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«Le plus court moyen peut-être de résoudre toutes les difficultés susdites serait que les nations européennes acceptassent tout d'abord l'un des deux métaux. l'or, pour étalon monétaire général. L'argent pourrait alors être conservé dans chaque pays sur la base qui y est actuellement en usage, aussi longtemps qu'il le faudrait pour écarter du chemin tous les obstacles qui semblent s'opposer à un système monétaire universel fondé sur l'or. »>

Büsch répondit à la proposition si remarquable d'Hegewisch par des objections qui nous semblent réfutées par plusieurs faits intervenus depais lors.

Il objecta les inégalités dans le droit de seigneuriage et dans la perfection des procédés de fabrication usités dans divers États.

3 SERIE. T. VI. - 15 juin 1867

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Le commerce des nations entre elles doit être facilité et encouragé par tous les moyens possibles.

« Le commerce réciproque des nations serait de beaucoup facilité et encouragé si elles avaient toutes mêmes poids et mêmes mesures, mais il le serait encore bien davantage par l'introduction subséquente d'une monnaie universelle. Que de temps épargné au marchand qui doit aujourd'hui calculer les rapports de valeur des diverses monnaies entre elles! Combien d'erreurs dans les calculs seraient évitées par là !

Les affaires du change seraient infiniment plus simples qu'aujourd'hui. L'ignorant, le non-commerçant, pourraient alors, à l'aide du simple bon sens, trouver facile dans les opérations de change, ce qui paraît maintenant enveloppé de profondes ténèbres à ceux qui n'ont pas reçu en quelque sorte la consécration du comptoir.

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L'agiotage (1) serait certainement amoindri de beaucoup; et ce serait pour le public un profit considérable.

« Il en résulterait quelques avantages pour les voyageurs, à qui il n'est pas toujours facile de se procurer des notions exactes sur les questions de monnaies.

« Ces notions font aujourd'hui partie de l'instruction commerciale, c'est-à-dire de celle que le marchand a l'occasion d'apprendre d'une manière précise et complète par la pratique. Ces notions n'auraient plus lieu d'être, et elles cesseraient de faire une spécialité commerciale, si une monnaie universelle avait cours en Europe.

« Le gentilhomme, le savant, l'artiste, qui veulent voyager en France, en Italie ou en Angleterre, n'auraient plus besoin alors de s'adresser à un banquier qui change leur or contre l'or du pays où ils veulent aller. Ces voyageurs aujourd'hui doivent s'estimer très-heureux de trouver un

(1) Ce qu'Hegewisch a appelé ici l'agiotage me paraît bien expliqué, quant à nos jours, par la note suivante que j'ai reçue d'un membre éclairé d'un de nos grands corps de l'État, à la suite de la lecture d'un de mes écrits sur la question que j'aborde encore aujourd'hui :

« M. X....., est-il dit dans cette note, possède 200 actions d'un chemin de fer allemand, actions qui ne sont pas encore entièrement libérées. Une maison de Paris, chargée de recevoir les versements sur ces actions, ainsi que de payer au fur et à mesure les intérêts ou dividendes aux actionnaires français, a toujours calculé le florin du sud de l'Allemagne au taux de 2 fr. 15, lorsqu'il s'agissait d'encaisser des versements, tandis qu'elle les calculait au contraire au taux de 2 fr. 08 lorsqu'elle avait à payer en France des intérêts ou dividendes. >>

Il est évident que l'agio prélevé dans le cas dont il s'agit a coûté au possesseur français des actions du chemin de fer allemand une somme représentant plus de 3 0/0 des renvois qu'il a faits en Allemagne.

banquier qui leur rende ce service, pour lequel toutefois ils sont tenus de lui payer un certain droit.

« La création d'une monnaie universelle ne pourrait être réalisée que par une convention des nations européennes. Il faudrait pour cela suivre deux règles:

1o Le degré de fin des monnaies d'or et d'argent, et celui de ces deux métaux, tels qu'ils doivent être employés par les orfèvres et autres artistes, doivent être déterminés de manière que l'orfèvre et l'artiste ne puissent trouver aucun avantage à fondre des monnaies pour leur travail. « 2o Les monnaies doivent avoir une forme, et être monnayées sous une empreinte telle que ni rognures ni entailles ne puissent avoir lieu que le moins possible.

« L'exécution de ce projet, il faut l'avouer, ferait naître de graves difficultés, qu'on surmonterait toutefois, si les nations y mettaient du zèle. La refonte des monnaies occasionnerait des frais; mais quelles dépenses seraient mieux employées ?

« Le droit de seigneuriage serait supprimé, ce qui peut paraître une perte pour ceux qui croient y trouver une source de bénéfices. Mais on sait. aujourd'hui que cette source n'est ni d'un grand honneur ni d'un grand profit.

« Les impôts et les douanes, les traitements et les salaires, les sommes d'argent, les obligations, les contrats, etc..., qui sont exprimés en monnaies actuellement en usage, seraient traduits en nouvelle monnaie universelle. Il faudrait pour cela du temps et du travail; mais encore en verrait-on arriver la fin.

« Ce projet mérite sans doute, tout autant que des propositions de paix générale, d'être examiné par un congrès de toute l'Europe. La paix générale, il est vrai, offrirait des avantages incontestablement plus grands que ne le ferait une monnaie universelle. Mais les avantages de cette dernière ne sont certes pas à mépriser.

«Le plus court moyen peut-être de résoudre toutes les difficultés susdites serait que les nations européennes acceptassent tout d'abord l'un des deux métaux. l'or, pour étalon monétaire général. L'argent pourrait alors être conservé dans chaque pays sur la base qui y est actuellement en usage, aussi longtemps qu'il le faudrait pour écarter du chemin tous les obstacles qui semblent s'opposer à un système monétaire universel fondé sur l'or. »

Büsch répondit à la proposition si remarquable d'Hegewisch par des objections qui nous semblent réfutées par plusieurs faits intervenus depais lors.

Il objecta les inégalités dans le droit de seigneuriage et dans la perfection des procédés de fabrication usités dans divers États.

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Une convention telle que celle de 1865 montre qu'aujourd'hui il serait possible d'arriver à une parfaite conformité à ces divers égards.

Büsch était aussi frappé des difficultés que pouvait offrir la différence du rapport entre l'or, l'argent et le cuivre dans les divers États soit par le prix de production de chacun de ces métaux considéré en lui-même, soit à cause de l'exportation plus ou moins considérable de tel ou tel métal suivant la position géographique d'un pays.

Il y avait quelque chose de fondé en ce sens que le rapport de l'or à l'argent peut être difficilement le même dans les divers États. Mais le système réalisé en Angleterre qui établit entre l'or, l'argent et le cuivre des rapports de convention, l'or étant le seul étalon, n'avait pas été compris et prévu par Büsch, comme il semble avoir été vaguement entrevu par Hegewisch, et ce système pourrait renfermer la solution de l'objection proposée par le savant économiste de Hambourg.

Depuis cette curieuse controverse, les idées de Hegewisch ont trouvé un appui dans les conventions monétaires allemandes dont Kluber a beaucoup prôné le principe; divers écrivains les ont reproduites, sans peut-être les avoir connues (1), et la convention du 23 décembre 1865 a agrandi, encouragé et précisé les idées à cet égard, et fait naître diverses pensées d'union monétaire internationale, auxquelles les appuis ne manqueront pas si les augures sont un peu favorables. Serait-il impossible que des concours attardés se donnassent au besoin même, un air d'initiative ?

Un article de l'Economist anglais (15 septembre 1866) a fait ressor

(1) J'indiquerai notamment M. Henrichs, dont le mémoire sur les avantages d'une langue et d'un système monétaire communs à plusieurs États est de 1851. M. Chevalier, M. Nahuys et M. Léon ont aussi avec nous depuis six à sept ans rappelé ou recommandé sous des formes diverses la pensée de l'uniformité monétaire.

M. Morato Roma, dans son écrit sur la Monnaie, imprimé à Lisbonne en 1861, a demandé une monnaie d'or européenne, pour faciliter le change et aider aux transactions commerciales (v. p. 101): « La pièce principale, suivant lui, pourrait être composée de 10 grammes d'or (la livre sterling ou le souverain en a près de 8), et il y aurait aussi des pièces de 5 et de 2 grammes. L'unité monétaire pourrait être le centième du gramme. La pièce de 10 grammes aurait mille unités. »>

Enfin je rappellerai une décision du congrès américain du 26 février 1857, coïncidant, quant à sa date, avec la dernière convention allemande et invitant le président des États-Unis à s'entendre avec l'Angleterre, au sujet d'un régime monétaire commun ou réciproquement commensurable sur les bases du système décimal (Voy. de Hock, les Finances et l'histoire financière des États-Unis d'Amérique, p. 359). Ces idées en Amérique remontent même plus haut et ont été éloquemment exprimées en 1821 dans un Rapport de John Quincy Adams.

tir avec force les avantages de l'union monétaire entre les divers peuples tels qu'Hegewisch les avait sommairement indiqués.

Ces avantages sont suivant nous sensibles: 1o pour les voyageurs; 2o pour les habitants des zônes frontières; 3° pour la simplification et la transparence des changes dégagés de tout agiotage et de toute spéculation par l'ignorance et l'abus des différences arbitrairement prélevées par les changeurs; 4° pour la diminution des pertes par la refonte des monnaies exportées à l'étranger; 5° dans l'ordre scientifique et spéculatif pour la comparaison des comptes, documents, mercuriales et statistiques des diverses nations (1).

Ces avantages constatés, recherchons rapidement les chances qu'il pourrait y avoir de rallier progressivement autour d'un même centre et spécialement de notre système les principales législations monétaires qui en sont plus ou moins voisines.

Rappelons le moyen par lequel il nous a paru, comme à quelques écrivains, possible de rapprocher le système monétaire de la Grande

(1) M. Vasquez Queipo, tout en exprimant avec sagacité plusieurs des avantages que nous résumons, a cru trouver aussi quelques inconvénients dans l'unification des divers systèmes monétaires. Il a allégué l'inconvénient de la solidarité des crises monétaires qui en résulterait, la possibilité pour les faux-monnayeurs de dissimuler mieux leurs émissions en les transportant à l'étranger, l'absorption de la fabrication des petits États par celle des grands.

Nous nous bornerons à répondre : 1o que la solidarité des crises mo-nétaires. se produit malgré la diversité des tarifs monétaires, sans examiner si cette solidarité n'adoucit pas les crises elles-mêmes; 20 que le faux-monnayage se reconnaîtra aux mêmes signes extérieurs, lors même que les pièces varieront d'empreintes; 3° que les capitales des petits États offrent souvent dans les ateliers monétaires la main-d'œuvre à prix plus réduit que les grandes capitales, et qu'il n'y a pas d'ailleurs un inconvénient sérieux à ce qu'un État se serve d'un numéraire fabriqué hors de son territoire, ce qui est recherché fréquemment par certains États qui empruntent pour leurs monnaies les ateliers des hôtels de monnaies étrangers. Aussi nous est-il impossible d'attacher de l'importance à ces prétendus désavantages redoutés de l'uniformité monétaire. Il n'y a d'inconvénients que d'une nature transitoire inhérents aux moyens de réaliser l'uiformité. Une nation qui change sa monnaie doit en effet soit imposer une perte aux débiteurs, ou aux créanciers, si elle adopte une unité inférieure ou supérieure à celle qu'elle avait précédemment, soit s'assujettir passagèrement à des complications de calcul si elle adopte un tarif de convention pour la transformation des dettes exprimées en monnaies nouvelles, en dettes traduites par des unités nouvelles. (V. sur d'autres points de la brochure de M. Vazquez Queipo l'article de M. Roux, dans l'Économiste français du 11 avril 1867.)

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