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SOMMAIRE.
autres valeurs.

marché anglais.

Conséquences.

Hausse de la rente et des

Raisons diverses de hausse et de baisse. Situation monétaire du Abaissement du taux d'intérêt des bons du Trésor. -Rigueurs imprévues de la température au sujet des céréales et des vignes. Recettes des chemins de fer. Impôts et revenus indirects en France. Assemblées générales. - Coupons détachés. Augmentation de capital de la Banque de l'Algérie. — Tableau des Bourses de Paris, Lyon et Marseille. Bilans de la Banque de France, du Comptoir d'escompte de Paris et de la Société générale de crédit industriel et commercial.

La situation des esprits à la Bourse de Paris a beaucoup changé depuis un mois; aux craintes de guerre a succédé la sécurité, temporaire peut-être; mais on sait que la spéculation ne demande que la tranquilité du présent. Elle 'n'escompte qu'à court terme. Le discours de l'empereur François-Joseph à l'ouverture des Etats à Vienne et celui du comte de Cavour au Parlement italien ont opéré cette transformation. La réconciliation de Garibaldi et du comte de Cavour n'a fait que consolider l'opinion de ceux qui croient à une solution pacifique de toutes les difficultés politiques de l'Italie, et il en est résulté un mouvement de hausse prononcé et sérieux sur la rente. Le 3 0/0, qui, en avril, a monté de 67.40 à 68.80 et qui restait à ce dernier cours à la fin de ce mois, a continué à subir l'impulsion dans les premiers jours de mai et a même légèrement dépassé 69.50. Vu le peu d'affaires et la déplorable organisation du marché, ces variations, insignifiantes à toute autre époque, ont une portée beaucoup plus grande en ce moment. Aussi ont-elles suscité une reprise d'affaires actives et des oscillations assez multipliées.

Il est vrai que tous les éléments ne sont pas favorables à la hausse en ce mo→ ment. Les événements de l'Amérique du Nord ont pour notre pays et principalement pour l'Angleterre une portée qu'il ne faut pas perdre de vue. La Banque d'Angleterre a bien pu, le 11 avril, réduire son escompte de 6 à 5 0/0; mais il est probable que l'état du marché monétaire l'amènera à relever le prix de ses services. La baisse du change à New-York fait présumer des envois de numéraire d'Europe en Amérique, et dans cette hypothèse nous pourrions bien, en fin de compte, nous ressentir des contre-coups de tous ces mouvements.

Cependant l'abaissement du taux d'intérêt des bons du Trésor (6 mai, 3 1/2 0/0, 4 et 4 1/2 0/0 selon les échéances) laisse à penser que les besoins momentanés du Trésor public ont cessé; mais, d'autre part, le projet de loi relatif à une émission de 104 millions d'obligations du Trésor remboursable en 30 ans, l'ouverture prochaine de la souscription de 250 millions d'obligations de chemins de fer français par la Banque de France, et l'emprunt italien de 500 millions, contribueront à détourner une assez grande quantité de capitaux flottants. Il est à penser que la rente aura dans ces faits divers un obstacle à une hausse au delà de 70 fr. si on aborde ce cours, surtout si on considère que

la température exceptionnelle du commencement de mai a nui quelque peu aux céréales et beaucoup aux vignes.

Quant aux chemins de fer, les recettes sont sur tout le réseau en augmentation assez sérieuse sur la période correspondante de l'année dernière; ainsi le Midi (ancien réseau) a, du 1er janvier à fin avril, éprouvé, en 1861, une augmentation kilométrique, sur les quatre premiers mois de 1860, de 27.47 0,0; le Lyon (ancien réseau) de 24.28; le Dauphiné, de 21.21; le Genève, de 20.23; l'Orléans (ancien réseau), de 14.27; l'Ardennes, de 11.24; l'Est (les 2 réseaux), de 10.92; l'Ouest (les 3 réseaux), de 3.70, et le Nord (ancien réseau), de 2.48 0/0. En fait de chemins étrangers, nous remarquons ceux de la compagnie autrichienne (fondée par le Crédit mobilier français), dont l'augmentation kilométrique dépasse 20 0/0. On voit que si les impôts et revenus directs rapportent moins (le premier trimestre de 1861 a produit 257 millions, contre 263 en 1860 et 259 en 1859), les recettes des chemins de fer se ressentent peu de ce symptôme d'atonie commerciale. Cela tient au développement normal que subit la consommation des pays traversés.

Nous sommes en pleine saison des assemblés générales; aussi avons-nous à cet égard de nombreux renseignements à produire.

Le Crédit mobilier, fidèle à son titre, revient à l'idée caressée par lui dès sa fondation de créer une valeur omnium, jouissant d'un intérêt fixe, ayant un marché étendu et pouvant remplacer sur la place les titres flottants et d'une solidité incontestable. L'intérêt du public est, dans cette opération, d'accord avec celui de cette compagnie. Créer un marché, c'est augmenter la valeur des titres et, par suite, accroître la richesse sociale. Sans nous étendre sur cette idée, qui aété, à la séance du 5 mars dernier de la Société d'économie politique (voir le dernier numéro du Journal des Économistes, p. 162), l'objet de développements particuliers, nous pouvons rappeler que c'est un avantage pour une valeur de pouvoir être à chaque instant vendue ou achetée sans perte de temps et à peu de frais; cet avantage se traduit par une plus-value qui pour une partie sera, dans le cas dont il s'agit, le bénéfice du Crédit mobilier. Il y a là une ère féconde et sérieuse, et une occasion de bénéfice pour la société qui l'entreprend et les capitalistes qui s'y prêtent. La société n'y peut être indifférente, car tout ce qui accroît la fortune de quelques-uns sans détruire d'autant celle d'autrui est une augmentation de bien-être social. Cette compagnie aura payé à ses actions pour l'année 1860 un revenu total de 50 fr., soit 12 fr. 50 de plus que l'année dernière.

Le Crédit foncier a obtenu, en 1860, des résultats remarquables, et tout fait présumer que le public va enfin apprécier à sa juste valeur une institution dont la fondation est due, il ne faut pas l'oublier maintenant que l'on en récolte les fruits, à M. L. Wolowski, savant et persévérant vulgarisateur des principes de crédit foncier. Quelques chiffres feront ressortir les progrès faits par cette société. En 1859, les prêts de toutes natures montaient à 33,867,300 fr.; en 1860, ils ont atteint 69,489,445 fr., soit plus du double, savoir : 1° effets hypothécaires à long terme, 48,054,300 fr.;-au 31 décembre, ces prêts montaient en totalité à 187,977,930 fr., et au 20 avril 1861, à 220,347,244 fr.; — 2° prêts hypothécaires à court terme, 1,870,000 fr.; - 3° prêts pour travaux de drainage, 387,000 fr. (!!!); 4° prêts aux départements, aux communes et aux

associations syndicales, 19,178,145 fr. A l'égard de ce dernier chiffre, nous voyons des dangers à son développement. Les communes et les départements sont portés à imiter Paris dans ses dépenses plus fastueuses que productives (au point de vue économique), et nous regrettons que le Crédit foncier y aide. Il n'a pas, il est vrai, à contrôler l'emploi des sommes qu'il avance; pourvu qu'il ait toutes ses sécurités, c'est ce qu'il lui faut; mais cependant c'est dangereux pour lui de prêter à une nature de débiteurs qui est hors du droit commun, surtout ces prêts pouvant être consentis sans hypothèques. Cette société paye à ses actions libérées de 250 fr. seulement, 30 fr., soit 5 fr. de plus que l'année dernière.

La Société de crédit industriel et commercial a rendu à ses actionnaires et au public les comptes de son dernier exercice. Ils se résument par un revenu de 11 fr., réparti à chaque action libérée de 125 fr. seulement. On sait que cette compagnie ne peut être qu'intermédiaire; qu'elle ne peut prendre intérêt dans les valeurs qu'elle émet: c'est là ce qui la distingue du Crédit mobilier. Elle fait des avances, reçoit en compte-courant des sommes dont elle paye l'intérêt, fait l'escompte et a une caisse de dépôt. Elle agit en France à l'instar des Jointstock-bank's de l'Angleterre.

Le Crédit industriel et commercial autrichien ne paye aucun dividende à ses actionnaires; il a même entamé sa réserve de 454,105 florins pour leur payer en janvier dernier les intérêts à 5 0/0. Une assemblée extraordinaire doit avoir prochainement lieu pour apporter des modifications aux statuts.

La compagnie d'assurances le Soleil (incendie) a fixé à 900 fr. (en dehors des intérêts) le chiffre du dividende total afférent à une action pour l'exercice 4860.

La compagnie du chemin de fer du Nord a, en 1860, pour un réseau moyen de 967 kilom., obtenu une recette brute kilométrique de 62,275; les frais de l'exploitation proprement dite montent à 24,087 fr., soit un bénéfice de 38,188 fr. par kilom. La proportion des dépenses aux recettes est de 38.680/0. Ces chiffres ne regardent, bien entendu, que l'ancien réseau. Le résultat final se traduit par le chiffre donné dans notre dernier bulletin, 65.50 par action ancienne (intérêt compris), pour l'exercice entier de 1860.

La compagnie de l'Est a obtenu les résultats kilométriques suivants en 1858, 1859 et 1860 :

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Le dividende (intérêt compris) a été fixé à 40 fr.; l'année dernière il n'a été que de 38 fr. 70.

Le Midi a exploité en moyenne, en 1860, 793 kilomètres pour l'ancien réseau et 99 pour le nouveau. Les résultats kilométriques du premier sont : recettes brutes, 28,877 fr. (25,075 fr. en 1859); dépenses d'exploitation, 12,221 fr. (11,859 en 1853); bénéfice net, 16,656 (13,216 fr. en 1859), et rapport de la dépense à la recette, 42.32 (47.29 en 1859). Ceux du nouveau sont : recettes brutes, 8,825 fr.; dépenses d'exploitation, 7,054; bénéfices nets, 1,771; rapport de la dépense à la recette, 79.93. L'action aura reçu, pour 1860, 35 fr. contre 27 fr. en 1859. On voit que le progrès ici est important. Les recettes obtenues depuis le 1er janvier 1861 font espérer qu'il sera encore plus sérieux pour l'année courante.

Le Dauphiné, qui doit se réunir plus tard au Lyon, a donné pour les quatre derniers exercices les résultats kilométriques suivants :

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Son réseau n'est pas encore en complète activité. Une lacune (de Bourgoin au Grand-Lemps) nuit beaucoup au developpement des recettes; ce n'est qu'en 1862 qu'elle sera complétement comblée.

La compagnie des Ardennes, dont le réseau appartiendra plus tard à la compagnie de l'Est, a donné de 1857 à 1860, les résultats kilométriques suivants:

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Cette Société a conclu avec la compagnie de l'Est belge un traité qui pourra déverser sur son réseau une partie des transports provenant de la Hollande par Turnhout, Louvain, Lodelinsart, Chatelineau, Morialmé et Givet.

Le Paris-Lyon-Méditerrannée, a obtenu, de 1857 à 1860, les résultats kilométriques suivants :

(1) Les résultats de l'année 1857 sont ramenés à l'année, l'exploitation n'ayant commencé que tardivement.

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Le chiffre de répartition pour l'année 1860 a été fixé à 63.50 comme pour 1859. Cette compagnie a annexé à son réseau de petits tronçons entre Besançon, Gray et Vesoul, qui ont de l'importance à cause des établissements métallurgiques qu'ils desservent.

La compagnie impériale royale privilégiée des Chemins de fer du sud de l'Autriche, lombards-vénitiens et de l'Italie centrale a décidé une répartition totale de 30 fr. 50 (intérêts compris) pour l'année 1860; le chiffre proportionnel de la recette à la dépense montait, en 1859, à 53; il n'est plus que de 44; c'est là un progrès sérieux. La dépréciation du florin, qui l'an dernier lui avait fait éprouver des pertes, lui a laissé cette année un bénéfice qui dépasse de beaucoup la perte de 1859.

La compagnie de Navigation mixte a fixé à 50 fr. le revenu total de l'action pour 1860. La compagnie d'Armements maritimes I.-T. Barbet et Ce répartit 20 fr. pour la même période.

La compagnie houillère du centre du Flénu paye 30 fr. pour 1860, comme pour les trois exercices précédents.

La compagnie de zinc de la Vieille-Montagne donne 20 fr. par action pour 1860. La compagnie de zinc de la Silésie paye 4 1/2 0/0 en espèces à ses actions de priorité et 90 0/0 en actions de priorité à 5 0/0 aux actions anciennes. Les forges et chantiers de la Méditerranée donnent 60 fr.; les Fourchambault (Boigues, Rambourg et Ce), 20 fr. Les charbonnages et hauts-fourneaux de Morceau continuent à donner 45 fr. par an.

La compagnie des Entrepôts et Magasins généraux de Paris (anciens docks Louis-Napoléon) a décidé la répartition de 30 fr. (revenu total de l'action en 1860), actions payables moitié le 1er juillet prochain et le solde le 1er janvier

1862.

La compagnie immobilière de Paris (vulgo Rivoli) a réalisé pour 1860 un bénéfice net de 3,114,718 fr. Son bénéfice brut est de 3,825,340 fr., résultant pour 690,205 fr. de locations, 2,020,195 fr. de bénéfice sur reventes d'immeubles et de 1,114,940 fr. de l'exploitation de l'hôtel du Louvre. Elle paye 10 0/0 à ses actions. En 1859, elle n'avait réparti que 7 0/0.

La compagnie générale des Eaux aura donné, pour 1860, 17.25 contre 16 fr. en 1859.

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