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Peut-on découvrir sur ce tableau l'effet de la guerre en Allemagne ? Pas avec certitude. Le mois de juillet 1866 présente, il est vrai, une diminution, tant à l'importation qu'à l'exportation, mais surtout à l'importation, mais on retrouve chose pareille en 1865 et même en 1864, bien qu'en cette dernière année le chômage estival de l'exportation ait eu lieu dès le mois de juin. Nous nous abstenons donc de conclure.

Pour compléter les tableaux ci-dessus, mettons en regard des marchandises entrées ou sorties le mouvement des métaux précieux qui sont l'objet d'un relevé à part (en millions de francs):

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Arrêtons-nous un moment aux importations. Le document officiel les subdivise ainsi (valeurs en millions de francs):

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à l'industrie.. 2,077.7 1,861.8 1,755.3 1,614.8 1,326,9 1,431.1 194.7 166.5 152.5 169.8 110.8

Objets fabriqués.

256.0

Autres marchandises.

86.2

61.9

71.5

110.6 93.5 87.6 Totaux. 2,959.6 2,641.8 2,528.1 2,426.3 2,198.5 2,442.3 L'importation des objets d'alimentation est naturellement soumise à de fortes oscillations, causées surtout par la variabilité des récoltes. Les deux denrées qui influent le plus sur les chiffres sont, d'une part les céréales, de l'autre le sucre. En 1861 nous avons importé pour 390 millions de céréales, en 1865 il ne nous en a plus fallu que pour 18 millions, en 1866 pour 41 millions. Dans la même année 1866 nous n'avons importé que pour 95 millions de sucre, contre 147 millions en 1863 et 129 millions en 1861. En revanche, l'entrée des fruits oléagineux, des cafés, cacaos, graisses, fromages et beurres, huiles fines d'olive, s'est accrue d'une manière constante.

Ce que nous demandons le plus à l'étranger, ce sont des matières premières, et si nous voulions énumérer toutes celles dont l'importation a augmenté, nous aurions presque à reproduire le tableau entier des douanes. Voici seulement, à titre d'exemple, l'importation des principaux textiles, et pour éviter toute erreur, nous donnerons non les valeurs, mais les quantités, en quintaux métriques.

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Au tableau des valeurs, la soie fait meilleure figure, car à partir de 1861 nous trouvons les chiffres suivants: 184 millions,

285-355-313 millions.

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235 291

L'importation des objets fabriqués a une tendance à s'accroître, mais cette tendance n'est pas bien vive. Les marchandises les plus importantes qui entrent dans cette classe sont les fils de liu, de coton et de laine, les tissus de soie (1861 4,212,000 fr. 1866 14,538,000 fr.), de laine (1861 20,603,000 fr. 1866 42,468,000 fr.), de coton (1861 9,302,000 fr. 1866 24,002,000 fr.); puis les peaux préparées, les nattes et tresses, les machines et en général les objets prohibés ou fortement taxés à l'entrée avant 1860. Jusqu'à présent, cependant, nous n'avons pas encore été « inondés. »

-

Passons au tableau de l'exportation. Il est subdivisé ainsi :

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1,594.4 1,368.7
964.6

1,181.8

791.1

669.9

97.4

96.2

89.4 83.5

82.8 74.5

Objets fabriqués. 1,938.9 1,791.5 1,809.5
Prod. naturels. . 1,354.2 1,200.6 1,025.2
Autres marchan-
dises. . .

Totaux.... 3,390.5 3,088.3 2,924.1 2,642.5 2,242.6 1,926.2

A l'exportation, les produits naturels - qui comprennent les objets d'alimentation et les matières nécessaires à l'industrie se sont multipliés plus vite que les objets fabriqués. Ce fait semble indiquer que l'agriculture qui avait laissé l'industrie prendre une forte avance, tend à rattraper son émule. Bonne chance!

Quant à l'industrie, il n'est pas inutile de faire ressortir que ce sont 3 SÉRIE. T. VI. 15 mai 1867.

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principalement les fabrications dans lesquelles nous excellons qui ont marché le plus rapidement, ou dont la progression a été constante. La soierie, malgré les souffrances des ouvriers de Lyon, a augmenté ses exportations en 1866; voici, en millions de francs, la valeur des sorties depuis 1861 332 millions 363370407-427-471 millions. Du reste, les plaintes des Lyonnais avaient leur raison d'être, car si l'on a exporté en 1864 2,093,751 kilogr. de tissus de soie unis, en 1865 2,099,393, et en 1866 2,262,267, l'exportation de tissus de soie façonnés a décru dans les proportions suivantes: 1864 180,410 kil.; 1865 83,016 kil.; 1866 47,905 kil. Nous ne savons si une association coopérative est le remède contre les effets de la variabilité des modes, ni s'il y a lieu de désirer le remplacement des tissus unis par des étoffes beaucoup plus chères. Le luxe ne dépasse déjà que de trop, dans nombre de familles, la proportion conseillée par la prudence, d'aucuns disent, par le bon sens.

Les lainages ont vu considérablement étendre leur marché. De 188 millions en 1861 ils en sont arrivés en 1866 à 334 millions; les tissus de cotons se maintiennent depuis 4 ans entre 93 et 98 millions; les peaux préparées de 32 millions à 72; les ouvrages en cuir de 59 millions à 110. Les progrès les plus rapides ont été ceux de la tabletterie, bimbloterie et mercerie dont la production a triplé en 7 ou 8 añs; la lingerie, les meubles et quelques autres qui ont doublé; les modes qui ont quadruplé leur production.

*

Parmi les produits naturels exportés, citons les vins, dont les valeurs exportées ont été depuis 1861: 195 millions - 210-229- 234

260 308 millions; l'eau-de-vie : 52 59 66 75-59 93 millions. Les bestiaux 20 millions en 1861, 48 millions en 1866; les œufs 17 millions en 1861, 42 en 1866; le beurre 30 millions en 1861, 73 en 1866. Jusqu'à l'exportation (en partie réexportation) de la soie brute qui a sensiblement augmenté ses proportions, car les 37 millions de 1861 se sont élevés à 49 millions en 1862, à 96 en 1863, 101 en 1864, 143 en 1865, 108 en 1866.

Après avoir passé en revue les principales marchandises, il ne sera pas sans intérêt de montrer l'accroissement de nos relations avec les principaux pays étrangers. Ne mettons en regard, pour ne pas trop multiplier les chiffres, que les deux années extrêmes du dernier Tableau du commerce exterieur, et pour les 20 pays avec lesquels nous faisons le plus d'affaires. Nous les rangeons par ordre d'importance (commerce spécial en millions de francs):

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Il y aurait des remarques intéressantes à faire sur les causes des augmentations ou diminutions ci-dessus; mais la plupart des circonstances auxquelles nous faisons allusion sont connues, nous pouvons donc nous abstenir de les signaler.

Nous préférons donner quelques indications sur les principales douanes (ports ou villes frontières) par lesquelles les marchandises entrent en France. Nous prendrons ici le commerce général, entrée et sortie réunies, parce qu'il s'agit avant tout de montrer l'importance du mouvement total. Nous nous bornerons généralement à donner, en millions de francs, le chiffre de 1865, nous réservant d'ajouter entre parenthèses celui de 1860, lorsque la comparaison présentera quelque intérêt.

Sur un mouvement total de 7,614 millions pour la France entière (5,805), Marseille, le grand centre commercial de la Méditerranée, en absorbe à lui seul 1,629 millions (1,130); le port le plus important après, Havre sur l'Atlantique, ne voit entrer et sortir que pour 1,368 millions de marchandises, chiffre peu supérieur à celui de 1860 (1,331 millions). Après le Havre, c'est Boulogne qui est le plus considérable, 584 millions. Les autres bureaux de douanes où l'on déclare le plus de marchandises sont: Paris 486 (375), Bordeaux 430, Saint-Louis 402, Dunkerque 232, Dieppe 154, Lille 127, Jeumont (frontière de Belgique et d'Allemagne) 115, Nantes 113, Strasbourg 109, Cette 103 millions.

Le plus important des autres, Saint-Nazaire, ne présente plus que 69 millions.

Il nous reste à parler de la navigation. Au 1er janvier 1865 il y avait en France 15,184 navires à voiles et à vapeur, jaugeant ensemble 998,519 tonneaux. Dans le courant de l'année 1,284 navires jaugeant 108,140 tonneaux furent construits ou francisés, 1,209 navires avec 98,575 furent perdus ou aliénés à l'étranger, de sorte qu'à la fin de l'année l'effectif de notre marine marchande a été de 15,259 navires jaugeant 1,008,084 tonneaux. L'immense majorité de ces navires sont petits; 6,679 n'en jaugent pas 10 tonneaux, 1,559 de 10 à 20 t., et quelques milliers d'autres restent au-dessous de 200 t. Nous n'en n'avons en tout que 58 qui dépassent 800 t.; 90 ont de 6 à 800 t., 116 de 500 à 600 t. et 253 de 400 à 500 t.

On ne saurait donc s'étonner que notre marine marchande fasse de lents progrès et profite peu de l'accroissement de fret que lui procure l'augmentation de nos exportations. Il est évident que les grands navires causent moins de frais généraux, relativement à la quantité de marchandises transportées que les petits, et si nous en croyons M. Lissignol, plusieurs pays étrangers ont gagné un avantage sur nous en substituant peu à peu des navires en fer aux navires en bois. On a vu, au bulletin de la précédente livraison, les chiffres relatifs à la navigation de 1860 à 1865, en 1866, l'ensemble des 29,428 navires chargés entrés dans nos ports jaugeaient 5,484,788 tonneaux, et les 21,909 sortis, 3,926,448 t.; 3,436,122 t. à l'entrée et 2,148,526 t. à la sortie appartenaient à des étrangers. Il nous reste l'espoir qu'une législation de plus en plus libérale parviendra à stimuler nos armateurs et à leur permettre de profiter de toutes les améliorations proposées ou réalisées ailleurs. Ce que d'autres peuvent faire, nous le pouvons aussi. MAURICE BLOCK.

STATISTIQUE

DE

L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN 1866

I. L'instruction des conscrits en 1866. II. Les cours d'adultes. -III L'enseignement primaire ; - Écoles publiques ou libres.

Chaque année, le recensement militaire est pour nos préfets l'occasion de constater l'état de l'instruction primaire en France chez les adultes parvenus à l'âge de 21 ans. Le ministre de l'instruction publique, avec une sincérité et un courage qu'on doit louer, s'empresse

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