Ordre au général Dallemagne de partir, avec toutes les troupes à ses ordres, y compris celles à cheval, auxquelles il enverra l'ordre particulièrement, demain, à quatre heures du matin, pour se rendre à Borgo-Sant'-Antonio. Ordre au général Beaumont, commandant les troupes à cheval, à Stradella, de partir, avec toute sa cavalerie, demain, à cinq heures du matin, pour se rendre à Borgo-Sant'-Antonio. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 344.AU GÉNÉRAL DE DIVISION HAQUIN. Quartier général, Tortone, 17 floréal an IV (6 mai 1796). Le général de division Haquin résidera à Cherasco, dont il a le commandement ainsi que de Mondovi et de Ceva. Il est prévenu que son commandement s'étend sur le pays conquis compris entre les limites des provinces de Tortone et Alexandrie, jusqu'au Tanaro et à la Stura, et de là filant sur les Alpes exclusivement, suivant la ligne des villages de la Trinità, au passage de Fossano, Sant'-Albano, Consovero, Morozzo, Beinette, Chiusa, Rastello et Prea. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 345. AU GÉNÉRAL DUJARD. Quartier général, Broni, 17 floréal an IV (6 mai 1796). Le général Dujard est prévenu que le général en chef a un besoin indispensable de trois pièces d'artillerie légère. Il lui est ordonné, en conséquence, de faire partir, à la réception du présent ordre, les trois premières pièces dont il pourra disposer. Il prendra, soit des chevaux du citoyen Thévenin, soit des chevaux du pays, soit enfin ceux de la poste, pour que cette artillerie soit rendue demain 18, à midi, à Castel-San-Giovanni. Il est autorisé à employer la force armée à cet effet. Tout le reste de l'artillerie à cheval devra suivre le plus promptement possible. Le général Dujard donnera également l'ordre au parc et à tout ce qui y tient de partir demain, escorté par la 14 demi-brigade, qui doit partir de Tortone, pour aller coucher, le 18, à Casteggio, et, le 19, à Castel-San-Giovanni; il n'oubliera pas de faire filer le plus de cartouches possible, ainsi que des fusils. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 346. A L'ADJOINT A L'ÉTAT-MAJOR GUASCO. Quartier général, Broni, 17 floréal an IV (6 mai 1796). Il est ordonné à l'adjoint Guasco de se mettre à la tête du piquet de 50 hommes à cheval qui était avec le général en chef, pour se rendre à Broni, où il fera reposer sa troupe jusqu'à minuit. Il partira avec un détachement d'infanterie, que commandera le général Beyrand, et il se rendra à Bastida-Pancarana, sur le Pò, à un mille et demi de Cervesina; de là, il fera une patrouille en longeant le Pò, sans cependant suivre tous les contours, jusqu'à Gerola, où est l'avant-garde du général Masséna. Il préviendra ce général que l'on fait remonter les bateaux qui étaient à Bastida-Pancarana. S'il y avait quelques mouvements de l'ennemi qu'il jugeàt assez importants, il en ferait prévenir de suite, par ordonnance, le général en chef, à Castel-San-Giovanni, où lui-même devra revenir avec sa troupe. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 347. — AU GOUVERNEUR DU DUCHÉ DE PARME, A PLAISANCE. Quartier général, Castel-San-Giovanni, 17 floréal an IV (6 mai 1796). Ayant à conférer avec vous, Monsieur, sur des objets de la plus grande importance, vous voudrez bien vous rendre de suite à CastelSan-Giovanni. Il serait nécessaire que vous fussiez rendu ici avant deux heures après minuit, devant monter à cheval à cette heure-là. ६ Collection Napoléon. BONAPARTE. 348.-AU GÉNÉRAL BERTHIER. Quartier général, Castel-San-Giovanni, 17 floréal an IV (6 mai 1796). Vous donnerez l'ordre au général Dallemagne de faire conduire tous les matelots des bateaux qui ont été arrêtés à différents ports, pour décharger sur-le-champ le sel dont lesdits bateaux sont chargés à l'endroit même où ils se trouvent. Le citoyen Andréossy enverra un officier pour voir quel parti on pourra tirer de ces bateaux. BONAPARTE. Dépôt de la guerre. 349. — A L'ADJUDANT GÉNÉRAL LANUSSE. Quartier général, Castel-San-Giovanni, 17 floréal an IV (6 mai 1796) Il est ordonné à l'adjudant général Lanusse de partir, aussitôt la réception du présent ordre, avec cent chevaux, pour se rendre, avec le citoyen Andréossy, à Plaisance, où il trouvera le citoyen Frontin, qui viendra au-devant de lui; il fera des patrouilles entre la ville et le Pò, et il s'emparera du bac, ainsi que de tous les bateaux qu'il pourra trouver. En arrivant, il fera appeler le syndic, sans entrer dans la ville, et il s'en fera accompagner partout où il ira. Il est prévenu que le général en chef a fait demander le gouverneur de Plaisance, qui doit être ici à deux heures du matin; son intention est de le garder en otage, pour être maître des dispositions. de la ville à notre égard. L'adjudant général Lanusse fera marquer, de très-bonne heure dans la matinée, le logement du quartier général, à Plaisance; il fera préparer du pain, du vin et de la viande pour 12,000 hommes, ainsi que les fourrages nécessaires à 4,000 chevaux. Il s'informera s'il y a des barques à six milles au-dessus de Plaisance; dans ce cas, il enverra des détachements pour s'en emparer. Même ordre au général Andréossy. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 350.AU GÉNÉRAL AUGEREAU. Sur la rive droite du Pô, vis-à-vis Plaisance, 18 floréal an IV (7 mai 1796). Le général en chef me charge de vous prévenir, Citoyen Général, qu'il vient d'arriver au passage du Pò, où l'ennemi n'a environ que 150 chevaux; il paraît que son infanterie est encore vers Valence et Pavie. En conséquence, le général en chef est décidé à passer le Pò sur-le-champ, avec l'avant-garde de grenadiers et 1,800 chevaux qui la suivent. La division du général. Laharpe suivra cette avant-garde et pourra passer pendant la nuit. Le général en chef me charge de vous donner l'ordre de vous rendre à Plaisance, entre la ville et le Pò, le plus promptement possible et par une marche forcée, avec toute votre division et votre avant-garde. Vous devez prendre tous les moyens possibles pour que votre artillerie suive la colonne. Vous sentez, Général, combien la promptitude de votre mouvement est importante, puisque par là nous gagnons plusieurs marches sur l'ennemi. Je vous prie de m'accuser la réception du présent ordre, et de me faire connaître l'heure à laquelle il vous sera parvenu, ainsi que le moment où vous croirez arriver sous Plaisance. Tàchez d'avoir des chevaux, soit de la poste, soit du pays, pour que votre artillerie vous précède et arrive le plus tôt possible. Quant aux bateaux que peuvent garder quelques-uns de vos détachements, vous les ferez descendre sous Plaisance. Même ordre au général Masséna, commandant la 3o division. Dépôt de la guerre. 351. AU CITOYEN ANDRÉOSSY. Quartier général, Plaisance, 18 floréal an IV (7 mai 1796). Il est ordonné au chef de bataillon Andréossy de faire toutes les dispositions, de prendre et d'employer tous les moyens possibles pour construire sans délai un pont sur le Pô; il fera néanmoins terminer, dans la nuit, le pont volant commencé. Il sent combien il est important de mettre dans l'exécution des ordres ci-dessus toute l'activité que les circonstances commandent impérieusement; il est assez militaire pour le sentir. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 352.-AU GÉNÉRAL LAHARPE. Quartier général, Plaisance, 18 floréal an IV (7 mai 1796). Le général en chef me charge, mon cher Laharpe, de vous prévenir que vous devez rassembler les troupes à vos ordres, empêcher qu'elles ne se livrent au pillage et qu'elles ne soient disséminées dans le cas où l'ennemi viendrait les inquiéter. Le succès de notre passage tient à l'ordre que vous établirez parmi les troupes. Ralliez également toute votre cavalerie; ne permettez qu'aux éclaireurs désignés de s'éloigner de leurs corps; prenez position près du passage, dans le point qui vous paraîtra le plus avantageux. Recommandez bien que les gardes ne dorment point : vous sentez qu'une fausse alerte, quand on a le Pô derrière soi, pourrait devenir très-dangereuse si les troupes n'étaient pas dans le plus grand ordre. Je vous préviens que le général en chef vient d'ordonner au général Augereau de passer, avec son avant-garde et sa division, au bac de Veratto, en lui recommandant, après son passage, de se rapprocher de vous. J Ce bac est à trois milles de votre gauche. On dit que l'ennemi y avait du canon ce matin, mais il l'aura sans doute évacué, puisque, par votre passage, il se trouve tourné. Au reste le général en chef s'en rapporte à vous. Vous sentez l'importance des mesures à prendre ce soir pour établir l'ordre. Dépôt de la guerre. Par ordre du général en chef. 353. A L'ADJUDANT GÉNÉRAL VIAL. Quartier général, Plaisance, 18 floréal an IV (7 mai 1796). Il est ordonné à l'adjudant général Vial de se rendre sur le passage du Pò, où il relèvera l'adjudant général Franceschi et les adjoints qui y sont. Il se placera auprès du pont volant pour y maintenir l'ordre, afin d'accélérer le passage des troupes. Le pont volant est exclusivement destiné aux troupes à cheval; les grands et petits bateaux qui y sont attachés sont réservés à l'infanterie. Le commissaire et les ambulances attachés à l'avant-garde ont ordre de suivre et de passer le Pò; il en doit être également de ceux attachés à la division du général Laharpe, qui passe en ce moment. L'adjudant général Vial est prévenu qu'on a fait porter quarantehuit torches ou flambeaux destinés à éclairer le passage. Il prendra garde qu'on ne mette le feu aux bateaux. Il ne quittera pas le passage du Pò qu'il n'ait été relevé. Il emmènera avec lui son adjoint et un de ceux du' . . . . . qui peuvent y être en ce moment. Il remettra cet ordre à l'adjudant général qui le relèvera. Dépôt de la guerre. 354.AU GÉNÉRAL KILMAINE. Quartier général, Plaisance, 18 floréal an IV (7 mai 1796). Le général Kilmaine donnera au général Beaumont l'ordre de passer à l'instant le Pò, pour prendre le commandement de toutes les troupes à cheval qui sont passées et qui passent successivement. L'intention du général en chef est que le général Kilmaine reste au passage du Pò et soit présent pour veiller au bon ordre et presser le passage de toutes les troupes à cheval, excepté d'un régiment destiné au quartier général. On passera avec activité pendant toute la nuit. Dépôt de la guerre 1 Cette lacune est dans la minute. Par ordre du général en chef. |