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toriques et géographiques (d'avoir appartenu à un État, ou d'habiter en deçà de certaines limites considérées comme naturelles), ni dans les mœurs, ni dans la constitution corporelle (couleur de la peau, forme du crâne, etc., etc.), ni dans la combinaison des divers éléments que nous venons d'énumérer, mais seulement dans la langue parlée par l'individu ou par le groupe d'individus examiné. M. Bockh fait des rapprochements curieux entre le mouvement de la population d'une race et de l'autre, mais sans conclure, car les matériaux sont loin d'être assez abondants pour arriver à des conclusions de quelque valeur. Nous sommes - quant à nous— peu disposé à accorder à la race la moindre influence sur la multiplication de la population.

Journal de statistique suisse, octobre à décembre 1866. M. Cherbuliez donne le troisième chapitre de son Cours de statistique, intitulé: Statistique des industries de circulation. M. Cherbuliez pense que les transactions répétées, multiples, auxquelles sont soumises bien des marchandises, ne permettent pas de faire le relevé du commerce intérieur. Nous ne sommes pas de cet avis, peut-être parce que nous entendons autrement les mots commerce intérieur que notre confrère suisse. Ce que nous voudrions savoir, c'est la quantité du produit intérieur qui passe des mains d'un protecteur entre les mains du consommateur, peu nous importe le nombre des transactions intermédiaires qu'il subit. La halle au blé de Paris renferme x sacs de farine que la spéculation fait passer plusieurs fois par semaine au compte de propriétaires différents, sans que ces sacs bougent de leur place. Quels que soient les services (invisibles pour moi) que ces transactions puissent rendre à l'humanité, il est certain qu'elles ne produisent pas le miracle de la multiplication des pains, ni celui, non moins désirable, de la réduction des prix. Or l'octroi, le mouvement des entrepôts et des magasins généraux, le trafic des chemins de fer, le transport sur les canaux, certains impôts et diverses autres données analogues fournissent des éléments précieux, que nous aurions tort de dédaigner. A défaut du mieux, contentons-nous du bien.

Nous sommes plus d'accord avec M. Cherbuliez relativement au commerce extérieur et à la circulation sur les routes. Nous avons eu, plus d'une fois, l'occasion de faire ressortir les causes d'erreur qu'il signale, et nous avons en plus indiqué à diverses reprises, ici même, les moyens d'en corriger quelques-unes; nous n'avons donc pas à y revenir.

Un article de M. Landolt a pour but d'encourager à la construction 'de maisons d'ouvriers, c'est-à-dire peu coûteuses et accessibles à tout ceux, ouvriers ou non, qui n'ont qu'un faible revenu. Nous apprenons en passant qu'en Suisse aussi les loyers ont augmenté.

Après un travail sur la sériciculture en Suisse, rédigé en réponse à des questions posées par le gouvernement français, vient un résumé de la

statistique de l'instruction publique, extrait des documents officiels. Ce résumé est assez étendu, il occupe 23 pages in-4 et ne donne que des renseignements et des chiffres, sans aucune réflexion.

Nous avons dû nous abstenir de résumer ce résumé, car on n'en peut rien supprimer sans causer une lacune susceptible de produire des malentendus.

La question de l'éducation physique des enfants qui a occupé récemment en France le Sénat et l'Académie de médecine, sur laquelle ont écrit, en Angleterre, le Dr W. Farr et plusieurs autres, est traitée, dans le journal suisse, par M. le Dr Lombard (de Genève). Nous avons donné, dans nos revues antérieures, la partie statistique de ce travail, et renvoyons au Journal en question pour la partie hygiénique.

Mentionnons encore la liste des publications officielles des cantons; les finances des communes du canton de Vaud; la statistique du canton de Fribourg, sans parler de plusieurs communications d'un intérêt plus restreint.

Le Finanze. Cette feuille hebdomadaire continue de tenir le public au courant du mouvement des finances italiennes; elle renferme toute la législation et toute la statistique relatives aux impôts italiens, de plus, des articles de discussion souvent très-intéressants. Nous allons reproduire quelques chiffres.

Les recettes ordinaires des communes se sont élevées en 1864, à 140,099,393 francs, les recettes extraordinaires à 34,944,904 francs. Les dépenses ordinaires et extraordinaires à 153,941,364 francs et 72,860,723 francs. Or 175 millions de revenus contre 226 millions de dépenses, cela constitue un déficit total assez considérable; toutefois le tableau nous fait connaître des provinces où les revenus dépassent les dépenses. Parmi les dépenses, nous signalons: Instruction publique 17,781,257 francs; Culte, 4,879,601 francs; Intérêts des dettes, 16,778,188 francs; Frais d'administration, 26,873,676 francs; Police, 21,497,918 francs; Travaux publics, 20,210,387 francs.

Un autre tableau compare le revenu avec le nombre des habitants, et nous trouvons ainsi pour Turin, 10 fr. 38 c. par habitant; pour Milan, 14 fr. 44 c.; Naples, 11 fr. 06 c.; Palerme, 10 fr. 64 c.; Catanéa, 13 fr. 96 c.; Florence, 5 fr. 60 c. De petites villes comme Arezzo descendent jusqu'à 2 fr. 01 c.; Côme, 2 fr. 31 c.; Parme, 3 fr. 40 c.; Pavie, 3 fr. 37 c.; etc.

De 1862 à 1867, le produit des impôts généraux a augmenté de 269 millions (756 contre 487). On trouvera le détail par impôt au numéro 2 de la deuxième année de Le Finanze. Ce même numéro renferme deux autres articles qui méritent d'être lus. Nous appelons aussi l'attention sur une série d'articles commençant au numéro 5 (3 février

1867), sous le titre de la Liberté d'émission et le Crédit libre. Au numéro 7, un tableau nous fait connaître que les centimes additionnels communaux se sont élevés en 1866, à 68,650,853 francs, et les centimes provinciaux à 40,687,641 francs. Cette matière se trouve développée et examinée dans une série d'articles très-instructifs, qui nous montrent que la péréquation de l'impôt n'existe pas plus en Italie qu'en France ou ailleurs.

Gaceta economista. Elle continue sa campagne vigoureuse, et, il faut bien l'espérer, fructueuse, contre le protectionisme. Nous nous abstenons de donner les titres des articles écrits pour ce but, articles dans lesquels les bons arguments se marient souvent avec l'esprit, ce dont les lecteurs ne doivent pas se plaindre. Nous devons même nous borner à une simple mention des Estudios sobre la crisis economica de D. Luis Marie Pastor, qui ont été imprimées à part et que nous savons être entre les mains de la plupart de nos lecteurs. Nous nous contentons de reproduire quelques renseignements, qui ne sont pas sans intérêt.

SITUATION AU COMMENCEMENT ET A LA FIN DE 1866, DES

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Le numéro du 28 février 1867 de la Gaceta renferme un résumé des opérations des Sociétés de crédit de Barcelone et autres, duquel il résulte que l'actif de ces Sociétés s'est sensiblement élevé. Ajoutons, en finissant, que les rédacteurs de la Gaceta se tiennent parfaitement au courant des faits économiques qui se passent dans le monde entier, et cela, malgré la situation géographique et politique de l'Espagne. MAURICE BLOCK.

CORRESPONDANCE

CARACTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT ÉCONOMIQUE EN SUISSE.

Monsieur le Rédacteur,

Je viens de lire, dans le dernier numéro de votre journal, un article fort instructif de M. Reybaud (1), et j'y ai admiré une fois de plus le talent que cet auteur possède à un degré si éminent de jeter du charme et de l'intérêt sur toutes les matières qu'il traite, quelque arides et ingrates qu'elles puissent être par elles-mêmes. Cependant, je vous demande la permission de rectifier une erreur que M. Reybaud a commise et qui tendrait à donner une fausse idée des institutions d'enseignement supérieur de mon pays.

« Dans les cantons suisses qui parlent la langue allemande, dit M. Reybaud et où l'enseignement économique est en vigueur, des chaires ont été instituées pour la doctrine généralement reconnue à côté et en surcroît de la doctrine particulière des Allemands. C'est ainsi que M. Cherbuliez professe à Zurich et M. Anatole Dunoyer à Berne. S'il ne s'agissait que de nuances insignifiantes, ces cours faits en français seraient une superfétation; ils n'ont de raison d'être et d'utilité que dans la supériorité de la méthode et une orthodoxie moins sujette à contestation. »> Cette assertion est, en ce qui me concerne, complétement inexacte. Notre école polytechnique n'est point une institution de la Suisse allemande; c'est une institution férédale, par conséquent mixte, dans laquelle les trois langues nationales de la Suisse sont mises, en droit, sur un pied d'égalité. En fait, j'ai seul été appelé, dès la fondation de l'école, à y enseigner l'économie politique et je suis demeuré seul chargé de cet enseignement pendant les onze premières années. L'idée de superfetation, si elle était admissible, ne s'appliquerait donc pas à mon enseignement; elle s'appliquerait plus à celui de mon collègue allemand, M. Boemert, qui n'a été appelé que l'année dernière.

Du reste, cette tendance des économistes allemands, que M. Reybaud critique avec raison, et que j'avais déjà signalée et rattachée à ses véritables causes dans mon Précis de la science économique (2), n'est guère aperçue et comprise que des personnes qui ont fait une étude spéciale de l'économie politique, et je ne crois pas que la pensée d'appeler un représentant de la doctrine généralement reconnue, comme correctif de la tendance allemande, soit entrée pour rien dans la nomination de M. Dunoyer à l'université de Berne. On a voulu simplement procurer aux élèves de la partie française du canton de Berne un enseignement fran

(1) Les dissidents de l'économie politique. Le Docteur List. (2) Vol. I, p. 33 et suiv.

çais. C'était dans le même but qu'on avait, quelque temps auparavant, créé dans cette université une secondə chaire de droit romain et qu'on y avait appelé un jeune savant très-distingué de la Suisse française, M. Alphonse Rivier, qui l'occupe encore actuellement.

Agréez, etc.

Zurich, le 25 mars 1867.

A. E. CHERBUliez.

SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE POLITIQUE

OUVRAGES PRÉSENTÉS.

Réunion du 5 avril 1867.

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L'Ouvrier de huit ans, par M. Jules Simon. L'Éducation homicide, par M. V. de Laprade.- La commune de Venise, par M. Bembo.- Étude sur la condition privée de la femme, par M. Gide. Histoire de l'impôt en France, par M. Clamageran. Des privilégiés de l'ancien et du nouveau régime, par L'Économie politique avant les physiocrates, par M. Horn.L'État et la main-morte, par

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Le mouvement coopé

M. d'Esterno. Traité des opérations de bourse, par M. A. Courtois. M. Pascal Duprat. Du droit de propriété, par M. Clapier. ratif dans le midi de la France, par M. Flotard. Premières notions d'économie politique, de M. Joseph Garnier, traduction italienne par M. Genesi. — Caisses syndicales, par M. Horn. — Bibliothèque populaire de Versailles, par M. G. Renaud. Deux brochures de M. Gosset.

COMMUNICATIONS. - Médaille offerte à M. Bénard par les négociants de Lyon et de Rouen. DISCUSSION. Légitimité et effets des coalitions et des grèves.

LETTRES de MM. A. Boutowski et d'Esterno sur le même sujet.

M. H. Passy, membre de l'Institut, un des présidents de la Société, a présidé cette réunion à laquelle avaient été invités : lord Houghton, membre de la chambre des lords, président de la Société de statistique de Londres; M. A. Boutron, professeur de philosophie à Auxerre, lauréat de l'Académie des sciences morales et politiques dans le concours relatif à la rente foncière, et M. J. Siegfried, négociant, un des promoteurs de l'école de commerce de Mulhouse (1), et à laquelle assistait M. Boutowski, directeur du commerce à Moscou, et un des membres associés à l'étranger.

M. le sécrétaire perpétuel a présenté les ouvrages suivants, parmi lesquels plusieurs sont des études importantes par des membres de la Société :

(1) Donateur, conjointement avec son frère, d'une somme de 100,000 fr. pour cette nouvelle institution, patronée par la Société industrielle de Mulhouse, et dirigée par M. A. Penot, secrétaire de cette Société.

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