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nois-je, quand je vous oubliois ? qu'ai mois-je quand je ne vous aimois pas ? Helas! je me devois repaître de la verité, & je me rempliffois de la vanité, & fervois le monde, qui n'eft fait que pour me fervir.

2. Deteftez la vie paffée. Je vous renonce, penfées vaines & cogitations inutiles; je vous abjure, ô fouvenirs deteftables & fri voles ; je vous renonce, amitiez infideles & déloiales, fervices perdus & miferables, gratifications ingrates, complaifances fâcheufes.

3. Convertiffez-vous à Dieu. Et vous, ô mon Dieu, mon fauveur, vous ferez dorénavant le feul objet de mes penfées : non, jamais je n'appliquerai mon efprit à des cogitations qui vous foient defagreables. Ma memoire fe remplira tous les jours de ma vie de la grandeur de vôtre debonnaireté, fi doucement exercée en mon endroit. Vous ferez les delices de mon cœur & la fuavité de mes affeétions.

Ha!donc tels & tels fatras & amusemens aufquels je m'appliquois, tel's & tels vains exercices aufquels j'emploiois mes jour nées, telles & telles affections qui enga→

geoient mon cœur, me feront deformais en horreur, & à cette intention j'userai de tels & tels remedes.

Conclufion.

1. Remerciez Dieu qui vous a faite pour une fin fi excellente. Vous m'avez faite, ô Seigneur, pour vous, afin que je joüiffe éternellement de l'immenfité de vôtre gloire : quand fera-ce que j'en ferai digne, & quand vous benirai je felon mon de

voir ?

2. Offrez. Je vous offre,ô mon cher Creatoutes ces mêmes affections & refolutions, avec toute mon ame & mon

teur,

cœur.

3. Priez. Je vous fupplie, ô Dieu, d'avoir agreables mes fouhaits & mes vœux, & de donner vôtre fainte benediction à mon ame, à celle fin qu'elle les puiffe accomplir par le merite du fang de vôtre Fils répandu fur la Croix, &c.

Faites le petit bouquet de devotions!

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III. MEDITATION.
Des Benefices de Dieu.

CHAPITRE
Preparation.

X I.

1. Mettez-vous en la prefence de Dieu. 2. Priez le qu'il vous infpire. Confiderations.

ONSIDEREZ les graces corpo

Crelles que Dieu vous donna, quel corps, quelles commoditez de l'entretenir, quelle fanté, quelles confolations loifibles pour icelui, quels amis, quelles affiftances; mais cela, confiderez le avec une comparaison de tant d'autres perfon. nes qui valent mieux que vous, lefquelles font deftituées de ces benefices les uns gâtez de corps, de fanté, de membres Les autres abandonnez à la mercy des probres, du mépris & des-honneur, les autres accablez de pauvreté; & Dieu n'a pas voulu que vous fuffiez fi miferable. 2. Confiderez les dons de l'efprit: combien y a-t-il au monde de gens hebetez enragez, infenfez; & pourquoi n'êtesvous pas du nombre ? Dieu vous a favorife: combien y en a-t-il qui ont été nour

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tis ruftiquement, & en une extrême igno rance; & la Providence divine vous a fait élever civilement & honorablement ? 3. Confiderez les graces fpirituelles, ô Philothée, vous êtes des enfans de l'Egli fe, Dieu vous a enfeigné fa connoiffance dés vôtre jeuneffe. Combien de fois vous a t-il donné fes Sacremens combien de fois des infpirations, des lumieres interieures, des reprehenfions pour vôtre amendement ? combien de fois vous a-t-il pardonné vos fautes ? combien de fois dé fivré des occafions de vous perdre, où vous étiez expofée? Et cette année paffée, n'étoit-ce pas un loifir & commodité de Vous avancer au bien de vôtre ame?

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Voyez un peu par le menu, combien Dieu vous a été doux & gracieux. Affections & refolutions.

Admirez la bonté de Dieu. O que mon Dieu eft bon en mon endroit ! ô qu'il eft bon ! que vôtre cœur, Seigneur, eft riche en mifericorde, & liberal en debonnaireté! O mon ame à jamais combien de graces il nous a fait. 2. Admirez vôtre ingratitude. Mais que fuis-je Seigneur, que vous ayez eu me moire de moi ? O que mon indignité eft

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racontons

grande! Helas j'ai foulé aux pieds vos be nefices, j'ai deshonoré vos graces, les convertiffant en abus & mépris de vôtre fouveraine bonté ; j'ai oppofé l'abîme de mon ingratitude à l'abîme de vôtre grace & faveur.

3. Excitez-vous à reconnoiffance. Sust donc, ô mon cœur, ne veiiille plus être infidele, ingrat & déloial à ce grand bienfaicteur. Et comment mon ame ne fera-t-elle pas mef-huy fujette à Dieu qui a fait tant de merveilles & de graces en moi & pour moi ?

4. Ha! doncques Philothée, retirez vôtre corps de telles & telles voluptez, rendez-le fujet au fervice de Dieu,qui a tant fait pour lui, appliquez vôtre ame à le connoître & reconnoître, par tels & tels exercices qui font requis pour cela. Emploicz foigneufement les moiens qui font en l'Eglife,pour vous fauver & aimer Dieu. Oui, je frequenterai l'Oraifon, les Sacremens j'écouterai la fainte parole, je pratiquerai les infpirations & confeils.

Conclufion.

1.Remerciez Dieu de la connoiffance qu'il vous a donné maintenant de vôtre devoir, & de tous les bienfaits ci-devant reçûs.

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