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monde se produit lui-même sous l'attraction de Dieu. Comment ?
- Aristote ne l'explique pas

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I. MORALE INDIVIDUELLE. De fin en fin, de bien en bien, on arrive à

un bien suprême qui peut seul satisfaire notre activité et produire la

béatitude. Quel est ce bien ? C'est l'acte le plus élevé que nous

puissions accomplir et dans lequel consiste l'achèvement de notre

nature; c'est l'acte vraiment propre à l'homme. Get acte n'est ni le

mouvement, ni la vie, ni le plaisir, qui nous sont communs avec les

êtres inférieurs; c'est l'exercice de la raison, ou la pensée rationnelle.

L'activité raisonnable jouissant d'elle-même, voilà le souverain bien

de l'homme. - 1o Vertu contemplative. La vertu suprême, qui est

la possession habituelle du souverain bien, est la contemplation de

la vérité ou sagesse contemplative, dont l'idéal le plus parfait est réa-

lisé en Dieu. 2° Vertus pratiques. Au-dessous de la vertu con-

templative sont les vertus pratiques qui ont pour but de soumettre

nos facultés à une sorte de discipline pour les mettre au service de la

sagesse contemplative. Les vertus inférieures consistent dans un

juste milieu entre les extrêmes; par exemple, le courage est
un milieu entre la témérité et la lâcheté, la tempérance est un mi-
lieu entre la volupté et l'austérité excessive, etc. Les vertus pra-
tiques sont un combat et exigent l'effort elles ont leur but et leur
prix dans la jouissance et la paix de la vertu contemplative. 129

II. MORALE SOCIALE. Les deux grande vertus sociales sont l'amitié

ou philanthropie, et la justice, -1o Théorie de l'amitié. Il est meil-

leur et plus doux encore d'aimer que d'être aimé, de faire le bien que

de le recevoir. L'amitié suppose l'égalité : notre ami est un autre

nous-même. 2° Théorie de la justice. La justice est le respect de

l'égalité entre les hommes. Elle se divise en justice de distribution

et justice d'échange. La première consiste à distribuer les choses entre

les personnes proportionnellement au mérite des personnes. La se-

conde consiste à maintenir l'équivalence entre les objets échangés, soit

dans les contrats de vente et d'achat, soit dans la réparation des

torts . .

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I. PYRRHON.

CHAPITRE SEPTIÈME

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Après Aristote, la philosophie grecque semble lasse des
hautes spéculations. Pyrrhon adopte le scepticisme. La sagesse con-

siste selon lui à ne rien affirmer et à toujours suspendre son juge-
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ment.

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III. ZENON ET LES STOÏCIENS.

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II. EPICURE. I. Logique et Physique. Toute connaissance vient des

sens; toute existence se réduit à la matière. La matière est composée

d'atomes qui se meuvent éternellement dans le vide. Ces atomes renfer-

ment une certaine spontanéité qui se traduit par le pouvoir de s'écarter,

de décliner de la ligne droite, ou déclinaison. Grâce à ce pouvoir, les

atomes se rencontrent et se combinent. La déclinaison a son ana-

logue dans notre liberté d'indifférence qui nous permet de nous mettre

à l'écart de la souffrance et de goûter le vrai plaisir. Le destin ne gou-

verne pas toutes choses; il faut faire une part au hasard, c'est-à-dire

à la spontanéité du mouvement dans les corps et à la liberté d'indiffé-

rence dans l'âme. II. Morale. Le souverain bien est le plaisir

stable, non le plaisir mobile et fugitif. Toute la morale consiste dans

l'art d'être heureux.

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Le fond de l'être est la

force, la tension, l'énergie. Nous ne sentons les choses qu'en mesu-

rant leur force à notre propre force. La force, essence des choses,

suppose un principe passif et un principe actif; la matière est passive,

la pensée ou raison est active. Ces deux principes ne sont séparés que

par l'abstraction. La raison agit au sein même des choses, non au-

dessus; elle est intérieure ou immanente, non supérieure ou trans-

cendante. Cette raison intérieure est à la fois le destin et la providence

du monde; car tout s'enchaîne rationnellement et nécessairement.

Dieu n'est que la Raison qui agit et lutte dans l'univers. Panthéisme

II. Morale des Stoiciens.

stoïque.

·1° Doctrine de la liberté. — Il y

a dans l'individu un principe de liberté intime: la volonté faisant ef-
fort sur soi et luttant contre les obstacles extérieurs. - Distinction fon-
damentale des choses qui dépendent de nous, comme la force d'âme,
et des choses qui ne dépendent pas de nous, comme les richesses ou
la santé. Dans les premières seules se trouve le bien proprement dit :
la volonté seule peut être bonne ou mauvaise; les autres choses sont
agréables ou désagréables, vraies ou fausses, mais non à proprement
parler bonnes ou mauvaises. Le bien moral est donc le seul bien.
Grandeur et beauté de ce principe. Les Stoïciens ont eu raison de
placer le bien dans la liberté intérieure, mais ils se sont fait une idée
insuffisante de cette liberté, qu'ils conçoivent à la fin comme la néces-
sité comprise et acceptée. 20 Doctrine de la fraternité et de la justice.
- La liberté ou raison, qui est l'essence de chaque homme, le rap-
proche de tous les autres hommes et de tous les autres êtres : le monde
entier est une famille. Vivre conformément à sa nature, c'est vivre
conformément à la nature entière; vivre conformément à sa raison,
c'est vivre conformément à la raison universelle; être libre, c'est tra-
vailler à la liberté de tous. Caritas humani generis. Le droit, fonde-
ment de la justice, n'est que la raison écrite. - Le stoïcisme a produit
les plus grands jurisconsultes de l'antiquité. Comment cette idée
du droit aboutit à la condamnation de toute tyrannie et de tout escla-
vage: Homo res sacra homini. 30 Doctrine du souverain bien. Le sou-
verain bien est la vertu, qui trouve sa joie en elle-mème: Gratuita
est virtus; virtutis præmium ipsa virtus. Divinisation du sage : il est
seul libre, seul roi, seul beau, seul heureux. Il est égal ou supérieur
aux dieux mênies. Il s'affranchit de plus en plus des passions et de-
vient impassible. Il s'affranchit au besoin de la vie par un acte de sui-
cide raisonné et volontaire. Grandeur et défauts du stoïcisme. Sa
haute idée de la dignité humaine et de la force intérieure ; comment
il a méconnu la torce expansive de l'amour.

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IV. NOUVELLE ACADÉMIE ET SCEPTICISME EMPIRISTE. Arcesilas et Car-
néade. - Il n'y a point de certitude, mais seulement des probabilités.
Selon Enésideme, Agrippa, Sextus, on ne peut saisir que des appa-
rences. Leur positivisme anticipé

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V. PHILOSOPHIE LATINE. - Epicurisme de Lucréce; probabilisme acadé
mique et morale platonicienne de Cicéron; stoïcisme de Séneque. Ab-
sence d'originalité chez les philosophes latins .

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III.

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PROCESSION DANS LE MONDE ET RETOUR DU MONDE A DIEU
OU CONVERSION.

L'âme divine engendre le monde, c'est-à-dire les âmes diverses qui
animent toutes choses. C'est une descente à des degrés d'existence de
plus en plus bas, de telle sorte qu'il n'y ait aucun vide dans l'univers
et que tout le possible soit réalisé. Les âmes, une fois produites. se
retournent, se convertissent vers le principe qui les a engendrées. Tout
est soumis à cette loi du retour à Dieu où de la conversion vers Dieu.

L'âme humaine revient à Dieu par les vertus pratiques et par la
vertu contemplative. La contemplation a pour objet la vérité, puis

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la beauté. Nature de la beauté: elle est l'idée visible, l'esprit ani-
mant la matière. Magnifiques pensées de Plotin sur le beau. La con-
templation suprême est celle de l'extase ou de l'amour du bien. Des-
cription de l'extase par laquelle l'âme perd en Dieu sa pensée inférieure
pour y retrouver une intuition supérieure, son essence humaine pour
y retrouver une vie toute divine. Caractère religieux de la philoso-
phie alexandrine. .
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IV. SUCCESSEURS DE PLOTIN ET ÉCOLE D'ATHÈNES.

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II. THEORIE DE LA LIBERTÉ. La charité est libre par essence. Diffi-
cultés nées du rapport de la liberté et de la grâce. Effacement de l'idée
de liberté

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TROISIÈME PARTIE

LE MOYEN AGE ET LA RENAISSANCE.

CHAPITRE PREMIER.

-

L'influence du mysticisme néoplatonicien et chrétien domine à l'origine
de la scolastique. l'Irlandais Scot Erigene (IXe siècle) reproduit en
grande partie les doctrines de Platon et de Plotin. I. Querelle des
nominalistes et des réalistes. Les dialecticiens. — Bientôt reparut le pro-
blème qui avait séparé Platon et Aristote: celui des idées. Les idées
universelles ou universaux, par exemple l'humanité, ont-elles une
existence séparée des individus qui les manifestent (Platon), ou n'ont-
elles d'existence que dans les individus mêmes (Aristote)? Ce grand
problème de l'origine des idées qui enveloppe celui de l'origine des
choses, devait agiter tout le moyen âge. La question fut d'abord
résolue dans le sens platonicien les idées universelles répondent à des
réalités distinctes de notre pensée et de la nature; c'est la doctrine réa-
liste soutenue surtout par saint Anselme (XI° siècle). Saint Anselme, outre
qu'il reproduit la dialectique platonicienne, y ajoute un argument nou-
veau en faveur de l'existence de Dieu : l'argument ontologique. Selon
lui, il est contradictoire de penser que la perfection n'existe pas, car,
l'existence étant elle-même une perfection, cela revient à penser que
la perfection est imparfaite. En face de ce réalisme platonicien,
selon lequel l'idéal est ce qu'il y a de plus réel, se développe un sys-
tème qui, reproduisant et exagérant une partie des objections d'Aris-

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