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L'instruction publique à tous les degrés, dans l'une comme dans l'autre principauté, est entièrement gratuite.

d) Pensions, secours, etc. graphe :

Il convient de noter, à propos de ce para

En Valachie : les subventions accordées par l'État aux chapelles roumaines de Paris et de Leipzig, à l'église luthérienne de Bucarest, à l'école et à l'hospice de Tirnovo (Bulgarie), ancienne capitale de l'empire daco-bulgare; enfin les frais d'entretien de 39 jeunes gens envoyés et instruits à l'étranger au compte du gouvernement.

En Moldavie la subvention de la chapelle roumaine de Paris, celle de l'église de Saint-Jean à Suciava (Bukovine), ancienne capitale de la Moldavie, les frais d'entretien de 19 jeunes gens, parmi lesquels 15 suivent leurs cours à Paris, 3 en Allemagne et 1 en Grèce.

GUERRE.

Postérieurement au vote des budgets, les deux départements de la guerre, valaque et moldave, ont été réunis en un seul ministère à Bucarest (4).

Le montant des sommes allouées pour l'entretien de l'armée figure dans les budgets pour P. 17.000.000 en Valachie, et P. 11.913.209 en Moldavie, soit en totalité P. 28.913.209, qui se répartissent ainsi entre les différents services du département:

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P. 21.754.014

6.507.086

652.109

On voit par ce qui précède que la force militaire des Principautés comprend deux éléments distincts:

a) L'armée régulière.
b) Les milices.

a) Armée régulière. Il est dit, art. 42 de la Convention, que le chiffre de

(1) Écoles primaires de villages, 46; de villes, 48; privées, 47; ces dernières avec 965 élèves.

(2) Y compris les quatre séminaires de Sokola, Hushi, etc. (Voy. plus haut), et 1 école centrale pour les filles, à Jassy.

(3) 4 faculté de théologie, 1 faculté de droit, 1 faculté de philosophie (histoire, philosophie, belles-lettres).

(4) Décret du 30 août (11 septembre) 1860. Cette mesure est une conséquence des dispositions de la Convention du 19 août, relatives à la réorganisation de l'armée roumaine. Voy. art. 42, 43 et 44.

l'armée régulière fixé par le Règlement organique, ne pourra être augmenté de plus d'un tiers sans une entente préalable avec la cour suzeraine. Le chiffre de la milice est indéterminé.

Or, l'effectif réglementaire pour l'armée est de 6,000 hommes pour la Valachie et d'environ 3.500 pour la Moldavie (1). Il suit de là que, s'il plaisait actuellement au prince Couza d'augmenter de 1.200 hommes l'effectif de l'armée moldave, il devrait en référer préalablement à la Sublime Porte et solliciter en quelque sorte son agrément. M. Boëresco, ancien ministre de la justice en Valachie, a clairement démontré comment devait s'interpréter æt article de la Convention, qui, pris à la lettre, mettrait à néant l'autonomie des Principautés et leur créerait une situation pire que celle qu'elles avaient sous le Règlement organique, lequel, en fixant un maximum pour l'effectif de l'amée, ajoute que cet effectif pourra être augmenté, selon les besoins et les cit constances, sans qu'aucune limite, aucune condition soit imposée pour cette augmentation. Suivant le savant jurisconsulte, l'obligation créée au gouverne ment roumain par l'art. 42 doit s'entendre dans le sens d'un simple avis à donner à la cour suzeraine, non d'une autorisation à lui demander (2).

C'est ainsi, du moins, que le prince Couza et son gouvernement l'ont compris, en s'appliquant sans relâche, depuis tantôt deux ans, à augmenter et à améliorer l'armée. Cette année encore, un crédit supplémentaire de 652.109 piastres a été voté pour la formation d'un régiment et d'une batterie d'artillerie, en même temps que les fonds nécessaires pour faire venir de France un certain nombre d'officiers chargés de présider à la réorganisation et à l'instruction de l'armée (3).

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b) Milices. gardes-frontières.

Les milices se composent 1° de la gendarmerie; 2o des

La gendarmerie (dorobantsi, en Valachie) fut instituée en 1832 pour le service de l'administration, et divisée à cet effet en caporalats de 10 hommes chacun. Trois de ces caporalats sont attachés à chaque préfecture, et 1 à chaque sous-préfecture. Le corps entier se compose de 17 compagnies (cavalerie', formant 2 régiments commandés chacun par un colonel. L'effectif se monte à 4.741 hommes (officiers compris), et 4.659 chevaux. - En Moldavie, l'organisation du corps de la gendarmerie présente quelques différences. L'effecti sous le commandement de 1 colonel et de 3 lieutenants-colonels ou majors, est de 1.757 hommes, dont 821 montés.

Les gardes-frontières (graniceri) furent établis en 1834 « pour garder les piquets et les sentiers d'entre les points, quarantaines ou comptoirs de chance confiés à la garde spéciale des troupes régulières, le long de la rive du Danule et sur la ligne de la frontière de terre. » Ils forment également (en Valachie 2 régiments, commandés par 2 colonels-inspecteurs, et divisés en 20 compa

(1) Voy. A. Ubicini, les Principautés roumaines, dans la collection de l'Univers pittoresque.

(2) B. Boëresco, Examen de la Convention du 19 août. Paris, 1858.

(3) Tout récemment encore, un officier supérieur d'état-major, M. le chef d'escadron Lami, est parti pour Bucarest, sur la demande du gouvernement roumain, pour rem plir une mission militaire en Valachie.

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nies, dont 12 sur la ligne du Danube, et 8 sur la frontière d'Autriche. e n'ai pas l'effectif exact pour la Moldavie. Il était de 5.000 hommes en 1854. lais ce chiffre a dû s'accroître dans une proportion assez notable par uite de l'annexion des deux nouveaux districts bessarabiens, qui a ajouté à a frontière moldave un développement de près de 400 kilomètres de côtes. En récapitulant, l'on trouve que la force armée des Principautés-Unies dans 'état actuel peut être évaluée ainsi :

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Ce chiffre est bien loin de représenter le contingent que les Principautés, nême dans les conditions actuelles, seraient en état de fournir pour la défense le leur territoire. Sans qu'il soit nécessaire de remonter jusqu'au moyen âge, ù, durant plus d'un siècle, elle tint en échec les hordes ottomanes et servit, n quelque sorte, de boulevard à la chrétienté, l'on ne doit pas oublier que la Roumanie, sous Michel le Brave (il y a de cela moins de trois siècles), pouait mettre sur pied, pendant plusieurs campagnes successives, 100.000 hommes le troupes réputées parmi les plus braves et les mieux disciplinées de l'Euope. Ni la forte organisation militaire, ni l'esprit guerrier d'autrefois, ne subistent aujourd'hui en Roumanie; mais ils peuvent facilement renaître, et à oir le succès qui a couronné les premières tentatives du prince Couza, l'on eut déjà conjecturer qu'il aura bientôt sur pied une armée respectable par e nombre comme par la bravoure.

Il est, d'ailleurs, une autre circonstance, une circonstance que l'on doit regarder comme prochaine, et qui est appelée à influer grandement sur le léveloppement des forces militaires des Principautés. Je veux parler de l'union complète, définitive, de la Moldo-Valachie, qui se négocie actuellement à Constantinople, et qui bientôt, on doit l'espérer, sera un fait accompli. Alors seulement, ayant recouvré l'entière possession d'elle-même, la Roumanie pourra développer ses admirables ressources, et ce ne sera pas un des moindres titres de la France d'avoir, par sa généreuse initiative, aidé la première à l'émancipation d'un État qui, par son origine à la fois celtique et romaine, est appelé à continuer sur le bas Danube la double tradition de l'Italie et de la France.

A. UBICINI.

l'armée régulière fixé par le Règleme
plus d'un tiers sans une entente
de la milice est indéterminé.

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NOMISTES.

A L'ACADÉMIE

VRAGE DE M. DUPUIT

BERTÉ DU COMMERCE

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ingué, versé tout à la fois dans la connaissance théoetdans la pratique officielle des affaires, un inspecteur es et chaussées, M. Dupuit, me prie d'offrir de sa part petit volume in-18 d'un peu plus de 200 pages qu'ila rement sous ce titre : La liberté commerciale, son prin onséquences.

erté commerciale, dit M. Dupuit, qui n'était en France qu'un scientifique contesté, vient de passer tout à coup dans le does faits; mais, comme il n'y a de conquêtes définitives que dont la légitimité est reconnue par l'esprit public, il est bon de voir qu'avant d'avoir le droit de la force, cette liberté avait pour l'autorité de la raison. »

On pourrait remarquer à bon droit que la précaution est un peu ve; non que la réforme, prise en soi, ne soit, à mon avis, parfaitement saine, et que si d'abord elle a paru froisser assez vivement l'amourpropre des adversaires de la liberté du commerce international, elle ne soit destinée, j'espère, à faire plus tard leurs affaires très-heureusement, mais parce qu'il est véritablement un peu tard, quand la réforme est accomplie, pour achever de persuader au public qu'elle était raisonnable et méritait d'être accueillie. C'était incontestablement une épreuve à terminer d'avance et à poursuivre jusqu'à ce qu'on eût réussi à la faire suffisamment accepter.

A une époque dont nous ne sommes séparés que par un assez petit nombre d'années, sous le régime de la liberté monarchique, les hommes qui se piquaient d'apporter à ce difficile travail des réformes un sens juste et éclairé tenaient pour constant qu'une idée nouvelle, pour si exacte qu'elle pût être, n'avait le droit de prendre place dans la légis lation que lorsqu'elle avait acquis dans les esprits une autorité suffisante, c'est-à-dire lorsqu'elle avait conquis la majorité dans le pays légal, au sein des colléges électoraux qui nommaient les législateurs et d'où partait le mouvement des affaires. A la vérité, cela pouvait sembler plus facile alors et quand les corps électoraux n'étaient composés

(1) Paris, Guillaumin et C. 1 vol. gr. in-18,

limitée de la population, de celle dont on avait sup

ue assez formé pour donner aux affaires par ses n intelligente, qu'elle ne pourrait l'être maintenant du suffrage universel, où, si l'on avait la prétention de éforme qu'avec l'assentiment éclairé du public, il faudrait, r, attendre, pour l'accomplir, que les vérités sur lesquelles se fussent descendues jusque dans les derniers rangs de la poon et y eussent acquis une autorité prépondérante. Aussi est-ce Dablement à cause de cela et en considérant l'impossibilité où l'on croyait être d'arriver par le suffrage universel à la manifestation d'un vœu favorable à la réforme douanière qu'il s'agissait d'opérer (imaginâton même pour cela de recourir une fois de plus au procédé législatif du plébiscite et de faire voter, ici encore, la nation entière par oui ou par non); aussi, dis-je, est-ce pour cela qu'on a renoncé à accomplir la réforme par une loi et qu'on s'est décidé à procéder par voie diplomatique et au moyen d'un traité de commerce.

Mais si l'emploi de ce moyen a pu suffire pour opérer la réforme matériellement, il ne suffisait évidemment pas pour la faire agréer, pour lui concilier cet assentiment du vœu public, dont on n'admet pas que puisse se passer absolument une grande réforme, et c'est avec toute raison que M. Dupuit cherche à lui faire obtenir après coup les suffrages qu'elle pouvait n'avoir pas suffisamment conquis d'avance, et qu'il a composé l'ouvrage dont il me charge de présenter un exemplaire à l'Académie.

« Nous voulons, dit-il, essayer de démontrer d'une manière rigoureuse que la liberté commerciale est toujours un bien; qu'elle est avantageuse pour tous les pays, quelles que soient l'aptitude et l'habileté de ses habitants, l'abondance de ses capitaux, la fertilité ou la richesse minérale du sol; que tout ce qui gêne cette liberté condamne la population à travailler plus pour obtenir moins, substitue le travail manuel au travail intellectuel, retarde la civilisation, diminue la puissance industrielle et même la puissance politique du pays. >>

Pour l'accomplissement de ce dessein, si nettement formulé, l'auteur a partagé son travail en deux parties, dont l'une est consacrée à démontrer le principe de la liberté commerciale, et l'autre à répondre aux objections que ce grand principe a soulevées. Il entre en de nombreux détails dans l'une et dans l'autre, et il considère sous les aspects les plus divers son sujet, qu'il n'a pas subdivisé en moins de trente chapitres. Il est vrai que, bien que ces chapitres, si multipliés, se rapportent tous de quelque façon à la matière des échanges, ils ne vont pas tous à la solution de la scule question que la liberté commerciale offrit véritablement à résoudre, à savoir, s'il y avait lieu, oui ou non, de faire disparaitre, ou tout au moins d'atténuer, les obstacles que le commerce in

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