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chez la moitié à peu près des malades, il n'est pas étonnant' que chaque mode de traitement compte des succès. La colique étant la forme la plus fréquente et les autres affections saturnines exigeant quelquefois un traitement spécial, nous en traiterons séparément.

a. Traitement de la colique saturnine.

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A. Méthode antiphlogistique. Elle a été préconisée par Dehaen, Hoffman, Gaubius, Bordeu, Astruc, Broussais, M. Renauldin, etc. Les uns prescrivent la saignée, d'autres les sangsues associées aux boissons délayantes, aux púrgatifs doux, aux bains tièdes, et quelquefois aussi aux narcotiques, aux révulsifs. D'après M. Tanquerel, cette méthode compterait peu de succès. Sur cent trente-deux malades soumis à ce traitement, dans les hôpitaux ou en ville, la maladie 'a paru être amendée, mais non modifiée d'une manière bien marquée dans son cours. Il ne croit ce traitement utile qu'avant l'emploi des purgatifs, lorsque la colique se complique d'inflamma

tion.

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B. Méthode calmante, narcotique. Elle a été mise en usage par Citois, Tronchin, Stoll, Payen, Bourdois, MM Brachet de Lyon, Bricheteau, Bouvier, Martin-Solon, etc. L'opium a éte donné sous toutes les formes, seul ou associé au camphre, aux aromatiques, et sa dose proportionnée à l'intensité du mal. Stoll administrait 10 grains d'extrait dans les vingt-quatre heures; d'autres 1 grain et 1/2 toutes les heures. MM. Bouvier et Martin-Solon donnent l'hydrochlorate de morphine par 1/4, 1/2 grain jusqu'à effet désiré. Ils ont porté la dose à 35 centigram. (7 grains) dans les vingt-quatre heures. Stoll, Wolff donnaient l'extrait de jusquiame à haute dose, et le Dr Graves l'infusé de tabac en fomentation sur le ventre. D'après M. Tanquerel, les opiacés sont salutaires dans la colique, mais ils peuvent manquer quelquefois leur effet et prolonger la durée de la maladie. Quoique moins sûrs que la médication purgative, ils ont réussi dans des cas où celle-ci a échoué. L'opium et la morphine agissent de même. Ils calment assez

promptement la douleur. Les évacuations reprennent leurs cours un cu deux jours plus tard, et les malades se disent soulagés. Les rechutes sont aussi peu fréquentes,

C. Méthode chimique. 1o la limonade sulfhydrique, les eaux minérales sulfureuses ont été expérimentées sans succès par MM. Rayer et Chevalier. Leur but était de transformer le plomb en sulfure. 2o l'alun, à base potassique, employé par Richter, Percival, Lind, Michaelis, Adair, etc., guérirait constamment, en sept à huit jours, et sans récidive, d'après Krapeler. Il le donnait à la dose de 4 à 12 gram. (1 à.3 gros) par jour dans une potion. M. Gendrin ne l'a pas vu échouer une seule fois, sur cinquante-quatre malades. Il l'administre à la dose de 4 à 6 gram. dans une tisane, dans les vingt-quatre heures. M. Tanquerel n'accorde pas plus de confiance à l'alun qu'à la limonade sulfurique. Cependant M. Trousseau et quelques autres praticiens en ont obtenu de bons effets. 3o limonade sulfurique. M. Gendrin la considère non-seulement comme le spécifique de la colique de plomb, mais encore comme un moyen préservatif chez les ouvriers. Il fait prendre, par jour, 2 à 4 gram. d'acide dans de l'eau édulcorée, concurremment avec des bains sulfureux, et continue ainsi jusqu'à ce que la peau ne se colore plus en brun. 11 dit avoir guéri ainsi plus de trois cents malades. D'après M. Tanquerel, la limonade sulfurique aurait échoué comme moyen préservatif sur les ouvriers de la fabrique de Clichy, et, d'après les essais de MM. Andral, Dalmas, Sandras, Bailly, Piorry, Grisolle, il n'y aurait pas de différence dans les résultats, lorsque la maladie est abandonnée a elle-même; par conséquent l'influence de ce médicament serait illusoire. Peu compétent en cette matière, nous sommes simple narrateur. Cependant nous ferons remarquer que si dans ces médications chimiques on a pour but de transformer le plomb à l'état insoluble, il faut bien que ce nouveau composé soit ramené de nouveau à l'état soluble pour être éliminé de l'organisme. Comment se fait-il alors qu'il ne produise pas de nouveau la colique?

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D. Méthode évacuante. Celse donnait les vomitifs dans

l'empoisonnement par la céruse; Dioscoride, Paul d'Ægine, Etius les éméto-purgatifs; et Avicenne en outre les diurétiques. En 1602, à l'hôpital de la Charité, les religieux italiens employèrent, avec succès, contre la colique de plomb, un mélange de 1 part. de verre d'antimoine, et de 2 part. de sucre, qu'ils administraient sous le nom de macaroni, à la dose de 1 gram. 30 centigram., pendant trois ou quatre jours de suite. Cet éméto-cathartique, employé plus tard sous le nom de molchique, a subi diverses modifications de la part des médecins qui se sont succédé à la Charité, et, en raison des succès qu'il a obtenus pendant plusieurs siècles, a reçu le nom de purgatifs de la Charité. On trouve la formule de ce traitement très-complexe dans Desbois de Rochefort. Voici celle que donne M. Tanquerel, telle qu'elle a été modifiée par Corvisart et

M. Merat.

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Premier jour. Le matin, lavement purgatif des peintres; dans la journée, l'eau de casse avec les grains; le soir, à 5 heures, lavement dit anodin; à 8 heures, bol de thériaque.

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Deuxième jour. Le matin, eau bénite; dans le jour, tisane sudorifique simple; le soir, à 5 heures, lavement anodin; à 8, bol thériacal.

Troisième jour. Le matin, tisane sudorifique laxative; dans le jour, tisane sudorifique simple; à 5 heures, lavement purgatif des peintres; deux heures après, lavement anodin; à 8 heures, bol de thériaque.

Quatrième jour. Le matin, purgatif des peintres dont l'effet sera aidé par la tisane sudorifique; à 5 heures, lavement anodin; à 8, bol de thériaque.

Cinquième jour. Tisane sudorifique laxative; à 4 heures, lavement purgatif; à six, lavement anodin; à 8, bol de thériaque.

Sixième jour. Même traitement que le quatrième jour. Septième jour. Même traitement que le cinquième jour. Le traitement de la Charité consiste donc dans l'association des éméto-purgatifs, des narcotiques et des sudorifiques. De nos jours, ce traitement a sbi encore quelques modifications que nous n'avons pas jugé nécessaire d'indiquer. Sur un relevé de trois cent quarante-cinq malades, atteints de colique à divers degrés, trois cent huit ont guéri, terme moyen, en six à sept sept jours. Les deux premiers jours de cette médication, le malade vomit un grand nombre de fois, va rarement ou difficilement à la selle, et n'est ordinairement que peu ou point soulage. Du troisième au quatrième jour, les selles sont nombreuses, les douleurs et autres symptômes diminuent d'une manière notable, le sixième ou septième jour, ils disparaissent ordinairement. Chez les femmes, les enfants, les personnes faibles, il faut fractionner la dose, n'en donner que le 1/4, le 1/3. La diète doit être sévère, les trois ou quatre premiers jours. On doit n'accorder des aliments que lorsque la douleur est calmée, et d'une manière progressive, en commençant par le bouillon. On a supprimé, dans quelques cas, les bols de thériaque, sans inconvénient. Ordinairement les malades sont guéris après la seconde médecine; cependant, si les douleurs subsistent encore, on réitère la potion purgative, une, deux, trois fois, en observant d'ailleurs la même conduite que les quatrième et sixième jours. Dans les jours intercalaires, on agit comme le troisième et cinquième jour, la tisane sudorifique est continuée, même plusieurs jours après la guérison. Dans les circonstances rares, lorsque les malades ne vomissent ni n'évacuent, on donne les bols purgatifs des peintres, de deux en deux heures.

Les médecins actuels suivent rarement, dans toute sa ri

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