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Maintenant voici les prix moyens de la viande sur pied, vendue dans les mêmes marchés, sans distinction de qualités :

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Dans les onze marchés de Paris, où l'on vend au détail de la viande apportée du dehors ou sortant des abattoirs, les mercuriales donnent les prix moyens suivants, de 1850 à 1860:

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Quant à la viande vendue dans les étaux de la ville, il est de notoriété publique que les prix ont oscillé régulièrement selon le cours des marchés d'approvisionnement et sans éprouver jamais une hausse sensible.

Ainsi se trouvent pleinement confirmés les propositions et les arguments des économistes; car ils ne prétendaient point que la simple substitution du régime de la liberté à celui du privilége aurait immédiatement pour effet de réduire le prix de la viande; ce qu'ils soute

naient, en se fondant sur les préceptes de la science, c'est que le monopole et les tarifications officielles ne se justifiaient par aucun avantage réel, et que la libre concurrence pouvait seule mettre à la marchandise son prix véritable. Ils n'attribuaient pas à la liberté la vertu de procurer, par sa seule présence, des viandes de bonne qualité, en abondance et à bas prix, comme le monopole aurait le don de le faire si l'on en croyait ses apologistes. Les économistes ne donnaient point de ces vaines assurances; ils n'attendaient de la libre concurrence que l'effet indiqué par le ministre du commerce dans le rapport mentionné ci-dessus : «Sans doute, était-il dit dans ce document, le nouveau système ne donnera pas et il ne peut pas donner le bon marché absolu et permanent; mais il donnera le prix sincère, dégagé autant que possible des frais parasites et des bénéfices exagérés, ce prix sincère que produisent seuls la concurrence et le cours naturel du commerce. La viande sera chère lorsque le bétail sera cher, cela est évident; mais lorsque le bétail sera à bon marché, le public en profitera nécessairement.»

Pour que le prix de la viande diminuàt sensiblement, il faudrait que la production se développât de manière à pouvoir satisfaire largement aux besoins de la consommation, et, malgré tous ses efforts, elle est encore loin d'atteindre à ce degré de fécondité. Il faudrait en outre que les voies de communication fussent complétées, que tous les endroits où peuvent s'élever des bestiaux pour la capitale fussent unis à elle par des moyens de transport commodes et peu coûteux. Il y aurait aussi de l'avantage à remplacer les marchés de Sceaux et de Poissy par un grand marché qui se tiendrait à Paris même (1). Par ce moyen, on épargnerait aux bouchers parisiens les pertes de temps et les dépenses inutiles qu'occasionne l'éloignement des marchés actuels, et une bonne partie des bouchers, qui aiment mieux faire leurs achats dans les abattoirs que d'aller à Sceaux ou à Poissy, irait sans difficulté s'approvisionner au grand marché. En second lieu, comme les animaux arriveraient directement à destination et ne seraient plus sujets à être renvoyés, comme aujourd'hui, de Poissy à Sceaux, et vice versa, lorsqu'ils arrivent trop tard ou qu'ils ne trouvent pas d'acheteur, les frais se trouveraient diminués en proportion. Enfin, les animaux n'éprouveraient plus la déperdition de graisse qu'occasionne la fatigue de ces voyages.

Mais il existe à Paris un obstacle qui contrariera toujours l'effet de ces perfectionnements: c'est la répugnance que montrent les classes peu aisées à faire usage des morceaux les moins chers (2). Bien que la basse viande provienne d'animaux de bonne qualité, qu'elle forme un

(1) On s'occupe de l'établissement d'un marché de ce genre. (2) Voy. les Consommations de Paris, par M. Husson.

aliment sain et nutritif, et qu'elle se vende au détail au-dessous du prix de revient, on voit les pauvres comme les riches rechercher les meilleurs

morceaux.

D'un autre côté, est-il permis d'espérer que le prix de vente de la viande diminue beaucoup, alors que le travail et la richesse augmentent partout dans le pays? Cette denrée peut-elle être à bon marché, suivant l'expression vulgaire, en même temps que la valeur des services s'élève? Le prix des produits manufacturés n'a pas diminué autant qu'on pourrait le supposer en considérant les inventions et les perfectionnements réalisés depuis un siècle. C'est plutôt parce qu'il s'est produit une augmentation plus considérable dans les salaires avec lesquels se paient ces produits, qu'on se les procure plus aisément. Il doit en être de même à plus forte raison pour la viande qui ne se fabrique pas avec la même promptitude que des pièces d'étoffe. Au temps où elle était nominalement à plus bas prix qu'aujourd'hui, on ne comptait cependant qu'un bien moins grand nombre d'individus en état de faire journellement usage de cette denrée, parce que le travail était beaucoup moins abondant et moins rétribué. Qu'importe donc que le prix reste stationnaire ou même qu'il augmente, si en même temps il est plus aisé à un plus grand nombre d'individus de participer à la consommation avec la même quantité de travail?

Ceci, du reste, ne se rattache qu'incidemment à l'objet dont nous nous sommes occupés, c'est-à-dire les conséquences de la liberté de la boucherie. On prétendait que ce système produirait le plus fâcheux effet dans l'approvisionnement, dans la qualité, dans les prix; qu'il ne supporterait pas la moindre épreuve, et qu'on serait bientôt contraint de revenir au monopole. Or, l'expérience a parlé; aucun des inconvénients annoncés ne s'est produit, le commerce a suivi régulièrement son cours, et la cause de la libre concurrence en cette matière est gagnée d'une façon complète et définitive.

L. SMITH.

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La législation industrielle d'une nation doit être d'une part l'expression des principes politiques et des principes économiques qui régissent l'Etat, et d'autre part des traités internationaux qui règlent les rapports des nations entre elles.

Si on parcourt les diverses lois qui, depuis le commencement de ce siècle, ont successivement modifié les rapports des nationaux soit entre eux, soit avec les pays étrangers, on est frappé des efforts de chaque gouvernement pour consacrer à l'intérieur les droits des arts et de l'industrie, et étendre leur empire au delà de nos frontières.

A l'intérieur, la liberté a remplacé en grande partie le système restrictif, les monopoles, les priviléges de l'ancien régime. Cette grande conquête de notre révolution n'a pas encore reçu dans son application lout le développement qu'elle doit atteindre. — C'est l'œuvre du temps. -Les esprits qui se livrent à l'étude de ces questions, éclairent aujourd'hui les voies nouvelles et préparent ainsi au législateur la tàche qu'il saura certainement remplir. Mais tout est obstacle dans une rénovation législative industrielle. Les intérêts sont enchaînés les uns aux autres, et ce n'est pas en les heurtant chacun en particulier qu'on peut arriver à asseoir solidement ce principe fécond, pour le bien-être général. A côté des décisions imparfaites du législateur et des lacunes qu'il a laissées, des abus se sont glissés, des tolérances ont pris naissance, le fait a remplacé le droit.

Détruire ce qui existe, soumettre à des règlements ce qui n'y a jamais été soumis, voilà donc à l'intérieur le double but que doit atteindre le législateur.

Dans nos relations extérieures, il est incontestable que notre industrie doit en première ligne préoccuper le législateur. Faciliter les exportations des produits fabriqués, en augmenter la consommation, c'est créer le travail, multiplier les échanges, par conséquent augmenter le bien-être.

Etendre, multiplier les relations de nation à nation, effacer les incapacités dont le droit ancien avait frappé les étrangers, telle a été la marche de notre législation. C'est là le travail de la civilisation; sou

2e SÉRIE. T. xxix.

15 mars 1861.

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