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de crédit, quand nous disons que, dans le seul État du Wisconsin, il s'est formé, en 1858, VINGT-SIX banques capitalisant ensemble 9,325,000 fr. Leur capital respectif varie de 125,000 fr. à 1,250,000 fr. Au 1" janvier 1859, le nombre des banques répandues sur le sol de l'Union était de 1,560; leur numéraire en caisse représentait un chiffre de 514,870,635 fr.; la circulation: 780,569,485 fr., et les dépôts : 1 milliard 392,058,485 fr. En comparant les époques antérieures, 1854 et 1855 par exemple, on constate une amélioration sensible dans la réserve métallique, en faveur de la dernière année, une diminution importante dans le chiffre de la circulation, et un accroissement considérable dans le chiffre des dépôts. Ces résultats sont d'autant plus notables que le nombre des banques était moindre en 1854 et 1855 qu'en 1859, où nous l'avons fixé à 4,560. En 1854, on comptait aux États-Unis 4,208 banques ayant en espèces 297,051,290 fr. contre une circulation de 4 milliard 23,446,545 fr., et 940 millions 943,720 fr. en dépôts. En 1855, où le nombre des banques est de 4,307, le numéraire s'abaisse au contraire à 294,572,725 fr., et le papier en circulation est de 934,761,165 francs, et les dépôts atteignent 952,001,650 fr. Cette statistique comparative se résume donc par une augmentation du nombre des banques, un accroissement dans le numéraire, et une diminution dans la circulation. C'est un progrès très-grand dans la voie d'une plus sage administration des banques, sans que la moindre atteinte ait été portée au système de crédit si cher aux Américains. Il y a loin de cette situation à celle de 1834, en remontant au delà des années que nous avons déjà prises pour point de comparaison. En effet, à cette époque, le bilan des banques de l'Union se résumait ainsi : numéraire, 825 millions de francs; papier-monnaie, 2 milliards 345,000,000 fr.

Ces résultats d'ensemble, qui donnent une idée du mouvement général du crédit aux États-Unis, ne sauraient faire apprécier exactement les différences particulières à chaque groupe d'États, différences qui résultent de la situation morale, des habitudes commerciales propres à chaque latitude. Par exemple, en comparant les opérations des banques de deux États du sud et de deux États du nord, on trouve les rapports suivants :

Pendant que, dans la Caroline du sud, on relève sur un bilan hebdomadaire un encaisse métallique de 12 millions 806,465 fr. contre une circulation de 44,788,915 fr., dans la Louisiane, on constate pendant la même semaine, un encaisse métallique de 81,240,535 fr. contre une circulation de 46,905,570 francs.

Tandis que dans le Massachusetts, sur le bilan correspondant au précédent, on constate un encaisse métallique de 54,967,385 fr. contre une circulation de 99,965,515 fr., à New-York, le numéraire est de 149,516,475 fr. et la circulation seulement de 133,027,035 fr. C'est-à

dire que, dans le Sud comme dans le Nord, les banques d'un État ont un excédant de circulation sur le chiffre du numéraire, phénomène frappant dans deux latitudes aussi extrêmes. Que si maintenant on agglomère les opérations des banques des principales grandes villes de l'Union, du Nord, de l'Est, du Sud et de l'Ouest, par exemple: Boston, New-York, Philadelphie, Providence, Pittsburg et la Nouvelle-Orléans, on trouve dans un bilan hebdomadaire un chiffre de circulation de 50 0/0 supérieur à celui de l'encaisse métallique, ainsi : 285,900,000 francs de papier contre 440,120,000 fr. de numéraire et un chiffre de dépôts s'élevant à 746,050,000 fr.

Ce résultat est frappant lorsque l'on constate, ainsi que nous l'avons fait plus haut, que les banques de la Louisiane et de New-York ont soin d'avoir un numéraire supérieur à leur circulation.

L'absence d'uniformité est donc le caractère dominant du système de crédit des États-Unis, et c'est en même temps la plus évidente preuve pour nous qu'il y aurait inconvénient, péril peut-être à le modifier (ce qui n'exclut pas l'idée de le discipliner), puisque, dans des latitudes différentes, où les effets à en attendre semblent complétement opposés, des phénomènes identiques se produisent dans les deux conditions extrêmes.

En fin de compte, au Nord comme au Sud, comme à l'Ouest, en dépit des épreuves et des catastrophes mêmes, la prospérité des États-Unis, loin de souffrir de ce système de crédit, se développe chaque jour avec un entraînement fiévreux. Et, tel qu'il est encore, malgré les critiques dont on les assaille, ce système et l'abus même qu'on en fait, n'arrêtent pas la confiance de l'Europe, confiance qui s'éteint le lendemain d'une catastrophe, pour renaître ensuite aussi vive qu'auparavant. L'importance toujours croissante des affaires commerciales des États-Unis le prouve surabondamment.

XAVIER EYMA.

BUDGETS DES
DES FINANCES

DES PRINCIPAUTÉS-UNIES DE MOLDAVIE ET DE VALACHIE.

Nous empruntons aux Moniteurs officiels de Jassy et de Bucarest (4) les budgets des recettes et des dépenses des deux Principautés-Unies pour cette année 1860, publiés pour la première fois, suivant les formes prescrites et d'après les modifications apportées dans le régime financier et économique de la Moldo-Valachie, par la Convention du 19 août 1858. Ces budgets, dans leur ensemble, et malgré les changements assez notables que nous avons dù y apporter, quant à la distribution des matières et au classement méthodique des divers chapitres et paragraphes, sont loin encore d'atteindre au degré de précision et de clarté que l'on est accoutumé à trouver dans les documents de cette nature en France et dans les autres États constitutionnels de l'Europe. Mais il faut songer qu'il s'agit ici de pays entièrement nouveaux, livrés pendant une longue suite d'années à une sorte d'anarchie administrative et financière, où il n'existait ni comptabilité générale, ni vote régulier de l'impôt, ni surveillance de l'emploi des deniers publics.

Le règlement organique de 1851 introduisit, il est vrai, dans ce chaos une espèce d'ordre à la russe. Mais le peu de garanties dont le nouveau système entourait la gestion des finances, en obligeant le gouvernement à présenter, à chaque session des assemblées générales, les comptes des recettes et des dépenses de l'année, disparut bientôt avec les assemblées elles-mêmes, dont on n'aperçoit plus de traces en Moldo-Valachie à partir de 1847. Les commissions ad hoc, nommées d'office pour vérifier les comptes et clore les budgets de chaque année, n'exercèrent aucun contrôle sérieux sur l'état des finances et n'intervinrent que pour légaliser, par leur signature, les dilapidations commises ou souffertes par les hospodars. Nous n'avons point à rappeler ici ces gaspillages, dont les détails scandaleux, consignés dans un grand nombre de documents rendus publics, appartiennent désormais à l'histoire. Les temps, d'ailleurs, sont changés. Le traité de Paris de 1856 et la convention de 4858, en introduisant dans les Principautés les grands principes des Etats constitutionnels, la responsabilité des ministres, l'égalité devant la loi, le vote annuel de l'impôt par les chambres, etc., ont ouvert pour

(1) Août et octobre 1860.

la Moldo-Valachie une nouvelle ère, marquée déjà par de nombreuse et de notables améliorations.

La publication du premier budget annuel, d'après les nouvelles base fixées par la Convention, doit être comptée au nombre de ces améliora tions.

Aux termes de la Convention, aucun impôt ne peut être établi of perçu, s'il n'a été consenti par l'assemblée élective. En conséquence le budget des recettes et celui des dépenses, préparés annuellement pour chaque principauté, par les soins de l'hospodar, sont soumis l'assemblée, et ne deviennent définitifs qu'après avoir été votés par ell et approuvés par la commission centrale.

Après avoir subi cette double épreuve, le budget général est pro mulgué et rendu exécutoire, dans chaque principauté, par un décre de l'hospodar.

Le décret princier pour la promulgation des budgets moldave e valaque de cette année porte la date des 7 août et 23 octobre 1860. L'ensemble de ces budgets présente aux recettes, un total d 118,022,345 piastres, soit 42,488,045 francs (1); aux dépenses, de 118,355,586 piastres, soit 42,608,082 francs.

Nous présenterons d'abord à nos lecteurs le budget comparatif de recettes de la Valachie et de la Moldavie, en le faisant suivre d'une analyse sommaire des principaux chapitres.

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a) Domaine proprement dit....... P: 1,633,966 1,531,500 3,165,466

by Monastères...

Total.....

13,457,580

6,191,880 19,650,460

15,091,546 7,724,380 22,815,926

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Total........... P. 74,844,190 43,178,155 118,022,345 Soit en francs.. 26,943,908 15,544,135 42,488,045

I. CONTRIBUTIONS DIRECTES. Cette branche d'impôts comprend :

a) La contribution foncière, introduite au commencement de l'année dernière et frappant toutes les propriétés immobilières (terres,

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