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batteries de la côte. Je pourvois à leur remplacement; il serait urgent qu'il y eût une organisation fixe pour le service de la côte. A la plupart des batteries, les premiers et seconds canonniers commandant les batteries sont payés à 7 1. par jour, d'autres le sont comme capitaines d'artillerie de 1" classe; les représentants viennent de faire un arrêté qui modifiera un peu cette dépense; je t'en envoie une copie.

Je n'ai, conformément à ta lettre, placé qu'un canonnier pour les petites batteries et deux pour les plus grandes, ce qui fera un canonnier pour deux à trois pièces.

Dépôt de la guerre.

BUONAPARTE.

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Port-la-Montagne, 5 ventôse an II (23 février 1794).

Pendant le siége de Toulon, le général de l'armée me donna l'ordre de faire une tournée à Marseille pour mettre en défense SaintNicolas et Saint-Jean.

Lorsque cette ville a été mise en état de siége, les représentants, par un arrêté dont tu trouveras ici copie, me chargèrent nominativement de mettre sur un pied respectable les forts Saint-Nicolas et SaintJean. Par mon rapport, je leur fis sentir que Saint-Nicolas ne servait qu'à maîtriser la ville, qu'il était absolument hors de défense, et qu'il fallait y rétablir une des deux enceintes, si l'on avait des raisons politiques qui ordonnassent de s'assurer de cette forteresse. En même temps j'en rendis compte au ministre. Les choses en sont toujours restées là. J'ai donc été bien loin de faire des dispositions pour relever les enceintes de Saint-Nicolas. Je sais trop que cette opération importante exige, non-seulement un ordre du ministre, mais même de la Convention ou du Comité de salut public. Je suis donc convaincu que cette forteresse ne peut être utile qu'à maîtriser la ville.

Si j'ai ordonné des changements aux batteries de la côte, c'est que les représentants du peuple m'en ont chargé; mais mon emploi mème m'en impose le devoir. Ce sont des changements qui sont de toute évidence et pressent.

La plupart des batteries de cette côte, surtout du côté de Marseille, ont été faites par les architectes du département; aucun officier d'artillerie ne s'en est mêlé, de sorte que beaucoup sont mal tracées et mal construites; il y en a où les canonniers sont à découvert jusqu'aux pieds, quoiqu'il y ait un épaulement; il y en a qui présentent le flanc à la haute mer; j'ai dû ordonner des traverses,

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Marseille, 24 pluviôse an II (12 février 1794).

Je vous envoie les changements qu'il est indispensable de faire aux fourneaux à réverbère.

Le département des Bouches-du-Rhône en avait fait construire un à la batterie du Faro, à Marseille, qui n'a pas soutenu le feu. Il est hors de service; il a coûté 12 à 15,000 francs, tandis qu'on en établira de bien mieux faits au tiers de cette dépense.

Il est urgent de mettre de l'ordre dans les dépenses de la guerre relatives à l'artillerie et au génie; l'on emploie des sommes immenses pour faire du très-mauvais ouvrage.

Il faut aussi que les généraux d'infanterie n'ordonnent aucune réparation, parce qu'ils sont toujours trompés, et, n'entendant rien à nos travaux, ils prêtent l'oreille à des faiseurs d'affaires.

Puisqu'il y a des fonds pour le génie et l'artillerie, pourquoi les commissaires ordonnateurs ordonnancent-ils des dépenses de cette nature sur l'extraordinaire? Par ce moyen la République paye des ouvrages que les agents de l'artillerie et du génie ont refusé de faire solder.

Pis que cela encore, l'on fait faire à la République des travaux inutiles, nuisibles et qu'il faut défaire.

Je viens de la tour de Bouc, près Martigues; il y avait quatre pièces de 16 en bronze montées sur très-bons affûts de place; on les a convertis en affûts marins, prétendant que les affûts de place ne valent rien.

Sur cette côte l'on a dépensé beaucoup d'argent à faire de la mauvaise besogne.

Un des objets qui méritent aussi votre attention et votre sollicitude, c'est un décret qui fixe invariablement l'organisation des canonniers occupés aux batteries de la côte. J'ai fait adopter par les représentants du peuple un règlement provisoire, mais qui n'est pas suffisant; il faut une loi précise.

L'on paye beaucoup trop de monde et sans proportion de service et d'utilité.

18.

Dépôt de la guerre.

BUONAPARTE.

AU CITOYEN MAZURIER, ADJOINT AU MINISTRE DE LA GUERPE.
Port-la-Montagne, 5 ventôse an II (23 février 1794).

Les représentants ont, par l'arrêté dont tu trouveras ici copie, rappelé, pour le service de la marine, les marins qui servaient aux

batteries de la côte. Je pourvois à leur remplacement; il serait urgent qu'il y eût une organisation fixe pour le service de la côte. A la plupart des batteries, les premiers et seconds canonniers commandant les batteries sont payés à 7 1. par jour, d'autres le sont comme capitaines d'artillerie de 1re classe; les représentants viennent de faire un arrêté qui modifiera un peu cette dépense; je t'en envoie une copie.

Je n'ai, conformément à ta lettre, placé qu'un canonnier pour les petites batteries et deux pour les plus grandes, ce qui fera un canonnier pour deux à trois pièces.

BUONAPARTE.

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Port-la-Montagne, 5 ventôse an II (23 février 1794).

Pendant le siége de Toulon, le général de l'armée me donna l'ordre de faire une tournée à Marseille pour mettre en défense SaintNicolas et Saint-Jean.

Lorsque cette ville a été mise en état de siége, les représentants, par un arrêté dont tu trouveras ici copie, me chargèrent nominativement de mettre sur un pied respectable les forts Saint-Nicolas et SaintJean. Par mon rapport, je leur fis sentir que Saint-Nicolas ne servait qu'à maîtriser la ville, qu'il était absolument hors de défense, et qu'il fallait y rétablir une des deux enceintes, si l'on avait des raisons politiques qui ordonnassent de s'assurer de cette forteresse. En même temps j'en rendis compte au ministre. Les choses en sont toujours restées là. J'ai donc été bien loin de faire des dispositions pour relever les enceintes de Saint-Nicolas. Je sais trop que cette opération importante exige, non-seulement un ordre du ministre, mais même de la Convention ou du Comité de salut public. Je suis donc convaincu que cette forteresse ne peut être utile qu'à maîtriser la ville.

Si j'ai ordonné des changements aux batteries de la côte, c'est que les représentants du peuple m'en ont chargé; mais mon emploi même m'en impose le devoir. Ce sont des changements qui sont de toute évidence et pressent.

La plupart des batteries de cette côte, surtout du côté de Marseille, ont été faites par les architectes du département; aucun officier d'artillerie ne s'en est mêlé, de sorte que beaucoup sont mal tracées et mal construites; il y en a où les canonniers sont à découvert jusqu'aux pieds, quoiqu'il y ait un épaulement; il y en a qui présentent le flanc à la haute mer; j'ai dû ordonner des traverses,

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A MAIGNET, REPRÉSENTANT DU Peuple.

Montagne, 7 ventôse an II (25 février 1794). hui ta lettre du 30 pluviòse; je t'envoie Amandes.

a la colonne des changements est ordonné et Avant la belle saison, je ferai une nouvelle de la côte avait été jusqu'ici livrée à des archibonne volonté, mais non pas des connais

cut des Bouches-du-Rhône s'étend depuis les squ'à la Ciotat; si tu désires le reste des côtes, cada de ma tournée à Nice.

, le citoyen Sugny, directeur d'artillerie, qui maissances de détails et d'exécution que tu

Ponge, ingénieur du département, que j'ai Lexecution de tous les changements qui sont en low fours à réverbère. Keements que j'ordonne seront exécutés, tu peux sur un pied plus respectable que jamais.

un arrêté de tes collègues. Il souffre marins ont été rappelés au service deviennent rares. Fais, je t'en

en considération à la Convention. L'on ne saurait on à cette partie essentielle de l'armée.

de moi, tu m'écriras à Nice, pour où je pars dans

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Héraclée', 10 ventôse an II (28 février 1794).

occupe depuis la prise de Port-la-Montagne à mettre nos Sur un état de défense respectable.

visité celles comprises depuis les bouches du Rhône jusqu'à lée on travaille partout à perfectionner les anciennes batteries a en construire de nouvelles dans plusieurs endroits où je l'ai jugé dispensable.

L'on travaille à la fois à un grand nombre de fours à réverbère. Le golfe d'Héraclée est bloqué par une escadre ennemie qui intercepte nos convois; ils ont déjà pris quelques bâtiments chargés de vivres. Deux batteries que je vais faire établir, l'une au cap Lardier et l'autre au cap Taillat, protégeront désormais ces convois : dès que ces deux batteries seront en état, j'espère que la communication de Mice à Marseille sera libre et pourra s'opérer à la vue même des escadres ennemies.

Indépendamment de l'objet important de favoriser nos convois, j'ai pensé devoir faire renforcer les batteries de cette rade, afin qu'elles puissent, en cas de besoin, protéger notre escadre. Tout ce côté-ci est faible et a besoin d'un grand nombre de pièces.

La rade d'Hyères a, sous ce point de vue, particulièrement attiré mon attention; l'on y établit dans ce moment-ci les batteries des Républicains et de la Convention, chacune composée de quatre pièces de 36, deux de 18, et deux mortiers à plaque.

Ces deux batteries, situées l'une dans l'ile de Porquerolles et l'autre dans l'ile Port-Cros, sont indépendantes du reste de l'armement des forts de ces deux îles; je fais établir à Brégançon, à Gapeau et à Giens, des pièces de 36; de sorte qu'avant peu de temps l'immense rade d'Hyères sera aussi bien défendue qu'il est possible et pourra offrir un refuge à notre escadre, quelle que soit la force de nos ennemis.

Je pars aujourd'hui pour achever l'inspection de la côte jusqu'à Menton. Dès que je l'aurai achevée, je vous enverrai un tableau gé1 Saint-Tropez.

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