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au roi de Sardaigne, c'est-à-dire de rendre l'artillerie et de payer, au prix d'estimation, les munitions soit de bouche, soit de guerre qui pourront être consommées; il en sera de même pour Ceva. Les troupes de ces places se retireront en Piémont avec leurs armes et bagages et tous les honneurs de la guerre.

BONAPARTE, général en chef de l'armée française; DE LA TOUR, lieutenant général; COSTA, colonel, chef d'état-major.

Dépôt de la guerre.

257. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796).

Vous trouverez ci-joint, Citoyens Directeurs :
1° Copie de la lettre que m'a écrite le général Colli;
2o Copie de ma réponse';

3° Copie de sa seconde lettre;

4° Les conditions de la suspension d'armes arrêtée cette nuit entre le général La Tour, commandant l'armée piémontaise, et moi.

Ceva, Coni et Alexandrie sont au pouvoir de notre armée, ainsi que tous les postes du Piémont au delà de la Stura et du Tanaro. Cela fait une population de . . . et une étendue de . . . 2.

Si vous ne vous accordez pas avec le roi de Sardaigne, je garderai ces places et je marcherai sur Turin. Mon équipage de siége va filer sur Coni, et se rendre à Cherasco.

En attendant, je marche demain contre Beaulieu, je l'oblige à repasser le Pò, je le passe immédiatement après, je m'empare de toute la Lombardie, et, avant un mois, j'espère être sur les montagnes du Tyrol, trouver l'armée du Rhin et porter de concert la guerre dans la Bavière. Ce projet est digne de vous, de l'armée et des destinées de la France.

Si vous n'accordez pas la paix au roi de Sardaigne, alors vous m'en préviendrez d'avance, afin que, si je suis dans la Lombardie, je puisse me replier et prendre mes mesures.

Quant aux conditions de la paix avec la Sardaigne, vous pouvez dicter ce qui vous convient, puisque j'ai en mon pouvoir les principales places.

Ordonnez que 15,000 hommes de l'armée des Alpes soient à mes ordres et viennent me joindre; cela me fera alors une armée

1 Voir la lettre du 4 floréal (23 avril), pièce no 219.

Les chiffres sont restés en blanc.

de 45,000 hommes, dont il sera possible que j'envoie une partie à Rome.

Si vous me continuez votre confiance et que vous approuviez ces projets, je suis sûr de la réussite : l'Italie est à vous.

Vous ne devez pas compter sur une révolution en Piémont; cela viendra, mais il s'en faut que l'esprit de ces peuples soit mùr à cet effet.

J'ai justifié votre confiance et l'opinion avantageuse que vous avez conçue de moi; je chercherai constamment à vous donner des preuves du zèle et de la ferme volonté où je suis de mériter votre estime et celle de la patrie.

Envoyez-moi, 1° douze compagnies d'artillerie légère, je n'en ai pas une; 2o de la cavalerie, et un commissaire ordonnateur en chef habile et de génie. Je n'ai que des pygmées, qui me font mourir de faim dans l'abondance; car je suis dans le pays le plus riche de l'univers.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

258.

AU GÉNÉRAL DESPINOY.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796).

Il est ordonné au général Despinoy de partir sur-le-champ de Cherasco pour se rendre à Coni, dont il prendra le commandement. Il sera accompagné d'un officier de l'armée piémontaise, porteur d'une lettre du lieutenant général La Tour, pour remettre cette place entre les mains des Français, en attendant l'ordre du roi, qui arrivera ce soir.

Le général Despinoy est prévenu que le général de brigade Fiorella est avec sa brigade à Boves, près Coni, et qu'il a ordre de s'avancer sur cette place au moment et de la manière qu'il lui indiquera. Il a également l'ordre de donner un nombre de troupes pareil à celui qui compose actuellement la garnison des troupes piémontaises dans Coni.

Le général Fiorella doit rester avec sa troupe en dehors de la ville, jusqu'au moment où la garnison en sera sortie pour se rendre à la destination qui lui aura été donnée par le général Colli. En conséquence, le général Despinoy enverra l'ordre ci-inclus au général Fiorella, en le prévenant du moment où il doit s'approcher de Coni: il entrera dans la place et, après avoir pris connaissance de la force de la garnison, il demandera au général Fiorella le même nombre

de troupes. Il les fera entrer dans la place et s'emparera des postes ; il se concertera avec l'ancien commandant pour faire partir de suite la garnison piémontaise.

Le général Despinoy aura avec lui un officier du génie, un de l'artillerie et un commissaire des guerres; il fera constater l'état de la place et dresser un inventaire de l'artillerie, des munitions de toutes espèces, des magasins en tous genres; enfin il établira dans toutes les parties du service et des administrations ordre et surveillance.

Dépôt de la guerre.

259.

Par ordre du général en chef.

AU COMMANDANT DE CONI'.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796)

Je vous envoie, Monsieur, l'ordre de votre roi pour remettre la place de Coni à l'officier muni d'un ordre de moi. Je vous prie, en conséquence, de vouloir bien remettre la place et la citadelle au général Despinoy, porteur de la présente.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

260.

AU GÉNÉRAL BARON DE LA TOUR.

Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796).

J'ai reçu, Monsieur, l'ordre du roi adressé au commandant de la ville de Coni, que vous vous êtes donné la peine de me faire passer; il est à croire qu'à l'heure qu'il est il sera parvenu. Je serai demain ici pour attendre l'ordre pour la forteresse d'Alexandrie ou de Tortone. Vous savez, Monsieur, que la distance qu'il y a d'ici à une de ces deux places fait qu'il est nécessaire que l'ordre du roi soit expédié demain, afin qu'il puisse parvenir le 11 floréal.

Une division de mon armée est déjà acheminée de ce côté-là. L'on m'assure que Beaulieu évacue votre territoire.

Je suis charmé, Monsieur, que ces relations me mettent à même de vous exprimer les sentiments d'estime et de considération avec lesquels j'ai l'honneur d'ètre, etc.

Comm. par le Gouvernement sarde.

1 Chevalier de la Flechere.
2 En remplacement du général Colli.

BONAPARTE.

261.AU GÉNÉRAL LAHARPE.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796). Rends-toi sur-le champ à Acqui et poursuis les Autrichiens dans leur fuite; ils évacuent et passent le Pò. J'ai donné ordre à Augereau de se porter à Clavesana. Si Beaulieu est déjà en pleine retraite, envoie à la rencontre d'Augereau pour qu'il prenne la route de Nizza-della-Paglia.

Nous avons fait une suspension d'armes avec le roi de Sardaigne'; il me donne Coni, Tortone, Ceva, le passage à Valence, tout le pays compris entre Coni, la Stura, le Tanaro et le Pô.

Je serai bientôt chez toi; j'attends la nouvelle de l'occupation de Coni, de Ceva, pour marcher vers Tortone et t'aller joindre.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

262.AU GÉNÉRAL AUGEREAU.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796).

La suspension est signée et déjà Coni est à nous. Demain j'aurai Ceva et après-demain Tortone.

J'écris à Laharpe que, s'il a des nouvelles que l'ennemi soit en pleine retraite, il t'écrive, pour que tu prennes le chemin de Nizzadella-Paglia. Je serai demain au soir dans vos cantons.

Dépôt de la guerre.

:

BONAPARTE.

263.AU GÉNÉRAL HAQUIN.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796). Il est ordonné au général divisionnaire Haquin de prendre le commandement des trois places de Ceva, Mondovi et Cherasco. Il se rendra à cet effet dans cette dernière place, où il fera sa résidence, et aura sous ses ordres, dans chacune de ces trois places, un général de brigade à Ceva, le général Miollis; à Mondovi, le général Charton, et à Cherasco, le général Lasalcette. Ceva aura 600 hommes de garnison; Mondovi, 500, et Cherasco, 7 à 800. Le général Haquin donnera des ordres particuliers à chacun de ces trois généraux pour le service qu'ils doivent établir, afin de maintenir la police dans ces places et assurer les magasins que nous pourrons y avoir. Il apportera la plus grande attention à nos communications et à l'en

1 Pièce no 256.

tretien des ponts sur les rivières. Il est prévenu que le général de division Macquart commande la place de Coni. Le bien du service exige qu'il corresponde avec lui sur tous les objets d'intérêt public, et leur relation à cet égard doit être très-active.

Le général Haquin sera directement sous les ordres du général en chef, et il lui rendra compte bien exactement de tout ce qui sera relatif au service des places qui lui sont confiées, et à tous les objets dont il est particulièrement chargé. Il aura une correspondance trèsactive avec le général chef de l'état-major pour tout ce qui concerne les approvisionnements des magasins de l'armée soumis à sa surveillance, et sur tout ce qui sera du ressort de l'état-major général. Le général en chef lui recommande expressément nos communications, et les ponts sur les rivières.

Dépôt de la guerre

Par ordre du général en chef.

264. AU GÉNÉRAL SERURIER.

Quartier général, Cherasco, 9 floréal an IV (28 avril 1796). Le général Serurier partira demain matin, 10 floréal, avec les troupes désignées dans l'instruction ci-jointe, pour arriver demain dans la journée à Cherasco, où il recevra de nouveaux ordres. Il s'occupera avant son départ des dispositions contenues dans ladite

instruction.

S'il y a des bateaux, au passage de Fossano, qui soient propres à être employés pour jeter des ponts, il les fera descendre à Cherasco. INSTRUCTION POUR LE GÉNÉRAL SERURIER.

Le général en chef me charge de prévenir le général Serurier qu'il va marcher, et qu'il a donné des ordres pour laisser dans les places du pays conquis des garnisons disposées de la manière suivante :

La 46 demi-brigade suivra sa division, et est destinée à faire la garnison d'Alexandrie;

La 56 demi-brigade restera à Coni pour y tenir garnison sous les ordres du général Macquart;

La 12 demi-brigade restera en garnison à Mondovi;

La 22 ira à Ceva;

Enfin la 55° à Cherasco.

Le général Serurier fera parvenir les ordres ci-joints.

Quant à la 55° demi-brigade, elle est à Cherasco, où elle doit

rester.

Il résulte de ces dispositions que le général Serurier se mettra en

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