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2. Offrez-lui vôtre cœur avec toutes vos refolutions.

3. Priez-le qu'il vous fortifie,pour les pratiquer fidellement, par le merite de la mort de fon Fils; implorez l'interceffion de la Vierge & des Saints. Pater nofter, &c. Faites le petit bouquet fpirituel.

IV. MEDITATION.
Des Pechez.

CHAPITRE XII

Preparation.

1. Mettez-vous en la prefence de Dieu 2. Suppliez-le qu'il vous infpire.

Confiderations.

PENSEZ Combien il y a que yo

mencez à pecher, & voyez combien dés ce premier commencement les pechez fe font multipliez en votre cœur, comme tous les jours vous les avez accreu contre Dieu, contre vous-mefme, contre le pro. chain, par œuvre, par parole, par defir & penfees.

2. Confiderez vos mauvaises inclinations & combien vous les avez fuivies.Et par ces

deux points vous verrez que vos coulpes font en plus grand nombre que les cheveux de vôtre tête, voire que le fable de la mer.

3. Confiderez à part le peché d'ingratitude envers Dieu, qui eft un peché general, lequel s'épanche par tous les autres, & les rend infiniment plus énormes: voyez doncques combien de benefices Dieu vous a fait, & que de tous vous avez abusé contre le donateur : fingulierement com bien d'infpirations méprifées, combien de bons mouvemens rendus inutils: & encore plus que tout, combien de fois avezvous receu les Sacremens, & où en font les fruits? que font devenus ces precieux joyaux, dont vôtre cher Epoux vous avoit ornée ? tout cela a été couvert fous vos iniquitez; avec quelle preparation les avezvous receu? Penfez à cette ingratitude, que Dieu ayant tant couru aprés vous pour vous fauver, vous avez toûjours fuy de vant lui pour vous perdre,

Affections & réfolutions.

1. Confondez-vous en vôtre mifere. O mon Dieu, comme olay-je comparoître devant vos yeux ? Helas! je ne fuis qu'un apoftéme du monde, & un égoût d'in

gratitude & d'iniquité. Eft-il poffible que j'aye été fi déloyale, que je n'aye laiffé pas un feul de mes fens, pas une des puiffances de mon ame, que je n'aye gâté, violé & fouillé : & que pas un jour de ma vie ne foit écoulé, auquel je n'aye produit de fi mauvais effets? Eft-ce ainfi que je devois contre-charger les benefices de mon Createur, & le fang de mon Redem pteur ?

2. Demandez pardon, & vous jettez aux pieds du Seigneur, comme un enfant prodigue, comme une Magdelaine, comme une femme qui auroit fouillé le lict de fon mariage de toutes fortes d'adulteres. O Seigneur, mifericorde fur cette pechereffe : Helas! ô fource vive de compaffion,ayez pitié de cette miferable.

3. Propofez de vivre mieux. O Seigneur, non, jamais plus moyennant vôtre grace, non jamais plus je ne m'abandonnerai au peché.

Helas! je ne l'ay que trop aimé, je le detefte & vous embraffe, ô Pere de mifericorde, je veux vivre & mourir en vous. 4. Pour effacer les pechez paffez, je m'en accuferai courageufement, & n'en laiffe rai pas un que je ne pouffe dehors...

Je ferai tout ce que je pourrai pour en deraciner entierement les plantes de mon cœur, particulierement de tels & de tels qui me font plus ennuieux.

6. Et pour ce faire j'embrafferai conftamment les moiens qui me feront confeillez, ne me femblant d'avoir jamais affez fait pour reparer de fi grandes fautes.

Conclufion.

1. Remerciez Dieu qui vous a attendu jufqu'à cette heure, & vous a donné ces bonnes affections.

2. Faites-lui offrande de vôtre cœur pour les effectuer.

3. Priez-le qu'il vous fortifie, &c.

V. MEDITATION.
De la Mort.

CHAPITRE XIII
Preparation.

Y. Mettez-vous en la prefence de Dieu.
2. Demandez-lui fa grace.

3. Imaginez-vous d'être malade en extremité dans le lit de la mort, fans efpe rance aucune d'en échaper.

CONSID

Confiderations.

TONSIDEREZ l'incertitude du jour de vôtre mort:O mon ame,vous fortires

un jour de ce corps. Quand fera-ce?fera-ce en Hyver ou en Efté? en la ville ou au village? de jour ou de nuit? fera-ce à l'im pourveu, ou avec avertiffement ? fera-ce de maladie, ou d'accident? aurez-vous le loifir de vous confeffer, ou non ? ferezvous affiftée de vôtre Confeffeur & Pere fpirituel Helas! de tout cela nous n'en fçavons rien du tout; feulement cela eft affeuré, que nous mourrons, & toûjours. plûtôt que nous ne pensons.

2. Confiderez qu'alors le monde finira : pour ce qui vous regarde, il n'y en aura plus pour vous; il renverfera fans deffusdeffous devant vos yeux: oui, car alors les plaifirs, les vanitez, les joies mondaines, les affections vaines nous apparoîtront comme des fantômes & nuages. Ha! cherive, pour quelles bagatelles & chimeres ai-je offenfe mon Dieu ? Vous verrez que nous avons quitté Dieu pour neant. Au contraire, la devotion & les bonnes œuvres vous fembleront alors fi defirables & douces : & pourquoi n'ai-je fuivi ce beau & gracieux chemin ? alors les pechez qui fembloient bien petits, paroîtront gros comme des montagnes, & vôtre devotion petite.

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