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tigués par des superpurgations. La diète doit être sévère pendant le traitement; on doit n'accorder des aliments qu'après la disparition complète de la douleur. La constitution du sujet, son tempérament et autres circonstances prises en dehors de l'organisme, n'apportent aucun changement à la base du trai

tement.

b. Traitement de la paralysie et de l'anesthésie

saturnines.

Dans le traitement de la paralysie on s'est proposé d'exciter la contractilité musculaire indirectement ou directement par des frictions, des stimulants, des vésicants et même des caustiques; mais les trois moyens qui comptent le plus de succès sont les bains sulfureux, l'électricité et les strychnées.

A. Bains sulfureux. Généralement recommandés, il faut les prendre tièdes, de la durée de trois quarts d'heure à une heure, composés de 150 à 180 gram. (5 à 6 onces) de sulfure de potassium. Pendant le bain, les malades éprouvent un sentiment de chaleur générale ; après, les membres paraissent plus légers, plus souples; il survient des étourdissements, des défaillances, une vive céphalalgie, une rougeur générale, surtout des parties malades, lesquelles se colorent en noir. Ces bains fatiguent à la longue par des transpirations abondantes, par des démangeaisons suivies d'éruptions cutanées; aussi ne peut-on les donner d'une manière continue. M. Tanquerel ne leur accorde pas une grande confiance; il croit qu'ils doivent échouer dans les paralysies générales, et qu'on ne doit les prescrire d'une manière continue que lorsque, par l'électricité, la noix vomique, on a excité préalablement les muscles.

B. Électricité. Son application dans la paralysie saturnine date d'environ un siècle; elle a eu des partisans et des détracteurs. Il faut proportionner ce moyen énergique à la force du sujet, à la délicatesse des parties. On se sert de la machine électrique comme source d'électricité ou de l'électroponcture. Ce traitement, ordinairement très-long, convient pour les paralysies partielles: sur quinze paralytiques affectés

ces moyens étaient insuffisants, de rmplacer les composés plombiques par d'autres préparations 1oins nuisibles, par les préparations antimoniales, d'après M. uolz.

Questions médico-légales. Erreur à éviter. Plomb normal, Rapport,

Les accidents par les préparations jombiques sont bien moins fréquents qu'autrefois, et, de nos purs, le vin ainsi que les autres boissons sont rarement sophistiqes avec la litharge. Ces accidents peuvent avoir lieu dans les têmes circonstances que les empoisonnements par le cuivre, c'e-à-dire par erreur ou plutôt par les boissons, les aliments, lesmédicaments, etc. préparés ou conservés dans des vases en plob ou mal étamés. Les empoisonnements criminels sont encore en moins communs, peut-être à cause du peu d'activité, dia saveur désagréable des composés saturnins. Les erreurs éviter dans les recherches toxicologiques relativement au paer à filtrer, à l'eau distillée, aux acides et autres réactifs, ix vases, etc., sont absolument de même nature que pour préparations cuivreuses. Il en est de même quant à la queson du cuivre normal, car encore à cet égard les toxicologiste sont divisés en deux camps. Ayant traité ces diverses questis en parlant du cuivre (page 617), nous y renverrons pour tt ce qui est relatif au plomb, les mêmes réflexions lui étant a licables, et nous nous occuperons seulement de deux emponnements criminels dont l'un a soulevé des discussions assevives, des questions toxicologiques assez importantes.

AFFAIRE POUCHON (assises de la Haute-Loire Fouchon, veuf et père de trois enfants, avait épousé en secdes noces Marie Camus; il était atteint depuis quatre ans d'uaffection grave de l'estomac pour laquelle il avait passé envi un an, à deux reprises différentes, à l'hôpital du Puy, aftion qui se manifestait par crises et consistait en douleurs vivd'estomac, vomissements, selles sanguinolentes; il se sentsoulagé toutes les fois qu'il sortait de l'hôpital, et retombabientôt après. Depuis environ un mois il se trouvait bien, womis

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sant plus, lorsque le 13 juillet 1842, après avoir bu, au dire d'un témoin, une bouteill; de vin trouble dont la saveur lui. parut détestable, ou, au die de sa femme, après avoir mangé une salade, il fut pris d'accidents graves jusqu'à sa mort, qui eut lieu vers la fin du troisième jour. Ces accidents, toujours d'après les dépositions de sa femme et des témoins, peuvent se résumer ainsi douleurs vives, brûlantes d'estomac; vomissements noirâtres, abondants e persistants; selles sanguinolentes; contorsions des membres avec contractions des mains et des doigts de manière à ne pouvoir saisir les objets; convulsions de la face avec distorsion de la bouche à droite. Le malade poussait des cris qui s'entenlaient du voisinage, éprouvait un grand feu dans l'estomac qu'il ne pouvait apaiser par l'eau froide, le lait, boissons qui étaient immédiatement vomies. L'intelligence s'est conservée jusqu'à la fin. La promptitude í de la mort éveilla des soupçons; sa femme et le sieur Rocher, teinturier, avec lequel elle vivait en concubinage, furent inculpés, et, parmi les divers objets saisis chez eux, se trouvaient les matières de vomissements; MM. les docteurs Porral et Barse procédèrent à l'exhumation huit jours après. Afin d'abréger nous notcrons seulement les lésions suivantes comme le plus en rapport avec notre sujet : « L'estomac distendu et recouvert dans la moitié droite par le foie, qui y adhérait par une de ces parties, nous a paru altéré dans sa forme et dans l'épaisseur de ses parois; il offrait, à sa partie droite et en haut, une large ouverture, suite d'une ulcération cicatrisée, condui-: sant dans une petite poche, formée, dans sa partie supérieure, par la portion du foie que nous avons dit lui adhérer, et par des feuillets séreux, recouverts d'une membrane muqueuse comme il en existe dans les kystes ou tumeurs enkystées de nouvelle formation; il renfermait peu de liquide. Dans cette poche on voyait une grande quantité de petits corps durs de forme et de consistance différentes, avec quelques noyaux de ccrises tachés en noir. Aucune lésion récente n'existait dans l'estomac. L'œsophage était rouge à sa partie supérieure dans toute sa circonférence, mais cette rougeur ne nous a pas paru

de nature inflammatoire. La surface de ces deux organes, et surtout du dernier, était couverte de petits corps durs, cristallisés irrégulièrement, de forme et de couleur différentes, semblables à des grains de quartz, tacés de points noirs; quelques-uns plus petits, à bords p'us arrondis, comme usés, très-durs, craquant sous la dent, sans saveur ni odeur, insolubles dans l'eau distillée et rayant le verre comme le ferait le diamant. A la lumière nous avons remarqué plusieurs petites paillettes de mica. Parmi ces cops, les plus volumineux pesaient 10 centigr. environ; les plus petits étaient presque inperceptibles; les uns sous formes de lames noirâtres, plus friables; d'autres d'un jaune d'ocre, se laissant réduire en poudre et dissoudre imparfaitement dans l'eau, distillée. Traités à froid par l'eau additionnée d'un peu d'acide acétique pur, après quelques minutes de contact, la liqueur filtrée n'a pas été troublée par la noix de galle, l'acide sulfhydrique et sulfurique. >>

MM. les experts ont carbonisé le décocté du tiers de l'estomac, de l'œsophage, les liquides qu'ils renfermaient, avec une portion du foie, des intestins, des poumons, de la vessie, par l'acide sulfurique, dans une marmite en fonte. Le résidu, soumis à l'appareil de Marsh, aux réactifs de sels de cuivre, a donné des caractères négatifs. Une autre portion du foie, de l'estomac, des intestins, a été soumise à l'ébullition dans de l'eau aiguisée d'acide acétique; le décocté évaporé a siccité et le résidu traité par l'acide azotique et un sesquisel de fer, n'a pas offert les réactions des alcalis végétaux. Les auteurs concluaient que le corps de Pouchon ne renfermait aucun poison appartenant au règne végétal, ni aucun composé arsenical, antimonial, cuivreux et ferrugineux, lorsque M. Barse, sur leur demande, leur fut adjoint.

Expertise du 5 août 1842. Les experts divisent leurs opérations en trois séries. 1° dans le but de reconnaître s'il existait un poison végétal, ils font bouillir dans de l'eau, fortement aiguisée d'acide acétique, une partie de l'œsophage, de l'estomac et du cœur, précipitent le décocté

d'abord par l'acétate de plomb, puis par l'acide sulfhydrique; évaporent jusqu'à siccité les liqueurs filtrées. Le résidu traité par l'acide azotique et le sesqui-chlorure de fer n'a pas donné les réactions des alcalis végétaux. 20 après avoir bien décapé une marmite en fonte par l'acide azotique et la potasse, et s'être assurés que l'eau des lavages ne donnait pas des taches à l'appareil de Marsh, n'offrait pas les réactions des sels de cuivre et de plomb, ils ont fait bouillir dans ce vase le foie, la rate, une partie des poumons, des intestins grêles et de la vessie avec de l'eau distillée et 20 gram. de potasse. Une portion du bouillon, saturée par l'acide azotique et additionnée d'azotate, été soumise au procédé de l'incinération; l'autre portion a été carbonisée par l'acide azotique, et le charbon traité par l'acide chlorhydrique. Dans les deux cas, les deux produits n'ont pas donné les réactions de sel de cuivre, des taches antimoniales et arsenicales à l'appareil de Marsh, mais ont précipité par les acides sulfurique, sulfhydrique, etc., ce qui a fait soupçonner la présence du plomb. Pensant que ce métal, s'il existait en effet, se trouverait en plus grande quantité dans les organes déjà épuisés par l'eau, ils les ont carbonisés dans la marmite en foute. Le charbon a été calciné pendant une heure avec de la potasse dans un creuset de hesse; le produit, traité par l'eau distillée, a laissé déposer du charbon qui, examiné à la loupe, laissait apercevoir de petits globules métalliques à peine appréciables à la vue. Ce charbon, calciné de nouveau avec de la potasse pendant deux heures, a donné un culot renfermant une grande quantité de globules plombiques appréciables à la vue et offrant les caractères physiques et chimiques du plomb.

Comme, dans les analyses précédentes, les experts s'étaient servis d'acétate de plomb, et que, par un hasard malheureux, ce sel aurait pu se mêler aux matières suspectes, il ont soumis à une nouvelle série d'expériences, les matières vierges ainsi, dans la même marmite en fonte, décapée comme précédemment, ils ont carbonisé sans addition le gros intestin et une fraction de l'intestin grèle. Le charbon, calciné avec de

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