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l'Etat, qui pourvoit directement à leur entretien et à toutes leurs autres dépenses.

IV. RECETTES ET REVENUS DIVERS. Sous ce titre, les budgets moldovalaques inscrivent certaines sommes, provenant de sources très-diverses et dont la plupart étaient affectées antérieurement à des services spéciaux, comme, par exemple, les versements des caisses communales (§ a) pour l'entretien de la gendarmerie et les frais du service sanitaire cantonal (1); la retenue sur le traitement des employés de l'État (5 0/0 en Valachie, 6 1/2 0/0 en Moldavie) pour le service des pensions (§ c), etc. Le total de ces sommes s'élève à environ 17 millions de piastres, dont 4 millions pour la Moldavie.

A. UBICINI.

DOCUMENTS STATISTIQUES BELGES

La Belgique, dont l'activité industrielle et le mouvement commercial sont, à coup sûr, fort remarquables, se distingue tous les ans par les soins qu'elle apporte à la rédaction de ses Documents statistiques (2). Son gouvernement parlementaire et son régime libéral, qui n'ont rien à redouter de la publicité, favorisent des travaux complets sur les forces de ses industries, et ils ont été pour beaucoup dans la bonne composition de ses tableaux de statistique depuis quatre années.

L'on sait que la Belgique avait d'abord choisi, entre les deux systèmes qui se disputent l'organisation des centres de statistique, celui qui consiste dans la création de commissions spéciales organisées en corps scientifique libre, travaillant en dehors de l'autorité ministérielle et administrative, tandis que la France et la Prusse avaient adopté le système d'un bureau de statistique centrale dépendant de l'autorité ministérielle, pouvant se servir des agents et des rouages de l'administration pour recueillir des faits et des chiffres qu'il est chargé ensuite d'élaborer, de contrôler et de publier au nom de l'autorité; mais nos voisins, mieux avisés encore que par le passé, ont opéré une fusion des deux systèmes, qui se prètent mutuellement un appui réel et efficace, et les Documents

(1) Voir au chapitre des dépenses.

(2) Documents statistiques publiés par le département de l'intérieur, avec le concours de la commission centrale de statistique. Tome IV, gr. in-4°. Bruxelles, 1860.

statistiques du royaume de Belgique sont publiés par le département de l'intérieur, avec le concours de la commission centrale de statistique.

La Société de statistique de Paris, récemment fondée par M. Legoyt, chef du bureau de la statistique générale de France au ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, et dont nous avons l'honneur de faire partie, est un acheminement à l'union des deux systèmes, telle qu'elle existe chez nos voisins les Belges. Aussi est-ce avec satisfaction que nous avons vu créer cette institution nouvelle.

Depuis la définition d'Achenwal, professeur de droit public à l'université de Goettingue, qui a donné son nom à la science: scientia statistica, et qui la caractérisait : « la connaissance approfondie de la situation (status) respective et comparative de chaque État, » la statistique a fait bien des progrès.

C'est M. Moreau de Jonnès, passé maître en ces matières, qui a résumé de la manière la plus heureuse tout ce qui avait été tenté, en fait de définition, par les Schlæser, les William Playfaër, les Schubert, les Balbi, enfin par MM. Guerry et Dufau; il a dit, en effet, dans ses excellents Eléments de statistique : « La statistique est la science des faits sociaux exprimés par des termes numériques. >>

Aujourd'hui la statistique satisfait au programme tracé par M. Quételet dans ses lettres sur la théorie des probabilités, où il veut que la statistique ne s'occupe d'un État que pour une époque déterminée, qu'elle ne réunisse que les éléments qui se rattachent à la vie de cet État, et qu'elle s'applique à rendre comparables et qu'elle combine de la manière la plus avantageuse tous les faits qu'ils peuvent nous révéler.

Divorcée de la géographie proprement dite, dégagée d'explications, exempte de vues théoriques, de tout système, la statistique consiste, comme le voulait M. Villermé (cours de l'Athénée), en un simple inventaire. Elle présente ses travaux dressés de telle façon que l'on compare aisément tous les résultats, et que les effets généraux des institutions, le bonheur et le malheur des populations, leur prospérité ou leur misère, leur force ou leur faiblesse peuvent s'en déduire facilement.

La Belgique n'a pas été la dernière à nous offrir des modèles de documents statistiques. Cela tient évidemment en grande partie au régime de liberté dont elle jouit. « En effet, « il y a dit M. Michel Chevalier dans sa belle préface du Progrès de la Grande-Bretagne, de Porter, traduit par M. Chemin Dupontés, il y a une liaison si intime entre le système représentatif et la statistique, que l'amélioration de l'un doit provoquer nécessairement le perfectionnement de l'autre. Qui dit régime représentatif, dit publicité. Je ne prétends pas que la statistique soit toute la publicité, mais on m'accordera qu'elle en forme le matériel. >> La France n'est pas non plus restée en arrière, et le décret du

1er juillet 1852, inspiré par M. Legoyt, a fait beaucoup pour la science en créant des commissions locales permanentes dont les travaux, par divers degrés de contrôle, arrivent jusqu'au centre, où ils sont définitivement mis en œuvre et publiés, et nous croyons que le concert de l'action administrative et de la société libre qui existe aujourd'hui, produira des résultats plus satisfaisants encore que le Broad of strade de nos voisins les Anglais.

Toujours est-il que les Belges ont mis largement à profit les bienfaits de la paix, si favorables à ces sortes de travaux, et que leur administration loyale et honnête a voulu, pour que la vérité des chiffres ne donnât lieu à aucune suspicion de partialité, s'adjoindre le concours de la commission centrale de statistique.

Dans le document belge que nous avons sous les yeux, outre les renseignements relatifs au mouvement de la population, aux causes des décès et à la levée de la milice pendant l'année 1858, l'on trouve la statistique des élections du 14 juin 1859 pour le renouvellement partiel des chambres législatives, ainsi que la statistique financière des communes, d'après les budgets des exercices 1857 et 1858.

Nous donnerons quelques-uns des chiffres de la situation financière des communes :

Les recettes ordinaires et extraordinaires se sont élevées, d'après les prévisions des budgets communaux, en 1857, à 46,698,702 fr., et en 1858 à 46,078,679 fr.; les dépenses, en 1857, à 44,166,636 fr., et en 1858 à 43,464,504 fr. Dans les recettes ordinaires, les droits d'octroi, aujourd'hui supprimés, à la grande satisfaction des populations, qui s'inquiètent peu du déficit qu'amène cette suppression, car elles ne voient que le côté vexatoire de cette sorte d'impôt ; les droits d'octroi, disonsnous, de péage, de quai, de places aux foires et marchés, etc., figurent pour 12,690,915 fr. en 1857, et pour 13,284,332 fr. en 1858. Parmi les dépenses ordinaires, les travaux publics, les chemins vicinaux et la voirie communale sont compris pour 4,473,200 fr. en 1857, et pour 3,965,280 fr. en 1858. Les emprunts, les produits des ventes, remboursements de capitaux, etc., ont été de 11,640,583 fr. en 1857, et de 9,101,608 fr. en 1858; l'amortissement, de 6,582,317 fr. en 1857, et de 6,260,440 fr. en 1858.

La seconde partie du recueil, celle qui nous occupera plus particulièrement, comprend les matières ressortissant au département des travaux publics grande voirie, chemins de fer et voies navigables; poste aux lettres et télégraphes; carrières, mines de houille, mines métalliques et industrie minéralurgique.

Les tableaux qui concernent les chemins de fer de l'Etat ont reçu de l'extension, comparativement aux publications antérieures, ainsi que les documents relatifs à la poste aux lettres et aux mines de houille. Les ta15 janvier 1861.

2e SÉRIE. T. XXIX.

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bleaux représentant l'exploitation des carrières et les minerais de fer sont tout à fait nouveaux.

Nous allons extraire de la deuxième partie quelques chiffres qui nous semblent présenter un grand intérêt. A la date du 31 décembre 1857, le développement des routes en exploitation était de 6,548,248 m. 55. Pendant l'année 1858, le développement des routes entretenues par l'Etat a été augmenté d'une longueur de 32,233 m. 30. La longueur des routes faisant partie de la grande voirie, qui étaient livrées à la circulation au 31 décembre 1858, dépasse de 13,355 m. 30 la longueur des routes exploitées au 31 décembre 1857.

Les travaux effectués par suite d'adjudications faites en 1858, en dépenses soldées, montent à 473,750 fr. 44 c. pour travaux, 210,914 fr. 92 c. en achat de terrains, ce qui forme un total de 684,665 fr. 36 c. Les dépenses faites en 1858 pour constructions de routes, dont l'adjudication a eu lieu dans le courant des années précédentes, s'élèvent à 131,504 fr. 70 c.; les dépenses d'achèvement et d'amélioration, à 63,898 fr. 53 c. Les dépenses faites pour acquisitions de terrains incorporés dans les routes de l'Etat, par suite d'alignements et d'élargissements, s'élèvent à 36,673 fr. 84 c.

La récapitulation générale des dépenses faites en 1858 pour le service des routes de l'Etat donne pour le royaume de Belgique 916,742 fr. 43 c. Les produits indirects des routes, non compris les ventes d'arbres, plantations et herbages, se sont élevés, en 1858, à 115,494 fr. 81 c.

Nous passons à la section des CHEMINS de fer belges, et nous constatons dès l'abord leur longueur au 31 décembre 1858. Ceux qui ont été construits par l'Etat sont de 62,290 mèt. à une voie, et de 504,734 mèt. à deux voies, ce qui forme un total de 567,024 mèt. Indépendamment de ces voies principales, il existe beaucoup de voies accessoires pour les évitements et les raccordements dans les stations. Ces voies accessoires mesuraient, au 31 décembre 1858, un développement de 225 ki– lomètres 30 mètres, soit 24 kilomètres 800 mètres de plus qu'au 31 décembre 1857.

La longueur des chemins de fer construits par les Compagnies était, en 1858, de 784,000 mèt. à une voie, et de 335,609 mèt. à deux voies, total 1,124,609 mèt. Ce qui donne un ensemble, pour les chemins de l'Etat et ceux des Compagnies réunis, de 851,290 mèt. à une voie, 840,343 mèt. à deux voies, en tout 1,691,633 mèt. Ce développement accuse un accroissement de 180 kilomètres 508 mètres sur 1857, sans compter les voies de raccordement.

La longueur moyenne des chemins de fer exploités par l'Etat belge est de 726 kilomètres 237 mètres. La dépense de premier établissement de ce que nos voisins appellent le chemin de fer de l'Etat, lignes du Nord, de l'Ouest, de l'Est et du Midi, depuis le 1er juin 1834 jusqu'au

31 décembre 1858, a été de 184,776,365 fr. 30 c., ce qui fait ressortir le coût du kilomètre à 334,627 fr. 86 c.

La situation financière du chemin de fer de l'Etat accuse un déficit de 13,935,310 fr. Mais il importe de remarquer que la valeur réelle du chemin de fer de l'Etat est de beaucoup supérieure au montant des imputations faites sur les fonds de construction, de manière que le déficit se trouve comblé et au delà.

Le mouvement et le produit des voyageurs sur le chemin de fer de l'Etat, en 1858, a été de 6,680,948 personnes, produisant 40,458,462 fr. 86 c. Le mouvement des bagages et marchandises de 27,277,926 fr. Les dépenses d'exploitation ont été de 44,698,463 fr.

Les machines à vapeur employées, au 1er janvier 4859, à l'exploitation des chemins de fer de l'Etat sont au nombre de 243 locomotives de la force de 23,818 chevaux, et de 42 machines fixes de la force de 559 chevaux.

Le document officiel d'où nous tirons ces chiffres présente les tableaux complets des chemins de fer concédés, en exploitation, leur longueur, le prix de leur construction; ils énoncent les capitaux qui doivent etre amortis aux termes des statuts, les capitaux déjà amortis à la date du 31 décembre 1858, les recettes et les dépenses de l'exploitation, la situation du matériel roulant en bon état, en réparation et en construction et les produits de l'exploitation.

Passant aux voies de navigation, le travail officiel donne les dépenses faites en 1858 pour la construction et l'amélioration des canaux et rivières (crédits spéciaux). Elles s'élèvent à 1,844,448 fr. 93 c.

Les dépenses faites en 1858 pour l'entretien et l'amélioration des voies navigables, canaux, rivières (budget), s'élèvent à 914,887 fr. pour entretien, et à 951,307 fr. pour améliorations.

Le tableau comparatif des dépenses d'entretien et du produit des voies navigables, en 1858, offre un excédant de recettes de 2,001,529 fr. 42 c.

Puis vient le mouvement de la navigation en 1858, avec les bateaux entrés et sortis, et leur tonnage à vide et à charge, et les dépenses d'exploitation.

Le service des postes est l'objet d'un travail complet qui révèle une excellente organisation; on y trouve le relevé des nouvelles conventions postales, celui des timbres-poste vendus et des timbres-poste annulés, de 1849 à 1859. La valeur des timbres-poste en circulation dans cette période est de 1,356,000 fr.

Le chapitre des télégraphes établit les dépenses pour 4858 à 219,394 fr. 36 c. et les recettes à 413,926 fr. 55 c., différence en plus du produit sur la dépense 494,535 fr. 49 c.

L'industrie minérale occupe une place notable dans les documents

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