Poésies complètes

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Charpentier, 1845 - 476 pages

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Page 153 - Tandis que chacun de ces objets du paysage reste fixe en son lieu et s'inquiète peu des autres, que la tour féodale dédaigne le vallon, et que le vallon ignore le coteau, la rivière va de l'un à l'autre, les baigne sans les déchirer, les embrasse d'une eau vive et courante, les comprend, les réfléchit : et lorsque le voyageur est curieux de connaître et de visiter ces sites variés, elle le prend dans une barque, elle le porte sans secousse, et lui développe successivement tout le spectacle...
Page 137 - C'est ainsi qu'achevait l'aveugle en soupirant, Et près des bois marchait, faible, et sur une pierre S'asseyait. Trois pasteurs, enfants de cette terre, Le suivaient, accourus aux abois turbulents Des molosses, gardiens de leurs troupeaux bêlants.
Page 366 - Qui ne nous voyons plus qu'à de mornes convois, A cet âge où déjà toute larme est séchée, Quand, l'office entendu, tous deux silencieux, Suivant du corbillard la lenteur qui nous traîne, Nous pûmes, dans le fiacre où six tenaient à peine, L'un devant l'autre assis, ne pas mêler nos yeux, Et ne pas nous sourire, ou ne pas sentir même Une prompte rougeur colorer notre front, Un reste de colère, un battement suprême D'une amitié si grande, et dont tous parleront; Quand, par ce ciel funèbre...
Page 236 - Ces mortels ont des nuits brillantes et sans voiles ; Ils comprennent les flots, entendent les étoiles, Savent les noms des fleurs, et pour eux l'univers N'est qu'une seule idée en symboles divers.
Page 137 - J'ai vu Corinthe, Argos, et Crète et les cent villes, Et du fleuve Egyptus les rivages fertiles ; Mais la terre et la mer et l'âge et les malheurs Ont épuisé ce corps fatigué de douleurs. La voix me reste. Ainsi la cigale innocente, Sur un arbuste assise, et se console et chante. Commençons par les Dieux : Souverain Jupiter, Soleil qui vois, entends, connais tout, et toi, mer, Fleuves, terre, et noirs dieux des vengeances trop lentes, Salut ! Venez à moi de l'Olympe habitantes, Muses; vous...
Page 29 - Rime, qui donnes leurs sons Aux chansons , Rime, l'unique harmonie Du vers , qui , sans tes accents Frémissants , Serait muet au génie ; Rime, écho qui prends la voix Du haut-bois Ou l'éclat de la trompette , Dernier adieu d'un ami Qu'à demi L'autre ami de loin répète ; Rime , tranchant aviron...
Page 68 - J'élève de mes mains l'autel expiatoire Qui te purifiera d'un arrêt odieux. Non que j'espère encore au trône radieux D'où jadis tu régnais replacer ta mémoire; Tu ne peux de si bas remonter à la gloire : Vulcain impunément ne tomba point des cieux ! Mais qu'un peu de pitié console enfin tes mânes!
Page 370 - D'un destin inégal, mais aucun d'eux en vain, Tentaient le grand succès et disputaient l'empire. Lamartine régna ; chantre ailé qui soupire, II planait sans effort. Hugo, dur partisan (Comme chez Dante on voit, Florentin ou Pisan Un baron féodal), combattit sous l'armure, Et tint haut sa bannière au milieu du murmure : II la maintient encore ; et Vigny, plus secret, Comme en sa tour d'ivoire, avant midi, rentrait (1).
Page 215 - S'éveille à peine autour de mon paisible asile ; A l'instant où le cœur aime à se souvenir, Où l'on pense aux absents, aux morts, à l'avenir, Votre parole, ami, me revient, et j'y pense ; Et consacrant pour moi le beau jour qui commence, Je vous renvoie, à vous, ce mot que je vous dois, A vous, sous votre vigne, au milieu des grands bois.
Page 206 - En suis-je plus heureux qu'avant de les connaître? Et, tout rêvant ainsi, pauvre rêveur, voilà Que soudain, loin, bien loin, mon âme s'envola, Et d'objets en objets, dans sa course inconstante, Se prit aux longs discours que feu ma bonne tante Me tenait, tout enfant, durant nos soirs d'hiver, Dans ma ville natale, à Boulogne-sur-Mer. Elle m'y racontait souvent, pour...

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