Images de page
PDF
ePub

Merchants' Mazazine, décembre 1866 et janvier 1867. Ces numéros renfermant un grand nombre d'articles assez courts, nous ne mentionnerons que ceux qui paraissent offrir de l'intérêt au lecteur européen. Dans The Cotton tax on fait une charge à fond contre la taxe sur le coton, et l'on ne saurait nier que les arguments présentés contre cet impôt ne soient excellents. On sait que le droit de 3 cents par livre a été réduit à 2 et demi. Toile (voiles) contre vapeur : l'article, après avoir cité un certain nombre de faits intéressants, se prononce en faveur des navires à voiles pour les longs voyages, notamment dans le Pacifique. Les rapports du département des finances ont été reproduits dans la livraison du mois de décembre, nous en extrayons les renseignements qui suivent:

[ocr errors]

La valeur des effets publics américains, circulant en Europe, est de 600 millions de dollars, savoir: 350 en obligations des États-Unis, 150 en obligations des États et des villes, 100 millions en actions et obligations de chemins de fer. C'est en somme plus de 3 milliards de francs. On sait qu'il y a, aux États-Unis, des Banques d'État et (depuis 1863) des Banques nationales, différence qui a été expliquée dans le Journal des Économistes. Voici la statistique des Banques nationales à la fin de l'année 1866:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

Rappelons que le maximum des émissions autorisées par la loi de 1863 est de 300 millions de dollars, que ce maximum n'a pas été atteint et qu'on a pourtant présenté un projet de loi forçant les banques à rendre leur papier remboursable au moins à New-York, Boston ou Philadelphie.... bien entendu, pour le moment encore, remboursable en greenbacks. On espère pouvoir reprendre les payements en espèces, dès le mois de juillet 1868.

Dans la livraison du mois de janvier nous signalons un travail étendu sur les communications interocéaniques, soit par voie de chemin de fer à travers le continent, soit par la voie d'un canal (à créer) à travers l'isthme, puis un article sur le mouvement des prix. Nous regrettons que le tableau des prix qu'il renferme soit trop étendu pour être reproduit ici, il confirme pleinement l'influence de la dépréciation du papiermonnaie sur les prix. On a cependant remarqué que par l'effet de causes insuffisamment constatées jusqu'à présent, cet effet n'a pas influé d'une manière uniforme sur les diverses marchandises. La différence n'est pas fondée sur l'augmentation ou la diminution de la production ou de la consommation, nous dit-on, il faut plutôt l'attribuer à la spéculation, à l'agiotage, au jeu.

Zeitschrift für die gesammte Staats wisssensenschaft (Revue des sciences politiques et économiques), année 1866. Parmi les nombreux travaux insérés dans cette excellente publication (1), nous ne mentionnerons

(1) Revue trimestrielle, paraissant depuis vingt-deux ans à la librairie Laupp, à Tubingue, sous la direction des membres de la Faculté des sciences politiques et économiques.

que les suivants: Schmoller, la question des ouvriers ruraux. Cet article nous apprend que la France n'est pas seule à se plaindre. Mais M. Schmoller (professeur d'économie politique à Halle) n'a pas cru devoir se faire l'écho de ces plaintes, il a recherché ce qui, dans les rapports entre maîtres et serviteurs, pouvait être amélioré dans l'intérêt général, et nous fait connaître chemin faisant l'organisation du travail rural dans le nord de l'Allemagne. Nous ne citerons qu'un détail : en 1805, les domestiques formaient 11.6 0/0 de l'ensemble de la population, les ouvriers et les journaliers 3.4 0/0; en 1858, la proportion des premiers était descendue à 8 0/0 et celle des derniers à 12 1/2 0/0. N'est-ce pas là un progrès réel, obtenu sans secousse, et même, qui le croirait! sans le secours du socialisme?

Dietzel, l'économie politique considérée comme science. L'auteur s'applique, dans un article (peut-être trop) développé, à démontrer que l'économie politique est encore trop traitée en art et pas assez en science. Cela n'est malheureusement que trop vrai, et c'est à cette cause qu'il faut attribuer bien des dissensions entre les économistes. On considère presque uniquement la science écononomique comme une collection de règles pratiques au lieu de la traiter comme un ensemble de lois déduites de l'observation d'un ordre déterminé de faits.

Vorlander, la statistique morale et la libre arbitre. On sait que la statistique constate une certaine régularité dans la reproduction périodique des mêmes phénomènes moraux (le même nombre à peu près, de crimes, la même proportion d'enfants trouvés, de mariages inégaux, etc.) M. Vorlaender cherche à démontrer que cette régularité ne prouve rien contre le libre arbitre. Il a raison au fond, mais il nous semble que ses arguments n'ont pas toujours la force qu'ils pourraient avoir. Peut-être l'auteur leur a-t-il donne une forme trop abstraite.

Maintenant encore, plusieurs bons travaux de M. Schaeffle (organisation communale des divers États allemands et une tentation avortée d'organisation du travail; de M. de Gosen (la fortune publique de l'ancienne Rome); de M. Nasse (la composition de la Chambre des Communes en Angleterre avant et après la réforme de 1832); de M. de Hoch, (l'enquête sur les banques en France); de M. Hanssen, (l'histoire des assolements en Allemagne); de M. Frieke, (l'État considéré comme un organisme, et de plusieurs autres. On y trouve aussi de nombreux documents, lois intéressant les finances, les matières économiques, statistiques, de faits économiques divers et une très-riche bibliographie.

Zeitschrift des K. pr. Statist. Bureau's. (Revue du bureau de la statistique de Prusse) dirigée par M. le conseiller int. Engel. Livr. 10 à 12 (4 trimestre) de 1866. Le premier article donne, sous le titre de: La Prusse actuelle (par K. Braemer), une petite statistique de l'État,

[ocr errors]

agrandi par les récentes annexions. Nous nous proposons d'utiliser ce travail avec d'autres documents pour l'Annuaire de l'Economie politique et de la Statistique, qui sera prochainement entre les mains de nos lecteurs, nous devons donc nous borner à y renvoyer. Le deuxième article est relatif aux incendies en Prusse en 1863, 1864, 1865. Le nombre des sociétés d'assurances mutuelles qui se sont presque toutes (sauf 7) limitées à une ville ou à un territoire, est de 99; de plus, 26 sociétés à prime (dont 10 en Prusse et 16 à l'étranger) concouren avec les premiers dans des proportions importantes. Les chiffres exacts ne sont pas encore connus, car un certain nombre de sociétés n'ont pas envoyé leurs comptes-rendus, mais voici des renseignements approximatifs qui ont leur intérêt. Nous ne donnons que l'année 1864:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

5,533,900 2.11

9,970,400 2.04

[ocr errors]

Total. 2,619,900,000 53.6
Total général., 4,890,200,000 100

Les chances d'incendie ne sont pas les mêmes par provinces, il y a même des différences très-grandes de l'une à l'autre, et dont l'étude offrirait de l'intérêt. En France, un travail analogue, par départements, serait également très-instructif.

M. Engel donne un très-intéressant article sur les assurances contre

(1) Les « sociétés publiques » ont été approuvées par le gouvernement et soumises à des statuts ayant force de loi; les sociétés semi-officielles n'ont donné lieu à aucun acte public, mais sont administrées par des fonctionnaires publics; les sociétés privées sont des entreprises particulières libres ; il y a aussi quelques sociétés d'assurance qui dédommagent le sinistré par un secours en nature.

les accidents, travail renfermant beaucoup de détail sur la société française: La Sécurité générale, et qui lui paraît appelée à rendre de grands services.

Mentionnons encore l'article sur les contributions directes de la Prusse et sur le produit de l'impôt de mouture et d'abatage (sorte d'octroi au profit de l'État). Nous ne lui empruntons que le tableau ci-après, s'appliquant à l'année 1864 et comparant les impôts de Prusse, avec ceux du Hanovre et de la Hesse (en tant pour 100 de l'ensemble du budget):

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

36.14 54.8

Total des contributions directes.. 48.79

Un autre tableau nous apprend qu'en Prusse, sur 100 fr. d'impôts directs, 38.66 sont assis sur des immeubles et 61.35 sur des personnes ou sur la fortune mobilière. L'impôt foncier entre, dans ce total de 100, pour 28.84, l'impôt sur les maisons pour 9.81, l'impôt sur le revenu pour 10.93, l'impôt des classes, qui est également un impôt sur le revenu, pour 28.51, l'impôt de la mouture et de l'abatage (1) pour 10.92, la patente pour 10.99.

Internationale Revue. Cette excellente publication n'a cette fois que peu d'articles d'économie politique; le seul à signaler serait celui sur la situation de la Grande-Bretagne, s'il ne renfermait pas quelques erreurs graves. Relevons en passant que l'auteur de cet article prend Malthus pour un médecin, et croit avoir réfuté son système de population en disant qu'il y a encore beaucoup de terres inhabitées sur notre globe. C'est un argument de la force de celui-ci : ceux qui ont de quoi manger ne meurent pas de faim, par conséquent ceux qui n'ont pas de nourriture ne meurent pas d'inanition.

Zeitschrift für Valkerpsychologie (Revue de psychologie des peuples), de MM. Lazarus et Steinthal, t. IV, 3e liv. Cette livraison tout entière est consacrée à une étude développée due à M. Richard Backh, du bureau de la statistique de Prusse, et intitulée : l'importance statistique de la langue du peuple comme marque distinctive de la nationalité (avec deux grandes cartes). L'auteur cherche à déterminer les signes auxquels on reconnaît la nationalité. Il ne les trouve ni dans les circonstances his

(1) Cet impôt, quoique indirect, est compté ici parce qu'il remplace dans certaines villes l'impôt des classes (proportionnel au revenu).

« PrécédentContinuer »