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matières de piété. Elle fit plusieurs miracles pendant sa vie et après sa mort, qui arriva le 22 Février 1270. Elle avait environ 45 ans. On garde ses reliques à Longchamp. Elle fut béatifiée par Léon X, et Urbain VIII permit de dire un office en son honneur le jour de sa fête, qui fut fixée au 31 d'Août.

Voyez la vie de la Sainte, par Agnès d'Harcourt, sa fille d'honneur ; Joinville, Chalippe, Vie de saint François, t. II, p. 785; les notes de Chastelain sur le Mart. rom. sous le 22 de Février, p. 712, et la Vie de sainte Isabelle de France, fondatrice de l'abbaye de Longchamp, par Rouillard, en 1619, in-8°.

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☛ MARTYRE DE GUILLAUME GALÈNE,

L'AN 1573.

CHANOINE.

Les calvinistes prirent la ville de Gertruydenberg, le dernier jour du mois d'Août 1573. Aussitôt la soldatesque furieuse se mit à la recherche des prêtres, pour les piller et leur ôter la vie. Le premier qu'ils rencontrèrent fut Guillaume Galène ou Van Galen, prêtre et chanoine de la ville, qu'ils massacrèrent sur le champ. Son corps, horriblement mutilé, resta près de deux jours, nu et sans sépulture, dans la rue. On finit par le placer, avec les corps des soldats, sur un traineau sur lequel il fut transporté à la citadelle, où on le jeta dans l'eau. La plupart des bourgeois, ayant déclaré qu'ils voulaient persévérer dans la religion catholique et rester soumis à Philippe II, furent dépouillés de leurs biens et cruellement opprimés. Tous les prêtres qui étaient restés dans la ville furent faits prisonniers, excepté Arnoul Zwaen Van Goorle, doyen du chapitre, qui du haut des murs de la ville sauta dans le fossé qui les entourait et y resta pendant quatorze T. XIII.

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heures dans l'eau jusqu'à la tête, avant de pouvoir se retirer dans un lieu de sureté ; et Gaspard Jacobissen, que ses amis aidèrent à descendre le fort. Ce fut le premier de ces deux qui écrivit l'histoire des martyrs.

Voyez Estii Hist. SS. Martyrum Gorcom., publiée par les Bollandistes tom. II, Julii, no 385 et 386.

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Voyez Mabillon, Annal. Ben. t. III, p. 433, et sæc. 3, Ben. in Proleg.; la dissertation et les remarques du docte P. Stilting; Acta SS. Septembr. t. I, p. 284; l'Histoire lit. de la Fr. t. X, p. 60, et le Gallia Christ. nova, t. VI, col. 483. L'ancienne vie que nous avons de saint Gilles, est une compilation sans critique. Ce Saint y est confondu avec le Saint du même nom, qui était abbé d'Arles.

Vers la fin du septième siècle.

On dit que saint Ægidius, vulgairement appelé saint Gilles, dont le culte a été pendant plusieurs siècles fort célèbre en France et en Angleterre, était Athénien de naissance, et d'une extraction noble. Sa science et sa piété lui attirèrent une admiration universelle. Voyant qu'il lui était impossible de mener dans sa patrie une vie cachée et obscure, il résolut de la quitter pour fuir le danger qui accompagne les applaudissemens des hommes. Il passa en France, et choisit pour demeure un hermitage situé dans un désert, près de l'embouchure du Rhône. De là il se retira dans un lieu voisin du Gard, puis dans une forêt au diocèse de Nîmes. Il y resta plusieurs années, entièrement occupé de la prière et de la contemplation, et n'ayant pour nourriture que de l'eau et des herbes. On lit dans l'histoire de sa vie, qu'il fut nourri pendant quelque temps

par le lait d'une biche de la forêt, et que Flavius (peutêtre Wemba), Roi des Goths, poursuivant cet animal à la chasse, il alla se réfugier auprès du Saint, qui par-là fut découvert. Plusieurs miracles opérés par les prières du saint hermite, le firent bientôt connaître par toute la France. Quelques auteurs ont confondu notre Saint avec saint Gilles, que saint Césaire fit abbé d'un monastère situé près de la ville d'Arles, et qu'il envoya à Rome en 514, avec Messien son secrétaire, pour obtenir du Pape Symmaque la confirmation des priviléges de son église. Mais le P. Stilting, un des continuateurs de Bollandus, prouve dans une savante dissertation, que celui dont nous écrivons la vie florissait, non dans le sixième siècle, mais à la fin du septième et au commencement du huitième, et qu'alors le territoire de Nimes était sous la domination des Français. Etienne et Messien nous apprennent dans le second livre de la vie de saint Césaire, que ces peuples prirent Arles en 541, un an avant la mort du saint évêque d'Arles, et que toute la province leur fut ensuite cédée par les Goths.

Saint Gilles, singulièrement estimé du Roi de France, ne voulut point quitter sa solitude, comme ce prince le sollicitait à le faire il reçut cependant des disciples, et fonda un monastère où la règle de saint Benoît s'est observée long-temps avec édification; mais ce n'est plus aujourd'hui qu'une collégiale de chanoines séculiers. Il s'est formé peu à peu aux environs une ville qui porte le nom du Saint, et que les guerres des albigeois ont rendue fameuse.

Les reliques de saint Gilles sont dans l'église abbatiale de Saint-Sernin de Toulouse. Les Bollandistes avouent qu'ils ne savent en quel temps on les y transféra. Mais le dernier historien de Nîmes a prouvé depuis, que la translation se fit dans le temps que les calvinistes pillaient et profanaient les églises en Languedoc.

Saint Gilles est nommé dans les additions aux martyrologes de Bède, d'Adon, etc. Il y avait déjà long-temps qu'on l'honorait dans le lieu de sa mort. On allait en pélerinage au monastère où était sa chasse, au milieu du onzième siècle. Ce monastère, suivant les actes du Saint, fut bâti dans un emplacement donné par Flavius (Wemba), Roi des Goths. Saint Gilles est patron d'un grand nombre d'églises et de monastères de France, d'Allemagne, de Hongrie, de Pologne, etc. (1).

Une solitude entière et constante est un état où peu d'hommes sont capables de vaquer, avec une ferveur non interrompue, aux exercices de la pénitence et de la contemplation. Un solitaire qui se relâche, ou qui ne converse pas toujours avec Dieu et avec ses anges, est à lui-même son plus dangereux ennemi. Aristote, après avoir défini l'homme un étre social, ajoute que celui qui vit seul doit être un Dieu ou une bête. Mais ce philosophe ignorait les prodiges qu'opère notre religion. Les anciens chrétiens disaient, et avec plus de raison, que celui qui vit toujours seul est un ange ou un démon. La solitude n'est donc point sans piéges et sans dangers, et l'on n'est pas saint pour être hermite. Mais quand on embrasse cet état par une vocation extraordinaire; quand on s'y propose de vivre avec ferveur dans les pratiques de la pénitence; quand on s'applique de jour en jour à purifier ses affections, on échange la société d'un monde corrompu, contre celle de Dieu et des esprits célestes; on substitue le glorieux emploi des anges aux folies du siècle; on goûte le plus parfait bonheur qu'il soit possible d'imaginer sur la terre; on jouit, par une espèce d'anticipation, des délices qui sont réservées dans le ciel aux bienheureux. Celui qui, à la contempla

(1) La ville de Saint-Gilles, située environ à une demi-lieue du Rhône, est dans le diocèse de Nimes.

tion, joint un zèle ardent de conduire les autres au même terme que lui, sera véritablement grand dans le royaume des cieux (2).

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S. SIXTE ET S. SINICE, PREMIERS ÉVÊQUES DE REIMS ET

DE SOISSONS.

L'AN 287.

L'OPINION la plus probable est que saint Sixte fut envoyé dans les Gaules sous le règne de l'Empereur Dioclétien, après la mort de saint Crépin et de saint Crépinien, qui furent martyrisés à Soissons en 287. Nous n'avons point de détails certains sur ses travaux apostoliques, ni sur les diverses actions de sa vie.

SINICE, son successeur et le campagnon de ses voyages, fut chargé comme lui de gouverner les églises de Reims et de Soissons, qui ne faisaient point encore deux siéges séparés, et qui ne le furent que quelque temps après. La vie de ce Saint n'est pas plus connue que celle de son prédécesseur. On ignore aussi de quelle manière l'un et l'autre finirent leurs jours. Il paraît qu'ils ne souffrirent point le martyre, et l'opinion contraire n'est point appuyée sur des raisons solides. Il s'est fait plusieurs translations de leurs reliques.

Voyez Flodoard, Hist. eccl. Rem. 1. 1 t. I, p. 45, 46, etc.; Baillet, sous le Christ. nova, t. IX, p. 2 et 3.

(2) Matt. V, 19.

c. 3; Marlot, Métrop. Rem. 1er de Septembre; le Gallia

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