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y a esté mené à Orléans avec vingt chevaulx, et a esté recoux (1) par deux fois, et à la fin a esté mené prisonnier. On a faict les processions généralles par tout Paris, où le Roy et la Royne ont esté. Monsieur le prince est prisonnier. Mesmement on a desjà commancé de pourveoir aux places des mortz : M. de Brion, cinquante hommes d'armes; M. de Losse, cinquante; M. de Vefville (2), la mareschaulcée de monsieur le mareschal de Sainct-André; M. de Mompencier, creue cinquante hommes d'armes; M. de Buyron (3), cinquante hommes d'armes ; Monsieur le grand prieur (4), cinquante hommes d'armes. M. de Mouy-Sainct-Falle, prisonnier, et le sieur de la Curée; et parle-on de leur faire leur procès, et en parle-on très mal. Voilà toutes les nouvelles qu'on m'a escriptes; s'il m'en survient d'autres, je vous en advertirai. Me recommandant bien humblement à vostre bonne grace, suppliant nostre Seigneur, Monsieur, vous donner bonne et longue vye. A Chaulne, ce 25 décembre au soir, 1562.

Vostre obéissant compagnon, parfet amy et serviteur,

CHAULNE.

M. de Thoré a eu les gendarmes de M. de Monbron, son frère.

Monsieur mon compagnon, il y a encore beaucoup de cappitaine en chef blesez.

Cant vous yriez à la court pour vous ramentevoir (5), y me samble que vous feriez fort bien, le temps estant à pourpotz.

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AU ROY.

SIRE, si onc vostre royaume fut heureux et fécond en personnages accomplis en toute discipline et vertu, ç'a esté du règne du Roy François premier, vostre ayeul, et Henry second, vostre père; entre lesquels, par commun jugement de toute la chrestienté et confession de ses propres ennemis, feu monseigneur le duc de Guyse tint le premier rang et degré, les perfections duquel dépeintes au vray sembleroient comptes et fables à la postérité. Par quoy je me contenteray de prier ceux qui n'ont eu l'heur de le cognoistre comme moy de croyre qu'il faut bien que ç'ait esté un parangon et chef-d'œuvre de nature, pour, en siècle si poly et tant heureux en personnages comblez de tous biens du ciel, avoir, par confession et concession de tous, emporté le prix d'honneur, non seulement entre les princes et seigneurs françois, mais par

par dessus tous les personnages illustres de son aage, quelque part de la terre qu'ils ayent fleury; aussi toutes les conditions requises en un parfaict et souverain capitaine se représentoyent en luy assemblées et rapportées en un corps: la grandeur de la maison, la générosité de courage, la vigilance infatigable, l'éloquence et faculté de bien dire, la science au pourjetter, l'expérience au juger,

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