il trouvait dans ces dispositions.

La loi prescrivait aux juifs plusieurs purifications corporelles; mais il n'y en avait point eu jusqu'alors qui renfermât des figures aussi intéressantes que le baptême de

(2) Isaï. XL, 3; Mal. III, 1.

(3) Luc III, 1.

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