Images de page
PDF
ePub

lition dans une bassine en cuivre décapé, laissent, après évaporation, d'après Eller, un résidu pulvérulent, qui, dissous dans l'acide acétique, donne environ 1 gram. d'acétate de cuivre. Il a obtenu à peu près les mêmes résultats avec la même quantité d'eau, tenant en solution 130 gram. de sel commun; mais s'il ajoutait du bœuf, du lard, du poisson, la liqueur ne renfermait pas de cuivre; d'où Eller conclut que ces matières alimentaires annulent l'effet du chlorure de sodium sur le métal: M. Orfila, ayant répété cette dernière expérience, a constaté la présence du cuivre dans le bouillon, ainsi que dans le bœuf. Il n'a pu même séparer complétement le cuivre da bœuf par l'ébullition dans l'eau ; ce qui indiquerait qu'il y est en partie combiné. Il eût été important de s'assurer si cette viande était toxique. D'après lui, l'assertion d'Eller n'est exacte que lorsqu'on emploie peu de sel et beaucoup de viande. Il serait nécessaire de répéter ces expériences avec la plupart des aliinents, des boissons, et d'autres sels neutres, de les vérifier, afin d'avoir des idées précises à cet égard. En adinettant, ce qui n'est pas encore bien prouvé, que la plupart des matières alimentaires n'attaquent pas à chaud les vases de cuivre bien décapés, ou du moins, pas assez pour en rendre l'usage dangereux, il n'en est point ainsi, si on les laisse refroidir, si on les conserve dans ces vases; alors le cuivre passe à l'état de bioxyde, qui est entraîné ou dissous par les aliments; surtout s'ils sont acides ou gras, et c'est ainsi que ces vases deviennent nuisibles. Ces notions chimiques recevront leur application toxicologique plus tard.

[ocr errors]
[ocr errors]

OXYDES DE CUIVRE. Le sous-oxyde ou oxyde brun est cette couche qui se forme sur le cuivre, par un séjour prolongé dans l'air humide. Le proto ou oxyde cuivreux anhydre est en poudre, de couleur chocolat, et d'un jaune rougeâtre, s'il est hydraté. Il passe à l'état de deutoxyde à l'air humide et se dissout dans l'acide chlorhydrique sans se bi-oxyder. Le deuto, ou oxyde cuivrique anhydre est en poudre noire, et d'un blanc bleuâtre lorsqu'il est hydraté. Ces trois oxydes sont: 4 insolubles dans l'eau et réductibles par le flux noir à une

1

température très-élevée; 2o solubles à froid dans l'acide azotique (les deux premiers avec dégagement de vapeurs nitreuses), et donnent un azotate de bi-oxyde qui offre les réactions cuivriques; 3° les sous et protoxyde se comportent avec l'ammoniaque comme le cuivre, tandis que le bi-oxyde donne, immédiatement, un ammoniure coloré en bleu.

CARBONATE DE CUIVRE. Il se produit accidentellement sous forme de taches bleuâtres sur les instruments, les ustensiles de cuivre, mouillés et exposés à l'air, et porte le nom de verdet artificiel. Le carbonate naturel est de forme variable et d'un vert plus ou moins foncé. Le bi-carbonate est verdâtre. Tous les trois possèdent les mêmes caractères chimiques que le bi-oxyde de cuivre hydraté, si ce n'est qu'ils font effervescence et dégagent de l'acide carbonique avec les acides.

PHOSPHATE DE CUIVRE. Le neutre est en poudre blancblenâtre, indécomposable par la chaleur. L'eau le transforme en phosphate acide solubleet en sous-phosphate insoluble, qui se dissout dans les acides nitrique, chlorhydrique, etc., et donne des solutés vert-bleuàtres, offrant les caractères de sels de cuivre.

ACETATES DE CUIVRE. Le bi-oxyde de cuivre forme cinq composés salins avec l'acide acétique, dont deux surtout sont employés en médecine et dans les arts. 1° l'acétate neutre, verdet cristallisé, cristaux de venus, est en prismes rhomboïdaux, d'un vert émeraude. Il se couvre d'une efflorescence verdâtre et perd sa transparence à l'air. 2o Le sous-acétate bi-basique, verdet, verdet-gris ou artificiel, est en plaques lamelleuses, mêlées à des fragments de cuivre, à des imparetés; mais, le plus souvent, dans les pharmacies, on le distribue en poudre blanc-beuâtre.

Ces deux acétates, chauffés dans un petit tube de vrre, se décomposent, dégagent des vapeurs blanches et vertes à odeur caractéristique d'acide acétique ou de vinaigre radical, laissent les parois du tube tapissées d'une couche cuivreuse, et, pour résidu, une poudre brun-marron, composée de protoxyde et de parcelles cuivreuses. L'expérience peut être faite dans la

cavité d'un charbon, et l'on peut, à l'aide du chalumeau, obtenir un petit culot de cuivre. L'acide sulfurique en dégage aussi l'acide acétique. L'acétate neutre est complétement soluble dans l'eau, le sous-acétate en partie seulement; si c'est à froid, il reste un dépôt blanc-bleuàtre (bi-oxyde de cuivre hydraté), et si c'est à chaud, une poudre noire (bi-oxyde de cuivre anbydre). Dans les deux cas le soluté est vert-bleuâtre et offre les réactions des sels de cuivre.

SULFATE DE CUIVRE OU CUIVRIQUE, Couperose bleue, vitriol bleu ou de Chypre. En crisiaux rhomboï laux ou en prismes à quatre faces, d'un bleu-foncé brillant. Il s'effleurit à l'air et se couvre d'une poussière b'anche. Chauffé dans un tube ou sur un charbon, il fond, se boursoufle, perd son eau de cristallisation, blanchit, dégage de l'acide sulfureux et se convertit en poudre noire (bi-oxyde de cuivre anhydre). Il se dissout dans quatre parties d'eau froide ; son soluté est coloré en vertbleuâtre.

ARSENITE DE CUIVRE, vert de scheele, vert de schweinfurt: en poudre ou en petits carrés, d'un vert d'herbe plus ou moins foncé; insoluble dans l'eau, il fond sur les charbons ardents, dégage l'odeur alliacée, et laisse pour résidu un globule métallique d'un gris d'acier, cassant (alliage d'arsenic et de cuivre). Chauffé avec un soluté de potasse, il se décolore et donne un arsénite de potasse soluble qui, après filtration, offre toutes les réactions des solutés d'acide arsénieux, et un dépôt brunâtre de bi-oxyde de cuivre anhydre, qui, dissous dans un peu d'acide azotique ou acétique, offre la couleur et les réactions des scls de cuivre.

Nous citerons encore, mais comme moins importants: 1o le nitrate cuivrique qui est en cristaux bleus, très déliquescent et très soluble dans l'eau: peu usité, il sert à composer les cendres bleues, formées, d'après Pelletier, d'hydrate de bioxyde de cuivre et de chaux carbonate; 2° I hydrochlorate de cuivre ou bi-chlorure qui est solide et de couleur verte; 3o les sulfate, nitrate, etc. de cuivre ammoniacaux, l'ammoniure de bi-oxyde de cuivre, préparations ordinairement li

quides, d'un très-beau bleu, à odeur ammoniacale; elles dégagent cette odeur quand on les chauffe avec de la potasse, il se dépose du bi-oxyde de cuivre, et l'acide du sel reste combiné avec la potasse. Enfin le borate, l'oxalate etc., blanc-bleuâtres et insolubles.

Caractères chimiques des solutés de cuivre.

sont

Les préparations enivreuses sont solubles dans l'ean (sul fates, acétates, nitrates, chlorures, etc.), ou le deviennent par l'intermédiaire de l'acide nitrique (cuivre, oxydes, carbonates, phosphates, arsenites), leurs dissolutions, de couleur vertbleuâtre, ou d'un bleu plus ou moins foncé, ont une saveur styptique, cuivreuse, particulière, et offrent les réactions sui

vantes.

1o Acide sulfhydrique et sulfhydrates. Précipité brunnoir (sulfure de cuivre). Ces réactifs s'arrêtent à 1/60,000.

20 Potasse, soude, ammoniaque et leurs carbonates. Précipité blanc-bleuâtre (hydrate de bi-oxyde de cuivre), insoluble dans les deux premiers réactifs, soluble dans l'ammoniaque et son carbonate, auxquels, il donne une couleur d'un très-beau bleu, brillante (sel de cuivre ammoniacal). Pour obtenir ces deux caractères, ces derniers réactifs ne doivent être versés que peu à peu. Ils s'arrêtent à environ 1/14,000.

50 Cyanure jaune de potassium et de fer. Précipité brunmarron, insoluble dans l'acide chlorhydrique (cyanure de fer et de cuivre). Il s'arrête à 1180,000.

4o Une lame de fer bien décapée, plongée dans une dissolution cuivrique préalablement acidulée, se couvre d'une couche rougeâtre ou cuivreuse. On peut constater aussi cette réaction en déposant une goutte du soluté sur une lame de fer, sur un couteau, un canif, une clef, aussi bien décapés, et non huileux. La réaction s'arrêterait, d'après M. Devergie, à 1/6,000. Cette estimation est probablement au-dessous de la vérité, car M. Orfila a trouvé ce réactif aussi délicat que le cyanure jaune de potassium et de fer. D'après M. Boutigny, on

peut apprécier, à l'aide de ce réactif, des quantités de cuivre insensibles aux réactifs précédents.

5o Enfin nous citerons encore, 1o le phosphore, qui, plongé dans une dissolution cuivrique, se couvre immédiatement d'une couche de cuivre, qu'il serait facile d'isoler en liquéfiant le phosphore dans l'eau à 45 degrés; 2o le zinc, qui en précipite le cuivre sous forme d'un enduit noir; 3o les arsenites, qui les précipitent en vert pré; les arséniates, les phosphates, les oxalates, en blanc bleuàtre; le chromate de potasse, en jaune-rougeâtre. Ces précipités sont en général solubles dans l'ammoniaque ou l'acide azotique. On caractériserait l'espèce de préparation par les réactions propres aux acides.

[ocr errors]

De tous ces réactifs, les plus importants sont : l'ammoniaque, le cyanure jaune de potassium et de fer, et la lame de fer. A la rigueur, la réaction par le fer serait suffisante, comme caractéristique, puisqu'on obtient le cuivre en nature. Pour démontrer que c'est du cuivre qui s'est déposé sur le fer, on lave la partie tachée, on la dessèche au papier joseph, et on y verse quelques gouttes d'ammoniaque, qui, au contact de l'air, forme un ammoniure de cuivre, coloré en bleu, 'equel, éva– poré à siccité, laisse un résidu qui, dissous dans un peu d'eau acidulée, offre les réactions cuivriques. On pourrait encore détacher la couche de cuivre avec la pointe d'un canif, dissoudre les parcelles dans l'acide azotique, évaporer à siccité et séparer le bi-oxyde de cuivre de l'oxyde ferrique par l'ammoniaque, etc.

Lorsque la dissolution est trop étendue pour donner les réactions caractéristiques, il faut la concentrer, ou bien encore précipiter le cuivre à l'état du sulfure par l'acide sulfhydrique, transformer ce sulfure en sulfate, en le chauffant avec l'acide azotique, évaporer à siccité, reprendre le résidu par de l'eau acidulée, et constater ensuite les réactions caractéristiques.

Préparations cuivreuses et matières organiques.

Les sels cuivriques solubles (acétate, nitrate, sulfate)

« PrécédentContinuer »