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cordé aux colons de Saint-Domingue par la loi du 2 décem→ bre 1814. M. Le Marchand de Gomicourt fait un rapport sur vingt-deux pétitions adressées à la chambre. La plupart ont paru ridicules, et la chambre a passé à l'ordre du jour. L'une d'elle avoit pour objet de demander une loi qui régularise la répartition de la contribution de cent millions; mais M. de Saint-Cricq a annoncé que le ministre des finances s'occupoit de cet objet, et qu'il seroit présenté incessamment un projet de loi sur cette matière. La chambre discutera demain le projet de loi sur l'établissement des juridictions prevôtales.

Le 1er. décembre, la chambre s'étant formée en séance publique à deux heures, M. de la Marre a fait, au nom d'une commission, le rapport sur le projet de loi concernant les cours prevôtales, dont il a proposé l'adoption, sauf quelques légers amendemens. La discussion publique aura lieu lundi. Ensuite, M. le garde des sceaux, assisté de MM. Royer-Collard et Cavin, conseillers, a communiqué à la chambre un projet de loi qui supprime les substituts des procureurs-généraux faisant fonction du ministère public dans les cours d'assises, et qui charge de leurs fonctions les procureurs du Ro près les tribunaux, et leurs substituts.

Copie d'une note adressée par les ministres des quatre cours réunies à M. le duc de Richelieu, le 20 novembre 1815.

Les soussignés, ministres des cabinets réunis, ont l'honneur de com. maniquer à S. Exc. M. le duc de Richelieu le nouveau traité d'alliancé qu'ils viennent de signer au nom et par ordre de leurs augustes souverains; traité dont l'objet a été de donner aux principes consacrés par ceux de Chaumont et de Vienne l'application la plus analogue aux circonstances actuelles, et de lier les destinées de la France à l'intérêt commun de l'Europe.

Les cabinets alliés considèrent la stabilité de l'ordre des choses heureusement rétabli dans ce pays comme une des bases essentielles d'une tranquillité solide et durable. C'est vers ce but que leurs efforts réu nis ont été constamment dirigés; c'est leur désir sincère de maintenir et de consolider le résultat de ces efforts qui a dicté toutes les stipulations du nouveau traité. S. M. T. C. reconnoîtra dans cet acte la sollicitude avec laquelle ils ont concerté les mesures les plus propres à éloigner tout ce qui pourroit compromettre à l'avenir le repos intérieur de la France, et préparé des remèdes contre les dangers dont l'autorité royale, fondement de l'ordre public, pourroit encore être menacée. Les

principes et les intentions des souverains alliés à cet égard sont invariables. Les engagemens qu'ils viennent de contracter en fournissent la preuve la moins équivoque; mais le vif intérêt qu'ils prennent à la satisfaction de S. M. T. C., ainsi qu'à la tranquillité et à la prospérité de son royaume, leur fait espérer que les chances funestes, supposées dans ces engagemens, ne se réaliseront jamais.

Les cabinets alliés trouvent la première garantie de cet espoir dans les principes éclairés, les sentimens magnanimes et les vertus personnelles de S. M. T. C. S. M. a reconnu avec eux que, dans un Etat déchiré pendant un quart de siècle par des convulsions révolutionnaires, ce n'est pas à la force seule à ramener le calme dans tous les esprits, la confiance dans les ames et l'équilibre dans les différentes parties du corps social; que la sagesse doit se joindre à la vigueur, la modération à la fermeté pour opérer ces changemens heureux. Loin de craindre que S. M. T. C. ne prêtât jamais l'oreille à des conseils imprudens ou passionnés, tendans à nourrir les mécontentemens, à renouveler les alarmes, à ranimer les haines et les divisions, les cabinets alliés sont complètement rassurés par les dispositions aussi sages que généreuses que le Roi a annoncées dans toutes les époques de son regne, et notamment à celle de son retour après le dernier attentat criminel. Ils savent que S. M. opposera à tous les ennemis du bien public et de la tranquillité de son royaume, sous quelque forme qu'ils puissent se présenter, son attachement aux lois constitutionnelles promulguées sous ses propres auspices, sa volonté bien prononcée d'être le père de tous ses sujets, sans distinction de classe ni de religion; d'effacer jusqu'au souvenir des maux qu'ils ont soufferts, et de ne conserver des temps passés que le bien que la Providence a fait sortir du sein même des calamités publiques. Ce n'est qu'ainsi que les vœux formés par les cabinets alliés pour la conservation de l'autorité constitutionnelle de S. M. T. C., pour le bonheur de son pays et pour le maintien de la paix du monde, seront couronnés d'un succès complet, et que la France, rétablie sur ses anciennes bases, reprendra la place éminente à laquelle elle est appelée dans le systême européen,

Les soussignés ont l'honneur de réitérer à S. Exc. M. le duc de Richelieu les assurances de leur haute considération. París, ce 20 novembre 1815.

Signé, METTERNICH, CASTLEREAGH,

HARDENBERG,

CAPO-D'ISTRIA.

Nouveau choix de Cantiques de Saint-Sulpice, avec tous les airs en musique; 2. édition, considérablement augmentée, et suivie d'une Notice des principaux usages des catéchismes de cette paroisse; vol. in-18: prix, 1 fr. 25 c., et 1 fr. 75 c. franc de port.- Le même, avec musique, 1 fr. 80 c., et 2 fr. 80 c., franc de port, au Bureau du Journal.

L'idolâtrie, la licence et l'impiété ont trop souvent abusé de la poésie et de la musique pour propager leurs poisons; c'est ramener les vers à

leur destination primitive, que de les consacrer à des objets de morale et de piété. Nous ne parlons pas ici de cette poésie brillante qu'on admire dans les hymnes de l'Eglise et dans les odes sacrées, mais d'une poésie plus simple et plus familière qui anime les cantiques. Saint Paul nous apprend que les premiers chrétiens trouvoient dans le chant des cantiques leur consolation et leurs délices. Les saints Pères, et de pieux évêques, dans les temps modernes, n'ont pas dédaigné d'en composer, et s'en sont servis avec succès pour ranimer la piété. A leur imitation, des auteurs estimables ont cherché à édifier et à instruire la jeunes par des cantiques que la religion et le goût avouassent également.

On n'a rien négligé pour que cette dernière collection fût complete et intéressante. A quelques pièces de ce genre qu'ont laissées des auteurs célèbres, on a joint des cantiques et des airs nouveaux. D'autres ont été revus avec soin. Peut-être trouvera-t-on qu'il y en a encore de foibles; ils ont été conservés en faveur de la piété qui y règne, et de l'usage qui les a consacrés.

Ces cantiques sont distribués dans un ordre méthodique. On y a joint des prières nouvelles, des réglemens de vie adaptés aux diverses. situations des enfans, une Notice des usages de Saint-Sulpice, et les principaux billets qu'on y récite. Les airs ont été gravés avec soin, et on a tiré des exemplaires avec ou sans musique, pour la diversité des goûts. Enfin, cette édition paroît stéréotype, afin de la rendre moins coûteuse, et pour que les pasteurs et les parens n'aient plus à craindre de nouveaux changemens.

Parmi plusieurs cantiques, dont les uns se recommandent par la grâce et la douceur, et les autres par une poésie plus relevée, nous ne citerons que le suivant, où il y a plus d'élégance et d'idées que dans bien des pièces qui remplissent l'Almanach des Muses:

Toi dont la puissance infinie
Du néant a fait l'univers,
O toi qui règles l'harmonie
Des globes roulans dans les airs;
Du haut de ton trône immuable,
Seigneur, daigne écouter nos chants,
Prête une oreille favorable

Aux vœux de tes foibles enfans.

Gardiens des célestes portiques,
Chérubins, d'amour embrasés,
Pour vous unir à nos cantiques,
Quittez la gloire où vous régnez;
A notre douce et sainte ivresse,
Accourez mêler vos transports,
Votre amour à notre tendresse,
Et vos accords à nos accords.

Tel qu'un monarque débonnaire,
Fuyant le faste de sa cour,
Descend jusqu'à l'humble chaumière
Où le pauvre fait son séjour;

Tel, et plus généreux encore,
Des cicux abaissant la hauteur,
Le Dieu que l'univers adoré
Est descendu dans notre cœur.

Quel torrent de pures délices
M'inonda près de vos autels!
Seigneur, j'y goûtai les prémices
Des plaisirs purs des immortels;
Là, de joie et d'amour ravie,
Mon ame, en ce jour fortuné,
S'est paisiblement endormie
Sur le sein de son bien-aimé.
Disparoissez, plaisirs fragiles,
Tristes voluptés d'un instant;
Loin de moi, richesses stériles,
Honneurs, gloire, pompeux néant;
Je l'ai choisi pour mon partage
Celui qui seul me rend heureux:
Enfant du ciel, pour héritage,
J'aspire à posséder les cieux.

Ah! si de nos fêtes chéries,
Jamais, coupable déserteur,
Je courois aux tentes impies
D'un peuple prévaricateur;
Je veux que ma droite arrachée
Perisse en cet affreux moment,
Et que ma langue desséchée
S'attache à mon palais brûlant.

Seigneur, en traits ineffaçables,
Grave en mon cœur ta sainte loi;
Rends-moi tes préceptes aimables,
Augmente l'ardeur de ma foi;
A nos vœux donne la victoire
Sur la superbe impiété,
Et nous célébrerons ta gloire
Dans l'immobile éternité.

LIVRE NOUVEAU.

Considérations sur l'état actuel de la religion catholique en France, sur la nécessité et les moyens de la retablir; par M. l'abbé Cottret, docteur en théologie, chanoine de Paris, etc.; vol. in-8°. prix, 2 fr. 50 c. et 3 fr. franc de port. A Paris, chez Befin, et au Bureau du Journal.

Nous rendrons compte de cet ouvrage, que nous recevons à l'instant.

Mercredi 6 décembre 18 15.)

(No. 138.)

DISCOURS sur la catastrophe du 20 mars et le retour du Roi; prononcé à Falaise, par M. l'abbé Jarry, ancien vicaire général d'Auxerre (1).

Les derniers événemens, dont nous avons été témoins, ont donné lieu à un grand nombre de discours, et cela devoit être. Les orateurs chrétiens devoient naturellement être excités par ces faits presque merveilleux, et leur zèle n'avoit garde d'omettre cette occasion de faire retentir les chaires, ou de leurs actions de grâces envers le Tout-Puissant, ou de leurs avis paternels à leurs troupeaux. Les causes éloignées et prochaines de nos malheurs; l'excès de nos égaremens; notre profonde indifférence au milieu de tant d'objets capables de nous réveiller; cet aveuglement qui nous empêche également et de bien juger le passé et de prévoir l'avenir; ce sommeil léthargique sur nos intérêts les plus chers et sur nos devoirs les plus pressans; cet oubli de Dieu enfin, et cette insouciance mortelle sur la religion, tout cela étonne, alarme et confond la piété des pasteurs, ainsi que la prudence de ceux qui examinent tout ce qui se passe avec le flambeau de la foi. De là ces instructions répétées, où l'on cherche à nous émouvoir, ces grandes vérités qu'on fait retentir à nos oreilles, et cette Providence qu'on nous montre d'une manière si sensible, et vers laquelle tout nous

■ (1) Brochure in-8°.; prix, 75 cent. et i fr. franc de port. A Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal; et à Falaise, chez Brée l'aîné, libraire.

Tome VI. L'Ami de la Religion et du Ro1.

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