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mille pièces de rechange pour fusils. Vous devez passer près de SaintÉtienne, ainsi vous pourrez facilement nous faire cet envoi.

Nous avons reçu huit mortiers dont deux de dix pouces. On nous a envoyé près de mille bombes, mais presque toutes de douze pouces. Ainsi voyez s'il ne vous serait pas possible de nous en faire passer de dix pouces sans retard.

Nous avons à Marseille six mortiers de huit et pas une bombe. Je n'ai pu me procurer autant d'outils à pionniers que j'avais espéré. Voyez un peu s'il ne vous serait pas possible de nous en faire passer de Grenoble et de Valence. Ce qui nous manque principalement sont des haches et des pioches.

Je ne vois aucun inconvénient à ce que vous nous fassiez passer un petit équipage de pontons. Je ne vous en marque pas positivement le nombre, parce qu'ils ne nous serviront que pour quelques passages de marais qui se forment dans le temps pluvieux.

Je ne vous envoie pas l'original de l'arrêté des représentants du peuple à votre égard, en ayant envoyé la copie légalisée au ministre ; il faut aujourd'hui que je conserve par devers moi l'original.

Vous trouverez à Lyon beaucoup plus de ressources que je ne pensais, surtout en ce qui concerne le charronnage.

Si vous trouviez des fusées de signaux toutes faites, faites-m'en passer. Il serait aussi nécessaire d'avoir des boulets incendiaires et de la roche. Je fais faire de tout cela, mais cela va lentement; vous devez en trouver à Lyon.

Le commandant de l'artillerie de l'armée qui assiége Toulon,
BUONAPARTE.

Communiquée par Mme Marey, fille du général Gassendi.

4. AU MINISTRE DE LA GUERRE.

Quartier général, Ollioules, 24 brumaire an II (14 novembre 1793). Citoyen Ministre, le plan d'attaque pour la ville de Toulon, que j'ai présenté aux généraux et aux représentants du peuple, est, je crois, le seul praticable; s'il eût été suivi dès le commencement avec un peu plus de chaleur, il est probable que nous serions dans Toulon. Je vous ai envoyé des observations générales qui sont la base du plan que j'avais conçu.

Chasser les ennemis de la rade est le point préliminaire au siége en règle, et peut-être même cette opération nous donnera-t-elle Toulon; je vais raisonner dans l'une et l'autre hypothèse.

l'armée, pour commander l'artillerie, un général de l'artillerie qui puisse, même par son grade, contribuer à la considération et imposer à un tas d'ignorants de l'état-major, avec lesquels il faut toujours capituler et dogmatiser pour détruire leurs préjugés et mettre à exécution ce que la théorie, l'expérience ont démontré comme des axiomes à tout officier éclairé du corps.

Dépôt de la guerre.

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Le commandant de l'artillerie de l'armée du Midi,
BUONAPARTE.

2. AU CITOYEN SUCY, COMMISSAIRE DES GUERRES, A VALENCE. Ollioules, 13 brumaire an II (3 novembre 1793).

Les sans-culottes du Midi ne doivent avoir d'autre sollicitude que de purger le territoire de la République des tyrans. Pour parvenir promptement à ce but essentiel, il faut, citoyen, procurer des chevaux au parc de l'artillerie de l'armée qui assiége Toulon; sans quoi les opérations du siège se trouveraient ralenties.

Le département de la Drôme, qui a donné tant de preuves de son républicanisme, vous procurera facilement des ressources considérables; veuillez donc vous concerter avec l'administration du département et requérir, dans les différents districts, un nombre de chevaux suffisant pour former quatre brigades, et le nombre de bœufs nécessaire pour en former deux, en tout 300 bêtes.

Chaque brigade aura 25 charretiers et sera surveillée par un brigadier et un sous-brigadier. Le brigadier devra savoir écrire et aura 1,800 fr. d'appointements.

Vous m'adresserez ici les différentes brigades à mesure qu'elles seront formées, en leur faisant une route et en m'envoyant le contrôle, avec l'âge et le signalement des chevaux.

Les animaux seront entretenus et payés aux propriétaires sur le pied des chevaux d'artillerie.

Bon de Coston, Premières années de Napoléon.

BUONAPARTE.

3.

AU CITOYEN GASSENDI, LIEUTENANT-COLONEL D'ARTILLERIE.

Ollioules, 14 brumaire an II (4 novembre 1793).

Je n'ai point reçu de vos lettres d'Avignon, comme nous en étions convenus. Vous êtes, à ce que je crois, aujourd'hui à Grenoble. Un des objets qui nous sont le plus nécessaires seraient huit ou dix

mille pièces de rechange pour fusils. Vous devez passer près de SaintÉtienne, ainsi vous pourrez facilement nous faire cet envoi.

Nous avons reçu huit mortiers dont deux de dix pouces. On nous a envoyé près de mille bombes, mais presque toutes de douze pouces. Ainsi voyez s'il ne vous serait pas possible de nous en faire passer de dix pouces sans retard.

Nous avons à Marseille six mortiers de huit et pas une bombe. Je n'ai pu me procurer autant d'outils à pionniers que j'avais espéré. Voyez un peu s'il ne vous serait pas possible de nous en faire passer de Grenoble et de Valence. Ce qui nous manque principalement sont des haches et des pioches.

Je ne vois aucun inconvénient à ce que vous nous fassiez passer un petit équipage de pontons. Je ne vous en marque pas positivement le nombre, parce qu'ils ne nous serviront que pour quelques passages de marais qui se forment dans le temps pluvieux.

Je ne vous envoie pas l'original de l'arrêté des représentants du peuple à votre égard, en ayant envoyé la copie légalisée au ministre ; il faut aujourd'hui que je conserve par devers moi l'original.

Vous trouverez à Lyon beaucoup plus de ressources que je ne pensais, surtout en ce qui concerne le charronnage.

Si vous trouviez des fusées de signaux toutes faites, faites-m'en passer. Il serait aussi nécessaire d'avoir des boulets incendiaires et de la roche. Je fais faire de tout cela, mais cela va lentement; vous devez en trouver à Lyon.

Le commandant de l'artillerie de l'armée qui assiége Toulon,
BUONAPARTE.

Communiquée par Mme Marey, fille du général Gassendi.

4. AU MINISTRE DE LA GUERRE.

Quartier général, Ollioules, 24 brumaire an II (14 novembre 1793).

Citoyen Ministre, le plan d'attaque pour la ville de Toulon, que j'ai présenté aux généraux et aux représentants du peuple, est, je crois, le seul praticable; s'il eût été suivi dès le commencement avec un peu plus de chaleur, il est probable que nous serions dans Toulon. Je vous ai envoyé des observations générales qui sont la base du plan que j'avais conçu.

Chasser les ennemis de la rade est le point préliminaire au siége en règle, et peut-être même cette opération nous donnera-t-elle Toulon; je vais raisonner dans l'une et l'autre hypothèse.

Pour se rendre maître de la rade, il faut se rendre maître de la pointe de l'Éguillette.

Au même moment que nous serions maîtres de la pointe de l'Éguillette, il faudrait bombarder Toulon avec huit ou dix mortiers. Nous sommes maîtres de la hauteur des Arènes, qui n'en est pas à 900 toises, et nous pourrons facilement nous approcher à 800 toises sans passer la rivière Neuve; dans le même temps l'on placerait deux batteries devant le fort de Malbousquet et une autre contre le fort l'Artigues; il serait possible alors que l'ennemi, étonné, ayant déjà perdu la possession de la rade, craignît d'un moment à l'autre de tomber en notre pouvoir et se résolût à la retraite.

Vous sentez que ceci est très-hypothétique; cela eût été sûr, il y a un mois, où l'ennemi n'avait pas encore reçu des renforts. Mais aujourd'hui, il serait possible que, quoique la flotte fût obligée d'évacuer la rade, la garnison tint encore et soutînt le siége.

Alors les deux batteries que nous aurions établies contre le Malbousquet seraient promptement renforcées par une troisième; les mortiers qui, pendant trois jours, auraient bombardé Toulon, se tourneraient pour ruiner les défenses de Malbousquet. Le fort ne résistera pas quarante-huit heures, et plus rien ne nous arrête alors jusqu'au front de Toulon.

Nous attaquons le front composé par le bastion du Marais et le bastion de l'Arsenal par une attaque brusquée qui nous conduit tout de suite à la deuxième parallèle, favorisés par les batteries placées au Malbousquet et par celles placées sur le revers des Arènes.

Nous serions gênés dans cette opération par le fort l'Artigues; mais les quatre mortiers et les six pièces de canon qui y auraient été placés au premier moment de l'attaque, y resteraient, et feraient alors un feu plus vif.

Il ne faut pas se dissimuler que, pour parvenir à cette dernière période du siége, nous avons des besoins de toute espèce et qu'il faut que les différents objets demandés dans l'équipage ci-joint soient existants dans notre parc.

Je vous dois le compte des démarches que j'ai faites et des mouvements que je me suis donnés pour former promptement l'équipage de siége (voyez la feuille cotée A).

Il y a plus d'un mois que j'ai dit aux généraux que l'artillerie existante dans ce moment-ci était dans le cas d'éteindre le feu de la redoute anglaise placée sur le sommet du promontoire de l'Éguillette.

Nous devons donc distinguer deux périodes différentes dans le siége de Toulon.

PREMIÈRE PÉRIODE.

La prise de l'Éguillette, l'expulsion des Anglais des rades et le bombardement, et, dans le même temps, attaquer le Faron.

Effet que doit produire cette première attaque.

Nous rendre maîtres de Toulon par la commotion générale que cela peut produire et par la crainte de tomber dans nos mains et de ne pouvoir exécuter la retraite.

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