Images de page
PDF
ePub

donna, en 1361, à l'église de Saint-Etienne de Vienne qui est aujourd'hui cathédrale (2).

Voyez leurs actes, dont le P. Stilting soutient l'authenticité, Act. SS. t. VI, Aug. p. 548.

m

S. PAMMACHIUS.

L'AN 410.

PAMMACHIUS était un sénateur romain, et saint Jérôme, qui dans sa jeunesse avait été son compagnon d'étude, l'appelle l'ornement de l'illustre famille des Camilles. Ceux qui furent chargés de son éducation, se conduisirent de manière qu'ils lui inspirèrent l'amour de l'étude; et après lui avoir fait parcourir les différentes branches de la littérature, ils l'initièrent aussi dans la connaissance de l'Écriture sainte. Il entra dans le monde en 370, lorsque saint Jérôme se retira dans le désert. Ayant été reçu dans le sénat, il devint par son mérite et sa vertu, l'ornement de cet illustre corps. Il fut décoré de la dignité proconsulaire, et épousa Pauline, la seconde des filles de sainte Paule. Il découvrit le premier les erreurs de Jovinien, et les dénonça au Pape Sirice qui condamna cet hérésiarque en 390.

Les amitiés formées dans la jeunesse et cimentées par l'uniformité des sentimens, ainsi que par le goût des mêmes études, sont ordinairement les plus solides et les plus agréables. Telle fut celle qui unissait saint Jérôme et saint Pammachius. Le saint docteur tira de grandes lumières de son ami pour la composition de ses ouvrages contre Jovinien. Il le consultait souvent, et s'en rapportait à lui sur la solution de plusieurs difficultés.

(2) Voyez Steyver, Hist. Alberti Sapientis, p. 318, et M. l'abbé Grandidier, Hist. de l'église de Strasbourg, t. III.

[ocr errors]

»

[ocr errors]

Pammachius perdit Pauline sa femme après trois années de mariage. Ayant fait offrir le saint sacrifice pour elle, il donna, selon ce qui se pratiquait alors, un festin à tous les pauvres de Rome. C'est ce que nous apprenons d'une lettre que saint Paulin lui écrivit, et qui finit de la manière suivante: «Votre épouse, qui est présentement dans » le ciel, intercède puissamment pour vous auprès de Jésus-Christ; elle vous obtient des grâces proportionnées aux trésors que vous avez envoyés de dessus la terre, non en honorant sa mémoire par des larmes stériles, >> mais en la rendant participanté des dons vivans que vous avez faits pour le repos de son âme; elle est honorée par le mérite de vos vertus; elle est nourri par le pain » que vous avez distribué aux pauvres (1). >> On lit dans saint Jérôme (2), que Pammachius arrosa les cendres de son épouse du baume de l'aumône et de la miséricorde, qui obtient le pardon des péchés; que depuis, les aveugles, les boîteux et les pauvres furent ses cohéritiers et les héritiers de Pauline; et qu'on ne le voyait jamais sortir en public, sans être suivi d'une troupe de malheureux.

Notre Saint fit bâtir un hôpital pour les étrangers qui venaient au Port-Romain. Il servait les malades et les pauvres de ses propres mains. Il écrivit aux fermiers et aux vassaux qu'il avait en Numidie, pour les exhorter à renoncer au schisme des donatistes, et il les fit rentrer dans le sein de l'Église catholique. Ce zèle pour l'unité de la foi lui mérita une lettre de félicitation de la part de saint Augustin, en 401 (3). Le sentiment de quelques modernes, qui prétendent qu'il reçut les saints ordres, n'est appuyé sur aucune preuve solide. Il se contenta de vivre dans la sé

(1) S. Paulin, ep. 13.

(2) Ep. 54.

(3) Ep. 58, ad Pammach. t. II, p. 145.

paration du monde, et de se consacrer entièrement aux exercices de la prière, de la pénitence et de la charité. Il mourut en 410, un peu avant la prise de Rome, et il est nommé sous le 30 d'Août dans le martyrologe romain.

Voyez saint Jérôme, Ep. 54, etc.; Ceillier, t. X; Fontanini, Hist. lit. Aquileiensis, p. 225, etc.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]

SAINT AGILE, vulgairement appelé saint Aile, était fils d'Agnoald, un des principaux seigneurs de la cour de Childebert II, Roi d'Austrasie et de Bourgogne. Les exemples de vertu qu'il trouva dans sa famille lui inspirèrent de bonne heure la crainte de Dieu. Ses parens, par l'avis de saint Colomban, le consacrèrent au Seigneur dans le monastère de Luxeu. Il y apprit les lettres et les maximes de la perfection sous le saint abbé Eustace. Il ne fut pas plus tôt en âge d'observer la règle qu'il se distingua par sa ferveur, son humilité et l'austérité de sa pénitence.

[ocr errors]

Le père d'Agile étant mort, saint Colomban, qui n'avait plus de protecteur à la cour, se vit exposé à une violente persécution de la part de la Reine Brunehaut, qui était indignée de ce que le Saint refusait aux femmes l'entrée de son monastère. La persécution s'étendit aussi à ses disciples, qui eurent ordre de sortir de leur solitude, saint Aile alla trouver le Roi Thierri, qui le reçut avec bonté, et qui empêcha l'effet de l'animosité de Brunehaut. Le statut de la règle de saint Colomban, concernant l'exclusion des femmes, fut confirmé.

Quelques années après, les évêques chargèrent saint Aile et saint Eustace d'aller prêcher l'Évangile aux infidèles qui

habitaient au-delà des Vosges et du mont Jura. Ces deux hommes apostoliques pénétrèrent jusqu'en Bavière, et leur mission eut le plus heureux succès. A leur retour, saint Aile reprit ses exercices avec la même fidélité; mais on le tira de sa cellule pour le mettre à la tête du monastère de Rebais, que saint Ouen, référendaire ou chancelier de France, venait de fonder dans le diocèse de Meaux. Il en fut établi premier abbé dans une assemblée d'évêques tenue à Clichy en 636. Le Saint fit observer à Rebais la plus parfaite régularité, et y mourut le 30 d'Août, vers l'an 650, à l'âge d'environ soixant-six ans. Il est nommé dans le martyrologe bénédictin.

Voyez sa vie par un anonyme, qui a été publiée par Mabillon, Act. SS. Ben. t. II, et par le P. Chiffleț, Hist. de l'abbaye de Tournus; Bulteau, Hist. de l'ordre de saint Benoit, 1. 3, c. 14, et Baillet, sous le 30 d'Août.

[ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]

SAINT FIACRE, anciennement appelé saint Fèfre, sortait d'une illustre famille d'Irlande. Il fut élevé sous la conduite d'un évêque d'une grande sainteté que quelques auteurs prennent pour Conan, évêque de Soder ou des îles occidentales. Plein de mépris pour les avantages qu'il pouvait se promettre dans le monde, il quitta sa patrie à la fleur de l'âge, et accompagné de quelques jeunes gens, qui, comme lui, voulaient se consacrer au service de Dieu, il passa en France, pour y vivre dans la solitude. Etant arrivé dans le diocèse de Meaux, il alla trouver le saint évêque Faron, qui lui assigna pour sa demeure un lieu écarté dans une forêt qui lui appartenait. C'était Breuil dans la Brie, qui est environ à deux lieues de Meaux.

Le Saint, après avoir défriché une certaine étendue de terrain, s'y construisit une cellule, avec une oratoire en l'honneur de la Mère de Dieu. Il s'y forma aussi un petit jardin qu'il cultivait de ses propres mains. Sa vie était extrêmement austère; il n'y avait que la nécessité ou la charité qui pussent lui faire interrompre l'exercice de la prière et de la contemplation. Il partageait avec les pauvres le fruit de son travail. Plusieurs personnes venant le consulter, il fit bâtir à quelque distance de sa cellule une espèce d'hôpital pour les étrangers. Il y servait les pauvres luimême, et leur rendait souvent la santé par la vertu de ses prières. Mais il ne permettait point aux femmes d'entrer dans l'enceinte de son hermitage. Ce dernier article était une règle inviolable chez les moines irlandais. Saint Colomban refusa l'entrée de son monastère à la Reine Brunehaut, ce qui fut la première origine des persécutions que cette princesse lui suscita (1). Saint Fiacre ne se départit jamais de cette règle tant qu'il vécut ; et l'on voit encore aujourd'hui que, par respect pour sa mémoire, les femmes n'entrent ni dans le lieu où il demeurait à Breuil, ni dans la chapelle où il fut enterré. Anne d'Autriche, Reine de France, y ayant fait un pélerinage, se contenta de faire sa prière à la porte de son oratoire.

Chillin ou Kilain, seigneur irlandais ou écossais, revenant de Rome, visita saint Fiacre qui était son parent. et vécut quelque temps avec lui. Ce fut par son conseil qu'il prêcha l'Évangile dans le diocèse de Meaux et dans ceux du voisinage, sous l'autorité des évêques. Ses prédications opérèrent de grands fruits, sur-tout dans le diocèse d'Arras, où sa mémoire est encore en vénération, et où il est honoré le 13 de Novembre (2).

-

(1) Mabillon, Act. SS. Bened. t. II. p. 19, 20, 318.

(2) Le Cointe, Annal. t. III, p. 625; Mabillon, loc. cit. t. II, p. 619. Voyez sa vie sous le 13 Novembre.

« PrécédentContinuer »