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elle eut encore à subir la inême rigueur, parce du roi avaient saisi les biens de l'É

que

glise.

les

gens

Le seigneur de Chimai succéda, en 1236, au au comte Raoul, son père, sous le nom de Jean II. Ce comte de Soissons vécut presque toujours auprès du roi saint Louis, dont il partagea la bonne et la mauvaise fortune. Il fut fait prisonnier avec lui en Egypte à la suite du désastre de la Massoure, où périt l'évêque de Soissons, Gui de Château-Porcien. Ce prélat, l'un des plus vaillants hommes de l'armée, voyant les chrétiens battre en retraite sur Damiette, se précipita seul au milieu des ennemis, où il reçut la palme du martyre, préférant la mort à la honte de fuir devant les Infidèles. Le comte Jean II mourut la même année que saint Louis (1270), pendant l'expédition de Tunis, et fut inhumé à Longpont. Son fils Jean III, et ses successeurs Jean IV, Jean V, et Hugues firent tous, sans exception, leur résidence à Chimai, et n'habitèrent qu'accidentellement le château de Villeneuve.

RECONSTRUCTION DU PONT.

Le pont sur l'Aisne fut reconstruit en 1265, tel qu'il existe aujourd'hui, à l'exception toutefois de la grande arche, dont la voûte en ogive fut remplacée, au siècle dernier, par un arc de cercle surbaissé, pour faciliter le passage des bateaux haut chargés. Cette reconstruction du pont qui avait été bâti 440 ans auparavant, fut-elle totale ou seulement partielle? on l'ignore, ainsi que les motifs qui y donnèrent lieu.

La dépense fut, dit-on, supportée par les habitants de la ville et par les corporations religieuses; mais rien ne le prouve, et il est même permis d'en douter, d'après la grandeur de l'ouvrage. Il est plus vraisemblable que le pont fut construit aux frais de la province, au moyen de tailles levées sur le peuple, et de sommes imposées, à titre de dons, aux seigneurs et aux communautés. Le comte de Soissons dut y contribuer pour une

somme considérable, en sa qualité de seigneur riverain de l'Aisne, sur la navigation de laquelle il percevait un droit, et, en outre, parce qu'il possédait un moulin placé sous la troisième arche du pont. Ce moulin qu'il tenait en fief de l'évêché, ainsi qu'on le voit dans une charte de l'année 1215, a subsisté jusque vers le milieu du XVIIe siècle.

La reconstruction du pont dut entraîner nécessairement celle du châtelet, qui en défendait le passage. Celle-ci se fit sans doute aux dépens des habitants, parce que cet édifice servait tout ensemble de fermeture à la ville et de maison de la commune; bien que les bourgeois payassent au comte une redevance annuelle à titre de loyer. Au devant de ce châtelet se trouvait une petite place où l'on exécutait les criminels, et où était placé le pilori.

ACCORDS ENTRE LA COMMUNE ET LE CHAPITRE.

A la suite d'un démêlé assez vif entre la commune et le chapitre de la cathédrale, il y eut un traité dont voici les principales dispositions :

« Les officiers du chapitre pourront arrêter les malfaiteurs dans l'étendue de leur juridiction.

« Les magistrats pourront arrêter quiconque aura tué ou blessé quelqu'un sur la terre du chapitre, mais ils devront remettre le coupable aux officiers du chapitre s'ils le réclament.

<< Si les magistrats arrêtaient sur la terre du chapitre quelqu'un coupable de crime ou de délit envers la commune, ils devraient d'abord le livrer au chapitre qui en exigerait l'amende, après quoi il serait rendu aux magistrats qui en tireraient, à leur tour, l'amende due pour son méfait.

« Les magistrats ne pourront lever de tailles dans les quartiers soumis à la juridiction du chapitre, que celles autorisées par les chartes et ordon

nances de Louis VI, de Louis VII et de PhilippeAuguste.

« Dans le cas où ils défendraient la vente du vin d'Auxerre à Soissons, cette prohibition ne pourrait s'étendre sur la terre du chapitre. »

Quelques années après cet accord, l'appariteur de l'archidiacre fut battu, en plein jour, dans l'exercice de ses fonctions. Les bourgeois, au lieu de lui porter secours et de saisir le coupable, comme ils devaient le faire, d'après les règlements en vigueur, le laissèrent maltraiter. Le chapitre fit un procès à la commune, et par un arrêt rendu au parlement de la Pentecôte 1271, le maire et les jurés furent condamnés à 40 livres d'amende (environ 360 francs).

Les magistrats avaient toujours été dans l'usage de faire la visite du pain dans tous les quartiers de la ville et les faubourgs indistinctement, bien que les évêques eussent prétendu, à diverses reprises, que cette visite ne devait pas être faite eux dans les quartiers soumis à la juridiction de l'évêché. Mais l'évêque Milon de Bazoches se refusa formellement à ce que cet usage, qu'il regardait comme une usurpation sur ses droits, fût

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