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talla dans une maison de la rue de Beauton. Ces bourses n'étaient que pour six ans, et devaient être données de préférence aux personnes de la famille du fondateur, pourvu, toutefois, qu'elles se destinassent à l'état ecclésiastique.

FONDATIONS DE BOURSES A PARIS.

Si, à cette époque, on ne trouve encore, à Soissons, que des écoles ecclésiastiques, c'est qu'il n'y avait guère alors que les clercs et les religieux qui eussent quelque teinture des lettres, du moins dans les villes du second ordre, comme Soissons. Mais, dans ces écoles, les études étant loin d'être complètes, il fut fondé des bourses à l'université de Paris pour les sujets qui voulaient acquérir une instruction plus élevée.

La première fondation de ce genre eut lieu en 1348. Jean du Mont, prévôt du chapitre de la cathédrale, fonda trois bourses. Elles étaient pour dix ans, mais on les perdait par une absence de

six mois consécutifs. Le droit de nommer à ces bourses fut conféré, par le fondateur, à l'abbé de St-Jean des Vignes. Deux ans après, le seigneur de Lizy, Raoul de Presles, fonda aussi à Paris le collége de Presles pour douze étudiants, avec un maître et un procureur. Les boursiers devaient être natifs des villages de Presles et de Mareuil en Daulle ou de la ville de Soissons.

En 1370, Jean de Dormans, évêque de Beauvais, et chancelier de France, qui avait été, pendant plusieurs années, chanoine de la cathédrale de Soissons et archidiacre de Brie, fonda pareillement à Paris le collége de Dormans pour douze étudiants, avec un maître, un sous-maître et un procureur. Les maîtres et les boursiers devaient être nés dans le diocèse de Soissons, et le collége fut placé, par le fondateur, sous la surveillance de l'abbé de St-Jean des Vignes. Les colléges de Presles et de Dormans furent réunis, en 1764 et 1765, à celui de Louis le Grand,

ENGUERRAND DE COUCY,

COMTE DE SOISSONS.

La fille posthume du dernier comte de Soissons, héritière de ce comté, avait épousé, en 1325, Jean de Haynault. Une fille unique, issue de cette union, fut mariée à Louis de Chatillon, comte de Blois, qui périt, quelques années après, à la bataille de Crécy, laissant trois fils en bas âge. Le second, nommé Gui, hérita du comté de Soissons à la mort de sa mère.

Ce jeune seigneur était en ôtage, en Angleterre, pour le roi Jean, depuis près de six années, lorsque le comté de Soissons lui échut en partage. S'ennuyant d'une captivité dont il ne pouvait prévoir le terme, il prit le parti de racheter sa liberté aux dépens de sa fortune: il donna, pour sa rançon, au roi d'Angleterre, Edouard III, le comté de Soissons, dont ce monarque, par un acte du 17 juillet 1367, fit cession au seigneur de Coucy,

Enguerrand VII, en remplacement d'une rente de quatre mille livres qu'il lui devait sur la dot de la princesse sa fille qu'il venait de lui donner en mariage. Ainsi finit la première lignée des comtes de Soissons, laquelle, descendant de Charlemagne, par les comtes de Vermandois, avait successivement passé dans les maisons de Normandie, de Nesle, de Haynault et de Chatillon par les fem

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Le nouveau comte de Soissons, fort de la haute estime dont jouissait sa maison, de ses grands domaines et de sa réputation de bon et vaillant homme de guerre, ne voulut prendre aucune part dans les querelles qui eurent lieu entre le roi de France, Charles V, son souverain, et le roi d'Angleterre, son beau-père. Cette neutralité, admise par les deux monarques, mit, pour un temps, ville de Soissons à l'abri des ravages qui désolérent quelques-unes des provinces voisines. Cependant plusieurs corps de troupes anglaises, traversant la France pour se rendre de Calais en Guyenne, pénétrèrent dans le Soissonnais et y commirent des dégâts. En 1373, un de leurs partis, fort de cent vingt lances, environ 600 hommes, s'était avancé entre Vailly et Soissons; il fut

défait dans une embuscade que lui avaient dressée plusieurs seigneurs du pays à la tête de leurs vassaux. En 1380 et 1381, un autre corps d'armée passa sous les murs de la ville, brûla quelques maisons des faubourgs et ravagea les environs. Mais les habitants de Soissons payèrent cher la tranquillité dont ils avaient été redevables à leur comte. Enguerrand ayant obtenu du roi le gouvernement militaire de la ville et de la province, fit bientôt peser sur la bourgeoisie un despotisme intolerable.

COMPAGNIE DE L'ARBALÈTE.

Dès les premières années du XIIIe siècle, il s'opéra un changement important dans les armes offensives dont on se servait dans les armées françaises. L'usage de l'arbalète, d'abord introduit sous Louis le Gros, et depuis abandonné sous son fils, Louis le Jeune, fut repris de 1210 à 1214, pendant le règne de Philippe-Auguste, son suc

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