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DE LA VILLE

DE SOISSONS.

DÉMÊLÉS DE LA COMMUNE AVEC LE CHAPITRE.

L'évêque Nevelon de Chérisy n'avait pas adopté, envers la commune, la ligne de conduite tenue par ses deux prédécesseurs. Ce prélat, d'un caractère ardent et aventureux, l'un des auteurs le plus passionnés de la croisade qui fonda l'empire français de Constantinople, dont il fut un des électeurs, se montra peu disposé à supporter les franchises municipales Les corporations cléricales, fortes de son appui, ne tardèrent pas à devenir exigeantes et tracassières, tant sur l'étendue que sur le nombre de leurs droits, de leurs immunités, et bientôt le serment de sûreté, prescrit par Louis le Gros, ne fut plus capable de

les contenter. De là des contestations fréquentes: les esprits s'aigrirent; il y eut des clameurs et des troubles, et l'on recourut même quelquefois à la violence.

Une petite guerre éclata entre la commune et l'abbé de St-Médard, seigneur du faubourg StVaast, qui pouvait mettre sur pied un corps de troupes assez fort pour se défendre contre les bourgeois. Ceux-ci travaillèrent à élever une forteresse pour commander le faubourg. Dans le même temps, les magistrats ayant fait arrêter un malfaiteur dans une maison située sur la juridiction du chapitre de St-Pierre au Parvis, les chanoines portèrent plainte au roi de cette violation de leurs droits. Philippe-Auguste, pour rétablir la paix du pays, vint à Soissons, fit abattre la forteresse élevée par les bourgeois, et donna la charte de confirmation rapportée plus haut. Cette manifestation de la volonté royale, faite au commencement d'un nouveau règne, coupa court aux mauvais desseins de l'évêque contre la commune.

Vers l'an 1191, le roi étant parti pour la guerre d'orient, l'abbesse de Notre-Dame fit saisir un terrain sur lequel sa maison prétendait avoir le droit

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