DE

L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES,

DES

LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE.

1847. N° 10.

CLASSE DES SCIENCES.

Séance du 9 octobre.

M. WESMAEL, directeur.

M. QUETELET, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. D'Omalius d'Halloy, Pagani, Sauveur, Timmermans, Crahay, Martens, Ch. Morren, Verhulst, Stas, De Koninck, Van Beneden, Ad. Devaux, le vicomte B. Du Bus, membres; Sommé, associé; Gluge, Duprez, Meyer, Louyet, correspondants.

CORRESPONDANCE.

La classe avait chargé le Secrétaire perpétuel d'écrire à MM. les Ministres de l'intérieur et de la guerre, pour ap

TOME XIV.

18.

peler l'attention du Gouvernement sur la convenance et l'utilité qu'il y aurait à faire exécuter une triangulation du royaume en rapport avec les progrès de la science et destinée à combler une lacune dans le réseau géodésique dont l'Europe est couverte.

M. le Ministre de l'intérieur fait connaître qu'il partage l'avis de l'Académie sur l'utilité de ce travail, et demande à recevoir un projet sur les moyens d'exécution.

M. le Ministre de la guerre écrit qu'il est également pénétré de l'utilité de ce grand travail, dont il apprécie toute l'importance, non-seulement au point de vue scientifique, mais aussi sous le rapport de la connaissance parfaite du territoire, qui intéresse à un si haut point les opérations militaires.

M. le Ministre ajoute qu'il a lieu de croire qu'une base géodésique pourra être mesurée l'année prochaine, et que la mesure des angles du réseau suivrait ensuite une marche rapide. En attendant, on s'occupe activement au dépôt de la guerre, de réduire les plans parcellaires du cadastre, en vue de rassembler les matériaux topographiques de la carte.

MM. Meyer et Quetelet sont invités à rédiger la note demandée par M. le Ministre de l'intérieur sur les moyens d'exécution de la triangulation de la Belgique.

M. le Ministre de l'intérieur communique une lettre par laquelle son collègue M. le Ministre de la justice, sur la proposition de la commission royale des monuments, demande, en premier lieu, que la classe des sciences examine un échantillon de grès des Écaussines, afin de donner son avis sur la question de savoir si cette pierre possède

les qualités nécessaires pour servir aux travaux extérieurs des édifices monumentaux; en second lieu, qu'elle fasse connaître son opinion sur les carrières du pays qui, d'après elle, pourraient produire des matériaux propres à remplacer avantageusement la pierre de Gobertange employée jusqu'à ce jour.

(Commissaires MM. Stás, Dumont, Ad. Devaux et D'Omalius d'Halloy.)

Astéroïdes. Il est donné communication, par le Secrétaire, de différentes lettres reçues, pendant les vacances de l'Académie, et relatives aux comètes et aux planètes récemment découvertes. Les principaux résultats qu'elles contiennent ont été publiés, depuis, dans différents journaux.

Au sujet de la planète Iris et de la grande excentricité de son orbite (1), on pourrait se demander, dit M. Quetelet, si cet astre ne forme pas la transition entre les astéroïdes et les petites comètes découvertes dans ces derniers temps, comme on peut le dire de Pallas au sujet de l'inclinaison des orbites. M. Faye a présenté la même remarque devant l'Institut de France.

M. Quetelet met sous les yeux de l'assemblée le tableau renfermant les éléments des douze petits corps célestes dont les orbites sont comprises dans la région située entre Mars et Jupiter, tableau qui tend à montrer que ces différents astres pourraient appartenir à la même famille et avoir la même origine.

(1) Un premier calcul de M. Hind avait donné d'abord 0,4319; la valeur de cet élément a été réduite de beaucoup par des calculs ultérieurs, dont on n'a eu connaissance, à Bruxelles, que postérieurement à la communication faite à l'Académie.

M. Quetelet fait connaître ensuite que l'éclipse de soleil qui a eu lieu aujourd'hui, dans la matinée, n'a pu être observée à Bruxelles à cause de l'état du ciel. La soirée du vendredi 8 octobre a été très-favorable à l'observation, mais le ciel s'est couvert après minuit, et il a plu pendant une partie de la matinée. Un peu avant 9 heures, quelques faibles éclaircies ont permis d'entrevoir le soleil, éclipsé partiellement.

Phénomènes périodiques.

La classe a reçu :

1o Les observations sur la floraison des plantes faites au jardin du roi à Paris, pendant l'année 1847, et communiquées par M. Decaisne;

2o Des observations semblables faites à Namur, par M. le professeur Bach, pendant le mois de juillet dernier;

3o Des observations faites à Berne, de 1780 à 1826, sur la floraison et la feuillaison. M. Studer a calculé d'après les registres de son père, que la floraison des cerisiers a eu lieu le 26 avril, époque moyenne de trente-huit années d'observation. Les floraisons extrêmes ont eu lieu le 6 avril 1815 et le 14 mai 1785.

L'apparition des hannetons a généralement correspondu à l'époque de la floraison des cerisiers.

La floraison des hêtres, a précédé, de deux à six jours cette même époque.

D'après quinze années d'observation, les premières hirondelles sont arrivées du 9 au 10 avril; les époques extrêmes ont été le 31 mars et le 18 avril.

Trombe observée à Ostende. Le secrétaire fait connaître une observation de trombe faite à Ostende, le 5 septembre dernier, par M. H. von Meyer, de Francfort-surMain. Le temps était pluvieux depuis plusieurs jours; à