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membres étaient presque toujours choisis pour remplir les fonctions d'échevins de la ville.

ÉTABLISSEMENT

D'UN BAILLIAGE ET SIÉGE PRÉSIDIAL.

Un édit du même prince, donné à Lyon, au mois de septembre 1595, ordonnait l'érection, à Soissons, d'un bailliage et siége présidial; mais cette institution ne put être installée qu'en mai 1597, et postérieurement au traité de Folembray. C'est ce qui a fait dire à quelques historiens que ce bailliage et le bureau des finances avaient été créés à la sollicitation même du duc de Mayenne, ce qui est évidemment erroné, puisque l'édit de création du bailliage avait été rendu quatre mois avant la soumission de ce duc, et à une époque où il ne pouvait guère prévoir le sort que lui réservait l'avenir; il n'avait plus d'espoir qu'en la clémence du roi.

Dans l'origine, le ressort du bailliage de Sois

sons devait se composer du comté, de plusieurs villes, bourgs et villages distraits des présidiaux de Senlis, de Vermandois et de Château-Thierry; de la prévôté de l'exemption de Pierrefonds, et du duché de Valois.

A sa formation, le bailliage et siége présidial comptaient dix-neuf officiers ou magistrats, non compris les greffiers, clercs, huissiers et autres qui étaient au nombre de huit. Dans la suite il fut ajouté un président et trois conseillers.

En 1599 le prévôt des maréchaux à la résidence de Soissons, fut fait lieutenant criminel de robe courte. Il avait un lieutenant à Soissons et un autre à Fère. La création de ce prévôt datait de l'année 1577: auparavant il portait le titre de lieutenant du prévôt des maréchaux de l'Ile de France.

La ville ne renfermant aucun édifice propre à recevoir convenablement le bailliage, on l'installa provisoirement dans l'hôtellerie du grand cerf. Mais en 1602, on commença la construction d'un bâtiment, dans lequel il fut placé, ainsi que le bureau des finances. Ce bâtiment, élevé sur l'emplacement de l'ancienne maison de Longpont,

occupait à peu près le milieu du côté méridional de la place du marché. Quelques personnes qui ont cru voir les armoiries du duc de Mayenne, parmi les ornements d'architecture, en ont inféré que c'était ce duc qui l'avait fait bâtir à ses frais: mais si c'eût été ainsi, les historiens du temps, MM. Bertin et Regnault, n'eussent pas manqué d'en faire mention. Il est plus probable que la présence des armoiries du duc de Mayenne, sur le bâtiment du bailliage, fut un hommage provoqué par le bailli d'alors, le vicomte de Fresne, qui commandait en même temps à Soissons pour ce duc. Le bâtiment du bailliage, c'est ainsi qu'on le désignait, a toujours conservé sa destination de Palais de Justice, jusqu'à ce qu'il fût détruit, par un incendie, dans la nuit du 6 mars 1814.

JUSTICE DU CHAPITRE

DE LA CATHÉDRALE.

A côté du bailliage et siége présidial d'institution royale, on voyait un autre corps judiciaire, dont la juridiction s'étendait sur une partie de la ville et sur plusieurs villages des environs : c'était la justice du chapitre, à laquelle Henri IV n'avait pas cru prudent de toucher. Elle eut, à plusieurs reprises, des contestations de juridiction avec le prévôt de la ville et avec le lieutenant général du bailliage, et des arrêts du parlement, rendus en 1621, 1623, 1627 et 1635, maintinrent le chapitre dans la possession de son droit de haute, moyenne et basse justice, tant au civil qu'au criminel, sur toutes les parties de la ville, indiquées dans la charte donnée, en 1350, par l'évêque de Soissons, Guillaume Bertrand.

Par des lettres patentes, enregistrées au parlement, le 26 avril 1731, les justices foraines du

chapitre sur les villages d'Ambleny, de Bucy, de Chesles, de Pasly, de Taux, Villemontoire et de Tigny, furent réunies à celle de Soissons, qui prit le titre de justice temporelle du chapitre. Ce tribunal était composé d'un bailli général, d'un lieutenant gradué, d'un procureur fiscal, d'un greffier et de deux huissiers. Il tenait ses audiences les samedis à la maison de la chartre, dans le cloître, où l'officialité tenait aussi les siennes, tous les lundis.

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CONSTRUCTION DU PALAIS ÉPISCOPAL.

L'antique maison épiscopale ayant été détruite dans l'incendie de 948, il fallut en bâtir une autre. Quoique cette construction' eût lieu quand l'évêque était encore le haut seigneur de la ville et de la province, il ne paraît pas cependant que le nouvel édifice fût très-considérable, ni d'une grande solidité, comme l'étaient la plupart des monuments ecclésiastiques de ce temps du

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