Images de page
PDF
ePub

pales bibliothèques de nos provinces, pour provoquer des travaux du même genre, dont l'ensemble formerait la plus précieuse Encyclopédie bibliographique.

M. Louis Lurine, homme de lettres, est mort à Paris le 30 novembre dernier. Il était né à Burgos en 1810. Il aborda tour à tour, et de bonne heure, le roman, le journal, le théâtre et même la satire. C'est par une satire qu'il débuta, le Cauchemar politique (1831), et c'est un pamphlet qu'il publia dans les dernières années de sa vie, le Mannequin russe (1854). Esprit charmant, cœur honnête, doué d'aptitudes variées, il usa ses forces en les disséminant dans une foule de productions de tout genre, dont quelques-unes, bien que hâtives, rappellent cependant des succès trèsréels. Il écrivait aussi pour le peuple. C'est au peuple qu'il dédia un ouvrage trop oublié aujourd'hui la Vierge du travail, dans lequel il se plut à réunir de beaux et nobles exemples puisés aux sources les plus humbles. C'est un bon livre et une bonne action. Ancien viceprésident de la Société des gens de lettres, décoré en 1846, sous le ministère de M. de Salvandy, M. Louis Lurine est mort directeur du théâtre du Vaudeville.

:

F. G. DUCHASTAING.

CORRESPONDANCE.

Lyon, 1er décembre 1860.

Monsieur le gérant,

Nous avons l'honneur de vous informer que nous venons de céder à M. Régis Ruffet notre maison de librairie à Paris. Il est en possession depuis le 1er novembre dernier.

M. Ruffet, depuis plusieurs années, administrait la maison dont il est aujourd'hui propriétaire. Ce n'est donc point pour vous un nouveau venu. Déjà il a votre confiance, comme il avait la nôtre : il est digne de l'une et de l'autre.

Nous restons propriétaires de notre librairie à Lyon, et nous continuons de l'exploiter comme par le passé.

La maison de Paris et la maison de Lyon de meurent unies par des liens d'estime et d'affection, et par des rapports intimes d'affaires. Un accord parfait préside à leur nouvelle situation, et si elles rivalisent ce ne sera que par les efforts qu'elles feront toujours toutes les deux pour mériter vos suffrages, qui, s'appliquant à l'une, se déverseront nécessairement sur l'autre.

Agréez, Monsieur, l'assurance de notre parfaite considération.

PÉRISSE frères.

CHRONIQUE JUDICIAIRE.

MM. Tamet et Saint-Aubin ont publié sous le titre d'Ombromanie deux petits recueils de dessins en lithographie destinés à l'amusement des enfants. M. Pavillon se prétendant éditeur et premier inventeur d'un recueil semblable, a fait saisir, comme contrefaçon de dessins, ceux édités par MM. Tamet et SaintAubin. Ceux-ci ont immédiatement saisi le tribunal d'une demande en nullité de cette poursuite. Ils soutiennent, à l'appui de leur demande, qu'il ne s'agit pas ici d'une propriété industrielle, mais d'images destinées à amuser les enfants, c'est-à-dire d'une propriété artistique. Or cette propriété, puisqu'il ne s'agit point de dessins de fabrique, se conserve. non par un dépôt au conseil des prud'hommes, comme M. Pavillon l'avait effectué, mais par un dépôt d'exemplaires au ministère de l'intérieur, formalité à laquelle MM. Tamet et Saint-Aubin s'étaient soumis; que dès lors ce sont ces derniers qui sont propriétaires des dessins, lesquels du reste ne sont, sous aucun rapport, la copie du recueil de M. Pavillon. Le tribunal adoptant pleinement ces motifs, a déclaré nulle la saisie pratiquée par M. Pavillon, en a fait mainlevée et condamné ce dernier à 200 fr. de dommages-intérêts pour le préjudice causé aux sieurs Tamet et Saint-Aubin.

La première chambre de la cour impériale de Paris vient de rendre un arrêt qu'il importe de faire connaître à MM. les libraires. La cour a décidé qu'aucune prescription ne peut couvrir la possession, même de bonne foi, de livres soustraits à des bibliothèques publiques. Voici à quel sujet cet arrêt a été rendu :

M. Schlesinger, libraire à Paris, avait acheté à Cologne, dans une vente publique faite après le décès de M. le baron Van Coëls, chambellan du roi de Prusse, un livre intitulé: Les Plaisirs de l'Ile enchantée, portant les armes de CharlesMaurice Letellier, archevêque de Reims, et donné par lui avec le reste de sa bibliothèque à la communauté des religieux de Sainte-Geneviève.

M. le ministre de l'instruction publique a revendiqué ce livre comme ayant été soustrait, à une époque qu'il ne saurait désigner, à la bibliothèque Sainte-Geneviève, sur le catalogue de laquelle il figure encore aujourd'hui. M. Schlesinger offrit de le rendre contre remboursement du prix dont il l'avait payé, mais M. le ministre soutint qu'il devait être rendu sans remboursement ni indemnité quelconque.

La contestation ayant été portée devant le tribunal de première instance de la Seine, ce tribunal donna gain de cause à M. Schlesinger

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

BIBLIOGRAPHIE ÉTRANGÈRE

[blocks in formation]
[ocr errors]

KENNGOTT (A.). Uebersicht der Resultate mineralogischer Forschungen im Jahre 1859, von A. Kenngott. Gr. in-8. Leipzig, Engelmann. 2 th.

KINKEL (J.). Hans Ibeles in London. Ein Familienbild aus dem Flüchtlingsleben, von J. Kinkel. 2 vol. in-8. Stuttgart, Cotta. 3 th.

KUNSTMANN (F.).- Valentin Ferdinando Beschreibung des Westkueste Africas vom Senegal bis zur Serra Leva im Auszuge dargestellt, von F. Kunstmann. In-4. Münshen, Franz. 3/4 th.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[ocr errors][merged small]

OTTO (L.). Aus der alten Zeit. Historiche Erzaehlungen, von L. Otto. 2 vol. in-12. Leipzig, Hübner. 1 1/3 th. PETERMANN (H.). Reisen im Orient, von H. Petermann. vol. 1, gr. in-8. Leipzie, Veít et Ce. PHILIPPE (R. A.).- Reise durch die Wueste Atacama auf Befehl der Chilenischen Regierung im Sommer 1853-1854 unternommen und beschrieben, von R. A. Philippe. Gr. in-4. Halle, Anton. 10 th. RAU (H.). Der Stern des Jahrhunderts Alex. von Humboldt, von H. Rau. 3 vol. in-8. Leipzig, Themas. 1 1/2 th.

REDWITZ (0. V.). Der Zunftmeister v. Nuernberg. Schauspiel in 5 Acten, von 0. V. Redwitz. In-16. Mainz, Kirchheim. 26 ngr.

RELLSTAB (L).· Aus meinem Leben, von L. Rellstab. 1. 2. vol. in-8. Berlin, Guttentag. 2 1/2 th. RODENBERG (J.). Verschollene Inseln. Land und Seebilder, von J. Rodenberg. Gr. in-8. Berlin, Springer. 1 1/2 th.

RUHLE (H.).

Die Kohlkopf-Krankheiten. Klinisch bearb, von H. Rühle. Gr. in-8. Berlin, Hirschwald. 1 th. 28 ngr.

RUTENBERG (A)..-Novellen, von A. Rutenberg. 2 vol. in-8. Leipzig, Hübner. 1 1/3 th.

SALZER (J. M.).— Reisebriefe aus Siebenbuergen, von J. M. Salzer. Gr. in-8. Hermannstadt, Steinhaussen. 1 th. SCHAEFFER (J. W.). Literaturbilder. Darstellungen deutscher Literatur aus den Werken der vorzueglichsten Literaturhistoriker, von J. W. Schaeffer. 2 vol. in-8. Leipzig, Brandstetter. 21/2 th. SCHIEL (J). Enleitung in das Studium der organischen Chemie, von J. Schiel. Gr. in-8. 1 th. 18 ngr.

SCHMID (E. E.). Lehrbuch der Meteorologie, von E. E. Schmid. Gr. in-8. Leipzig, Voss. 13 th. SCHRADER (A.).- Moderne Lebensbilder. Novellen, von A. Schrader. 2 vol. gr. in-8. Dresden, Bork. 2 th. SPIEGEL (F.). Neriosengh's Sanskrit Uebersetzung des Yaçna. Hersg. underläutert, von F. Spiegel. Gr. in-8, Leipzig, Engelmann. 2 2/3 th. TEMME (J. T. H.).- Adel. Roman in 3 Abtheilgn, von J. T. H. Temme. 2 vol. in-8. Glogau, Flemming. 2 th. UECHTRITZ (F. v.). Der Bruder der Braut oder sittliche Loesung ohne rechtliche Suehne. Ein Roman, von F. v. Uechtritz. 3 vol. in-8. Stuttgart, Cotta. 5 1/2 th.

WEHL (F.). Novellen. Neue Herzens-Geschichten, von F. Wehl. In-8. Hamburg. 1 1/3 th. WEYDE (J.) und HAUN (A.). Die roemischen Baudenkmaeler zu Pola in Istrien, von J. Weyde und A. Haun. Imp. in-fol. Berlin, Riegel. 5 1/3 th. WUENSTENFELD (F.).- Geschichte der Stadt Medina. Im Auszuge aus dem Arabischen des Samhudi, von F. Wuenstenfeld. Gr. in-8. Goettingen, Dieterich. 1 2/3 th,

Le Secrétaire gérant, DUCHASTAING.

París, Imp. de PILLET fils ainé, 5, r. des Grands-Augustina

CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

Paris, au Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie, rue Bonaparte, 1.

SOMMAIRE: Documents officiels.

Paris. Faits divers. Bulletin technologique. Brevets d'invention. Documents relatifs à la propriété littéraire. - Ventes de livres. - Bibliographie étrangère.

DOCUMENTS OFFICIELS.

Décret impérial, accordant remise des condamnations prononcées pour délits et contraventions en matière de presse périodique. (19 décembre 1860.)

NAPOLÉON,

Par la grâce de Dieu et la volonté nationale, empereur des Français,

A tous présents et à venir, salut :

Sur le rapport de notre garde des sceaux, ministre de la justice,

Avons décrété et décrétons ce qui suit :

Art. 1er. Remise est faite de toutes condamnations prononcées jusqu'à ce jour pour délits et contraventions en matière de presse périodique.

Art. 2. Il ne sera donné aucune suite aux poursuites actuellement exercées pour infractions de cette nature.

Art. 3. Les droits des parties civiles sont expressément réservés.

Art. 4. Notre garde des sceaux est chargé de l'exécution du présent décret.

Donné en notre palais des Tuileries, le 19 décembre 1860.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Par un décret impérial, rendu sur la proposition du ministre de l'intérieur, l'administration centrale du ministère de l'intérieur a été modifiée, et une direction générale de l'imprimerie et de la librairie a été établie.

Par un autre décret impérial, rendu sur la proposition du ministre de l'intérieur, M. le vicomte de la Guéronnière, conseiller d'État Chronique, 1860.

en service ordinaire, est chargé temporairement de la direction générale de l'imprimerie et de la librairie.

PARIS.

Les grands services administratifs dont se compose le ministère de l'intérieur viennent de subir une nouvelle organisation. L'ancienne direction de l'imprimerie, de la librairie, de la presse et du colportage est remplacée par une direction générale de l'imprimerie et de la librairie, et M. le vicomte de la Guéronnière continue d'être chargé temporairement de cette importante direction.

La presse cesse de figurer dans les nouvelles dénominations administratives, mais elle continue de rester dans les attributions de la direction générale confiée à M. de la Guéronnière. Elle demeure naturellement placée, par les conditions de son existence matérielle, sous la direction de l'imprimerie et de la librairie. Les journaux ont tous vu dans cette modification un nouveau témoignage des sentiments, si honorables pour la presse, qui ont été exprimés par M. le comte de Persigny.

Qu'il nous soit permis de nous féliciter de voir maintenu à la tête de la nouvelle direction M. le vicomte de la Guéronnière, dont toutes les sympathies sont acquises aux lettres, aux arts et à nos industries. Notre législation et notre droit international de la propriété littéraire nécessitent depuis longtemps d'importantes modifications, que M. le conseiller d'État saura nous obtenir par l'autorité de son savoir et sa haute influence. Glorifions-nous de ce que le gouvernement appréciant à sa juste valeur la position élevée de nos industries et leurs services, a jugé qu'elles méritaient l'honneur d'une direction générale.

51

JULIEN.

FAITS DIVERS.

Le gouvernement est occupé en ce moment de négocier un traité de commerce avec le Zollwerein allemand. Nous ne doutons pas que les grandes questions de propriété littéraire et artistique n'y soient en même temps comprises. M. le président du Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie a eu l'honneur d'être reçu à cet effet par M. le conseiller d'État chargé de la direction de l'imprimerie et de la librairie, il et y a lieu d'espérer que les vœux qu'il a exprimés à cet égard, au nom de nos industries, seront pris en considération.

L'Ami de la Religion, la Gazette de France, l'Union, le Monde et le Journal des Villes et des Campagnes publient en tête de leur dernier numéro le communiqué suivant du ministère de l'intérieur :

« Plusieurs journaux ont publié une lettre adressée par S. Em. le cardinal-archevêque de Lyon à S. Exc. le ministre des cultes, et qui contient des erreurs d'autant plus regrettables qu'elles partent de plus haut.

« Ainsi, le vénérable prélat suppose que « les lettres pastorales et les mandements ne « pourraient parvenir aux fidèles qu'après « avoir subi la censure, tandis que des bro«chures exposant un plan de schisme pour « la France et demandant l'établissement « d'une Église nationale sont l'objet, de la « part de l'administration, de la tolérance la << plus bienveillante. »>

« Ces allégations reposent sur l'hypothèse d'une censure préventive qui serait un obstacle pour certaines publications et un encouragement pour d'autres.

« Il est impossible de méconnaître d'une manière plus fâcheuse les principes de la législation française en matière d'imprimerie et de librairie. Les formalités de la déclaration et du dépôt sont de droit commun, et elles ont été instituées précisément par la loi du 21 octobre 1814 comme les conditions nécessaires du régime de liberté qui succédait à la censure. Ce régime, que tous les gouvernements ont respecté, n'est ni une gêne ni une entrave, mais une garantie des droits de la société aussi bien que de ceux des auteurs.

« Il résulte de cette situation que l'administration n'intervient d'aucune façon, soit pour interdire, soit pour autoriser, et encore moins pour encourager les publications, quelles qu'elles soient, qui, aux termes de la loi, sont purement et simplement déposées à Paris au ministère de l'intérieur, et dans les départements au secrétariat des préfectures.

« Quand une voix qui a tant d'autorité s'é lève pour accréditer de pareilles erreurs, le meilleur moyen de témoigner le respect qui lui est dû, c'est de rétablir la vérité. »

M. le ministre de l'instruction publique et des cultes a adressé à MM. les recteurs une circulaire dans laquelle il leur annonce que deux prix, l'un de 1,200 fr., et l'autre de 600 fr., et, en outre six, mentions de 200 fr. chaque, seront accordés aux meilleurs mémoires qui lui auront été adressés par des instituteurs sur la question suivante :

« Quels sont les besoins de l'instruction pri<< maire dans une commune rurale au triple point « de vue de l'école, de l'élève et du maître. »

Les mémoires seront écrits en entier de la main de l'auteur. La signature apposée au recto de la première page, et légalisée par le maire de la commune, sera accompagnée de la formule dont le modèle a été adressé. Le jugement du concours sera publié le 15 août 1861.

Nous lisons dans l'Industriel alsacien:

« Encore un élément nouveau de production qui va remplacer le vide laissé par les chiffons pour la fabrication du papier. Il s'agit des aiguilles dn sapin et du bursus, préparées et employées comme pâte. Cette découverte est due à MM. Gagnage et Chevalier fils. Par un procédé nouveau et peu coûteux, ils sont arrivés à des résultats surprenants.

<«< Établis à la Gacherie, près de Gien, dans le département du Var, ils ont démontré, par des essais faits sur une grande échelle, la possibilité de tirer parti des aiguilles des sapins sans nuire au développement des arbres. Quand ces résultats seront connus et appréciés des capitalistes sérieux, ces deux chimistes augmenteront la valeur des sapinières et introduiront dans les campagnes une industrie nouvelle. Ils rendront, en outre, de grands services à la papeterie française, si recherchée à l'étranger. »

Nous rappelons à cette occasion que ce procédé n'est pas nouveau. En 1846, nous reçûmes la visite de M. Friedlaender, d'Allemagne, qui nous remit un mémoire accompagné d'échantillons des produits qu'il retirait alors des feuilles du pin maritime. Ce mémoire était ainsi conçu :

«De l'aiguillette du pin je tire une espèce de laine très-fine qui remplace avantageusement la laine des matelas et des tapisseries. Cette laine forestière a l'immense avantage d'être à très-bon marché et d'être à l'abri des ravages que font les teignes et les vers.

« Des aiguilles fines je tire un lin très-fin et très-élastique qui peut servir à toutes sortes de tissus. Les gros fils sont bons pour la fabrica tion du papier, également à l'abri des ravages du temps.

« PrécédentContinuer »