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LE

TRIOMPHE

DE L'AUTOMNE,

PROLOGUE DE LA FAUSSE AGNÉS,

O U

DU POËTE CAMPAGNARD.

Tome IV.

A

ACTEURS DU PROLOGUE.

MERCURE.

L'AMOUR.

LA SAISON DU PRINTEMPS.

LA SAISON DE L'ÉTÉ.

LA SAISON DE L'AUTOMNE.

LA SAISON DE L'HYVER.

L'OPERA.

LA COMÉDIE FRANÇOISE.

LA COMÉDIE ITALIENNE.

Plufieurs AUTEURS D'ÉTÉ qui ne disent rien.

UN POETE TRAGIQUE, fuivi de plufieurs

autres.

UN POETE COMIQUE.

TROUPE de Plaisirs, de Ris, & de Jeux.

La scène eft à Paris.

PROLOGUE

D E

LA FAUSSE AGNÉS.

SCENE PREMIERE.

MERCURE, LA SAISON DU PRINTEMPS coëffée en fleurs, LA SAISON DE L'ÉTÉ couronnée d'épis, avec une faucille à la main, LA SAISON DE L'AUTOMNE couronnée de pampres, avec un tyrfe à la main, LA SAISON DE L'HYVER habillée en vieille, & couverte de fourures, fes mains dans un gros manchon.

M

MERCURE.

ESDAMES les Saifons, foyez plus paci fiques;

Le grand dieu Jupiter, inftruit de vos débats,

Vient de me commander de defcendre icl

bas,

Pour redreffer vos écarts lunatiques.
Quand ce dieu forma l'univers,

Pour régner tour-à-tour, il vous fit toutes quatre,
Voulant qu'à même fin, par des effets divers,
Vous tendiffiez toujours, fans jamais vous combattre,
l'une après l'autre, en vertu de fes loix,
Vous régnaffiez fur la machine ronde

Et que

-Pendant l'efpace de trois mois.

Dans les premiers âges du monde,
Chacune de vous quatre a joui de fes droits,
Avec une équité comparable à la nôtre;
Et nulle n'a tenté d'empiéter fur l'autre.
Le Printemps produifoit les feuilles & les fleurs;
L'Été combloit toujours l'espoir des laboureurs;
L'Automne, de fes fruits, de fa liqueur charmante,
Donnoit exactement la récolte abondante;
Et l'Hyver, par fes noirs frimats,
Et par fon utile froidure,

Faifant repofer la nature,

Des impures vapeurs purgeoit tous les climats.
Par vos diffentions maintenant aveuglées,
Vous êtes toutes déréglées ;

Et l'on ne voit plus de Printemps,
Que dans quelques fades romans.

La Saifon de l'Été, couverte de nuages,
Eft froide, ou féconde en orages;
L'Automne, au grand regret des malheureux humains,
Paroît, depuis deux ans, fans porter de raisins ;
Et l'Hyver, faifant l'agréable,
Laiffe couler les eaux en pleine liberté,
Et privé les mortels du plaifir délectable
De boire frais pendant l'Été.

Jupiter, contre vous justement irrité,
Veut vous rentriez chacune en vos limites
que
Et qu'avec régularité nishad

Vous obferviez les loix qu'il vous avoit prescrites.

LE PRINTEMPS.
Je ferai toujours mon plaific

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