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BULLETIN FINANCIER DE L'ÉTRANGER

SOMMAIRE.

Les grands emprunts publics de 1860 emprunts turc, autrichien, piémontais; les tendances libéralisantes du capital. Résultats financiers des réformes

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La crise moné

douanières. - Revenu public de 1859 et de 1860, en Angleterre. Les déficits probables de 1860. Les préludes à la banqueroute autrichienne. taire en Europe et en Amérique. Le crédit communal en Belgique.

L'année 1860 n'a pas mieux fini qu'elle n'avait commencé; on pourrait même dire que sa fin était beaucoup moins satisfaisante encore que n'en avaient été les commencements. Elle ne comptera assurément pas parmi les années prospères dans les annales du crédit public, soit qu'on entende ces derniers mots des finances de l'Etat, soit qu'on pense aux grandes opérations financières, dont le crédit est l'âme et le pivot.

En ce qui concerne les finances publiques, le crédit prorement dit, grâce à la trève dont nous jouissions en 1860, n'a pas été trop largement mis à l'épreuve. En faisant abstraction des petits emprunts ou compléments d'emprunts, faits pour des emplois tout à fait spéciaux, l'année 1860 n'avait apporté sur le grand marché des capitaux que trois emprunts considérables: celui de 500,000,000 francs, ouvert en mars 1860 par l'Autriche ; l'emprunt de 150,000,000 francs, demandés trois mois après par le Piémont; et, enfin, l'emprunt de 400,000,000 francs, pour lequel la Turquie, par l'intermédiaire d'une forte Caisse parisienne (soit dit sans jeu de mots), vient de faire appel aux capitaux français. La souscription à l'emprunt turc, fermée seulement le 5 janvier 1861, appartient peut-être plus à l'année courante qu'à celle qui l'a précédé; le résultat, en ce moment, ne nous est encore connu qu'approximativement. Il ne semble pas être des plus brillants; dans le prochain Bulletin, nous aurons peut-être l'occasion d'y revenir plus longuement. Constatons pour aujourd'hui que le peu d'empressement témoigné en cette occasion par les capitalistes français n'est pas justement la plus grosse faute qu'ils aient commise dans l'an de grâce 1860.

Les emprunts autrichiens et piémontais n'ont pas eu, bien s'en faut, le même sort; on aurait dit que les capitaux eux-mêmes tenaient à joindre leur manifestation à celle de l'opinion générale, si favorable au jeune et vigoureux État autour duquel se cristallise aujourd'hui l'Italie renaissante, si défavorable à son antagoniste, à cet État vieux et usé dont la décomposition s'opère, pour ainsi dire, à vue d'œil. Par tous les appels au patriotisme et à la cupidité, renforcés par l'argument presque irrésistible d'une douce « pression,» tantôt officielle, tantôt officieuse, le gouvernement autrichien n'a pu obtenir que le tiers environ de la somme sollicitée, tandis qu'en Piémont on apportait au gouvernement quatre fois autant d'argent qu'il lui en fallait ou du moins qu'il en demandait pour le moment.

Assurément, l'Autriche est depuis longtemps le plus mauvais débiteur qu'on

puisse s'imaginer, et aujourd'hui son insolvabilité est plus notoire que jamais; assurément, le Piémont est appelé à de grandes destinées, et de tout temps on a prêté aux fils de famille qui ont de belles « espérances. » Toutefois, en tenant compte, d'une part, de l'ancienneté de la maison Habsbourg, de ses relations de longue date avec les puissances financières de l'Europe, et de la grande masse de créanciers qui, pour ne pas perdre leurs anciennes créances, sont obligés déjà, par leur propre intérêt, de soutenir l'Autriche autant que possible et d'empêcher sa banqueroate; en considérant, d'autre part, que les capitalistes sérieux n'aiment pas trop à prendre des « espérances » pour hypothèque, que le Piémont s'est déjà très-fortement endetté depuis quelques années, que ses finances ne sont pas non plus dans le plus brillant état, que le dernier mot de la question d'Italie n'est pas encore dit, et que, du moins pour le pessimisme craintif qui caractérise le capital, Victor-Emmanuel pourrait sembler n'être pas plus éloigné du rocher Tarpéien que du Capitole : on avouera bien que, d'après le strict calcul financier des vraisemblances arithmétiques, la créditabilité (si l'on nous passe le mot) de ces deux États ne diffère peut-être pas pour le moment dans une proportion assez large pour justifier l'énorme différence entre le succès des deux emprunts. Il y a là évidemment une plus profonde cause agissante; le capital, qui, jadis, identifiait si étroitement ses propres intérêts avec ce qu'il appelle l'intérêt conservateur et qui avait une horreur si édifiante pour tout ce qui sentait plus ou moins la révolution, commence, lui aussi, à marcher avec le temps et à suivre le courant général. Lui aussi commence à sentir instinctivement que la vétusté n'est pas encore un titre incontestable à l'éternité, et que la révolution peut parfois être infiniment plus conservatrice, même pour les titres de rente et autres valeurs de bourse, que l'absolutisme qui confond la stabilité avec la conservation et prend la stagnation pour le repos. Et si, au point de vue des finances publiques, nous voulions signaler le caractère distinctif, le trait saillant de l'année 1860, nous dirions peut-être qu'ils consistent précisément en ce que cette lente mais incontestable volte-face du capital en faveur des tendances modernes, commencée déjà depuis quelques années, a pris, en 1860, une allure plus dédécisive, si elle n'est pas encore entièrement achevée.

Espérons que l'année 1861 ne mettra pas les capitaux trop largement à l'épreuve, c'est-à-dire que les appels au crédit ne seront pas trop nombreux ni trop élevés; cela dépend, tout le monde le sent, des événements que nous apportera ou ne nous apportera pas le prochain printemps. Pour l'année passée, nous l'avons dit, la plupart des États européens, malgré l'éternel cliquetis des armes qu'on aiguisait, et l'universel bruit des canons qu'on fondait et refondait, ont pu se passer d'emprunts nouveaux. Les finances, cependant, ont partout été sérieusement attaquées. D'une part, quoique les budgets pour 1860 aient généralement été votés dans la prévision d'une paix armée jusqu'aux dents et au delà, les dépenses auront fortement dépassé les prévisions; du moins entend-on beaucoup parler, en France aussi bien qu'ailleurs, de crédits supplémentaires et de déficits que laisserait l'année 1860. D'autre part, dans deux États des plus importants, l'Angleterre et la France, l'accroissement des dépenses a été accompagné d'une considérable diminution des recettes, due aux réformes douanières qui ont si profondément atteint les revenus de ce

chef. Est-il besoin d'ajouter que des diminutions provenant d'une pareille cause ne peuvent pas constituer à nos yeux un sérieux sujet de regret? Nous les saluerions avec plaisir, alors encore que nous n'aurions pas le ferme espoir, suffisamment légitimé par tant d'expériences déjà, que ces diminutions ne peuvent jamais être que passagères. Les administrations financières n'auront donc jamais à regretter la gêne momentanée qu'elles se sont imposée en 1860 par cette diminution; loin de là, la réforme douanière comptera, même au point de vue financier, parmi les plus beaux titres de l'année 1860 à la reconnaissance et à l'estime des années à venir.

Au reste, les pertes momentanées mêmes, que les finances publiques ont subies de ce chef, ont été moins considérables qu'on ne les avait redoutées, beaucoup moins considérables surtout que ne les avaient prédites les ennemis de la réforme douanière. On ne connaît pas encore le chiffre exact du revenu douanier que la France aura obtenu en 1860; mais, à en juger d'après les résultats des onze premiers mois, le déficit causé par l'abaissement ou l'abolition des droits douaniers ne dépassera pas la somme de 62 à 65 millions de francs. En Angleterre, où les réformes ont été plus radicales et aussi plus promptement mises en vigueur, la perte reste même fort inférieure à cette somme; pour l'année finissant le 31 décembre 1860, les douanes ont rendu 23,032,395 1. st., contre 24,824,579 de l'année précédente, soit donc une diminution de 1,792,184 l. st. (44,804,600 fr.). On s'en souvient, M. Gladstone, en présentant, en février dernier, son grand projet de réforme, élaboré par suite du traité anglo-français, avait évalué le déficit pour l'année administrative (1 avril 1860 - 31 mars 1861) à la somme de 2,100,000l. st.; la somme ci-dessus du déficit atteint en l'année 1860 permet de prévoir que, pour l'exercice 1860-1861, le déficit restera fort au-dessous du chiffre présumé. Les compensations que M. Gladstone avait compté obtenir, soit par la surélévation de quelques droits ou impôts, soit par la réforme dans le mode de paiement de certains autres impôts (houblon et drèche), ont parfaitement été obtenues, et le résultat général du budget, pour l'année finissant le 31 décembre 1860, dépasse de beaucoup celui de l'année précédente. En voici les détails :

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La surélévation de la taxe du revenu a donc rapporté à elle seule le quadruple presque de la diminution constatée sur le revenu douanier, et a suffi

non-seulement pour couvrir encore la diminution de 105,000 l. st., qu'a subie le rendement des autres taxes, mais aussi pour laisser sur l'ensemble des revenus une augmentation de 5,897,026 1. st. (147,425,650 fr.).

Il est vrai que les dépenses pourraient bien avoir dépassé les prévisions budgétaires dans une mesure bien plus large encore, de sorte que le budget de 1860-1861 laisserait, malgré l'accroissement des recettes, un considérable déficit; du moins le compte sommaire du Trésor, pour le dernier trimestre 1860, constate, contre une recette de 19,827,261 l. st., une dépense de 22,537,580, soit une insuffisance de 2,709,516 1. st., à laquelle il sera pourvu par l'émission d'exchequer-bills. Tout porte cependant à croire que, sous ce rapport, si c'est là une consolation, - le Trésor anglais sera toujours encore beaucoup mieux partagé que la plupart des grands États continentaux, où les armements surtout doivent avoir singulièrement accru les dépenses au delà des recettes et au delà des prévisions budgétaires. Comme bien on le pense, nous ne possédons encore aucune donnée authentique à cet égard, puisque pas un seul des États continentaux n'a encore pu se résigner à adopter cette louable habitude du Trésor anglais, qui donne au public le bilan sommaire des finances le lendemain même de la clôture de chaque trimestre. Tout au plus pourrions-nous et devrions-nous savoir déjà quelque chose, sur les résultats de la dernière année, en ce qui concerne l'Autriche, où l'exercice financier clôt le 31 octobre; plus de deux mois entiers ont donc passé déjà sur la clôture de l'exercice 1860. On comprend toutefois que le gouvernement viennois, toujours silent et si avare avec ses communications financières, soit aujourd'hui moins que jamais pressé de révéler à l'Europe et à ses propres populations la situation des plus désastreuses où doit se trouver le Trésor autrichien. La Banque de Vienne ellemême n'a pas publié, le 31 décembre dernier, son bilan mensuel, sous prétexte qu'elle le donnera en même temps que le rapport de l'année, qui doit être présente dans le courant de janvier à l'assemblée générale de ses actionnaires.

A défaut de renseignements directs et précis, les renseignements indirects ne manquent pas; de ces renseignements il ressort avec évidence que M. de Plener n'est pas encore parvenu à mettre de l'ordre dans le chaos que lui a légué son prédécesseur, à relever le crédit si profondément ébranlé par le régime BachSchwarzenberg, à remplir les caisses si foncièrement mises à sec par les procédés qu'on connaît. La veille même du nouvel-an 1861, le gouvernement de Vienne a publié deux ordonnances qui trahissent une détresse financière des plus profondes et sont généralement regardées comme l'acheminement vers une banqueroute inévitable. Par la première de ces ordonnances, le gouvernement déclare qu'il ne peut payer qu'en papier-monnaie les intérêts, expressément stipulés en métal, du grand emprunt dit national de 1854; il consent toutefois à tenir compte aux détenteurs de ses titres de l'agio qu'ils doivent subir, et le gouvernement fixe lui-même à 40 p. 0/0 le montant de cet agio. Jamais peut-être aucun gouvernement, dans une situation apparemment normale (puisque l'Autriche, dans ce moment, n'est ni en guerre, ni en révolution), nʼa fait un pareil aveu de son insolvabilité comme le fait le gouvernement viennois, en confessant hautement que son papier-monnaie ne vaut pas beaucoup plus de la moitié de sa valeur nominale; naturellement cet aveu n'a pas été de nature à relever le papier-monnaie (qui aujourd'hui supporte un agio de 50 à 60 0/0),

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