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quis. La comtesse de Forville propose à son père de le donner pour époux à sa sœur. Il n'est question que d'attirer Florange chez la comtesse; celle-ci ne veut faire aucune démarche à l'insçu de son mari. Forville n'a pas ignoré la passion de sa femme pour Florange. On a quelque peine à lui déclarer le projet qu'on médite. On lui en parle enfin, et il est le premier à en presser l'exécution: il dicte lui-même la lettre que la comtesse doit écrire au marquis; Florange arrive, et, la première personne qu'il trouve, c'est le comte, qu'il ne connaît pas, et auquel il fait confidence de ses sentimens pour la comtesse. Julie, en habit de cavalier, apprend aussi de lui qu'il aime toujours madame de Forville: elle en est furieuse; elle veut que sa sœur le bannisse de son cœur; qu'elle lui dise', du moins, qu'elle ne l'aimera jamais, et qu'elle garde toute sa tendresse pour son mari. Florange en est désespéré ; il jure, de son côté, qu'il oubliera pour jamais la comtesse; mais quand Julie s'est bien assurée de ses sentimens, elle se fait connaître et l'épouse.

Il y a des situations neuves et intéressantes dans cette comédie.

MARI GARÇON (le), comédie en trois actes, en vers, par Boissy, au théâtre Italien, 1742.

Le mari garçon n'est pas une pièce sans mérite; mais il est étonnant qu'après six mois de mariage, un homme puisse dire :

Je suis mari garçon, et garçon à la lettre.

Il est vrai que la comtesse, son épouse, prend toutes sortes de mesures pour le frustrer des droits de l'hymen. Elle se voit malheureusement obligée de tenir une conduite si extraordinaire, puisque sa fortune en dépend.

Cléon, rapporteur d'un procès, dont l'issue doit fixer la fortune de la comtesse, lui a demandé sa main pour son

fils; mais la veuve en a disposé en faveur de Léandre ; et tient son mariage caché, dans la crainte de perdre l'appui de Cléon qu'elle a un très-grand intérêt de ménager. Aussitôt après son mariage, Léandre est parti pour son régiment, et la comtesse a quitté Rennes, qu'elle habitait, pour aller s'établir à Forges avec une nommée Cidalise, fille aimable mais légère, à qui elle a grand soin de cacher son secret. Déjà Léandre est venu voir son épouse dans sa nouvelle retraite sous le titre de frère. Il presse sa prétendue sœur, de faire finir une position aussi cruelle. Loin de Rennes et de Cléon, elle ne doit plus avoir les mêmes sujets de crainte; la comtesse lui objecte l'indiscrétion de Cidalise et l'arrivée à Forges du fils de Cléon qui lui donne des fêtes, sans savoir que son père la lui destine. Léandre et le fils de Cléon sont amis dès l'enfance: ce

dernier, apprenant que son ancien camarade est frère de la comtesse, lui demande sa protection auprès d'elle, mais le mari garçon n'est point disposé, comme on doit le croire, à la lui accorder.

de

Le marquis, dont l'ami refuse, avec tant de raison, remettre une lettre à la comtesse, prend le parti de composer une déclaration en vers, qu'il se flatte de pouvoir lui faire lire. Dans la chaleur de la composition, il est surpris par Cidalise qui le presse de les lui montrer. Pour s'en débarrasser il les lui donne et lui dit qu'il les a fait pour elle, à la sollicitation de Léandre, dont elle est éperduement aimée; quelques mots qu'il adresse à son ami devant elle achèvent de la persuader. Resté seul avec Cidalise, Léandre la désabuse, lui fait croire que le marquis a écrit pour lui-même; qu'il n'a pas osé lui avouer sa défaite, et qu'il ne tiendra qu'à elle de l'épouser.

Léandre fait part au marquis des succès qu'il lui a ménagés sur le cœur de Cidalise, et tous deux conviennent de se recuser pour l'éloigner. Ils s'adjoignent un M. Delajoie, médecin très-digne de ce nom. Le marquis, voyant venir la comtesse, remet en s'enfuyant une lettre pour elle à Léandre, qui n'a pas le tems de la refuser. La comtesse à qui le marquis a dit avoir fait des vers pour Cidalise au nom de Léandre, adresse à ce dernier des reproches dont il lui est aisé de se justifier. M. Delajoie contribue à rassurer la comtesse, en lui annonçant le départ de Cidalise, départ qu'il hâtera, en lui persuadant que l'air de Forges est contraire à sa santé.

Le marquis se félicite du départ de Cidalise, dont l'assiduité auprès de la comtesse l'empêchait de lui déclarer son amour. Il saisit la première occasion lui en

pour

parler; mais, tandis que celle-ci le badine, Cidalise revient. Avant de quitter Forges, elle a voulu assister au bal que le marquis doit y donner ce même soir. Bientôt Léandre arrive lui-même et lui demande la lettre qu'il lui a remise. Plus le premier l'engage à se taire, plus il insiste, et plus Cidalise presse Léandre de lui faire savoir ce que signifie cette lettre. Alors il lui dit qu'il est question d'un billet doux pour elle, qu'il ne lui a pas remis, parce qu'il la croyait partie. Cidalise sort avec la comtesse, très-sûre de l'amour du marquis. On annonce à ce dernier un courrier; il va le recevoir, et bientôt, plein de confiance, il revient dire à son ami qu'il n'a plus besoin de son secours; qu'une lettre de son père lui apprend que la comtesse est l'épouse qu'il lui a destinée, et que celle-ci vient de gagner son procès. Cette nouvelle enchante Léandre la comtesse, sûre du gain de son procès et n'ayant plus de

raison de cacher son mariage, le déclare au marquis, qui consacre à célébrer le bonheur de son ami, la fête qu'il avait préparée pour la comtesse.

Cette pièce est bien conçue; l'intrigue en est naturelle. Ou y trouve des scères agréables et très-comiques ; le style en est peu soigné, mais il est gracieux et facile.

MARI INTRIGUÉ (le), comédie en trois actes, en vers, par M. Desaugiers, au théâtre Louvois, 1806.

Une femme, piquée d'avoir rencontré dans une lettre de son mari une phrase inconsidérée, dans laquelle il lui déclare que sa fidélité l'ennuie, veut le punir et l'intriguer. Pour y parvenir, elle feint d'abord avec lui de l'indifférence, et ensuite excite sa jalousie, en lui donnant lieu de croire qu'elle en aime un autre de son côté, le mari imagine quelques épreuves, pour s'assurer de l'indifférence de sa femme et de son infidélité. Mais toutes

:

ses ruses sont déjouées par une soubrette adroite, et fournissent conséquemment des moyens de l'intriguer davantage. Il en est cependant quitte pour la peur, et tout cela s'accomode pour le mieux.

MARI JALOUX (le), comédie en cinq actes, en vers, par Desforges, aux Français, 1796.

Constance, femme de Tersange, élève un enfant dans le plus grand mystère: le mari en est furieux; mais cet enfant est le fruit de sa propre infidélité. Constance l'a recueilli, et a promis de lui servir de mère : le mari est confondu.

Voilà tout le fonds de cette pièce, qui n'a pas eu un grand succès.

MARI JOUEUR ET LA FEMME BIGOTTE (le), scènes italiennes, en musique, représentées sur le théâtre de l'Opéra, en 1729.

Léandre fait part au marquis des succès qu'il lui a ménagés sur le cœur de Cidalise, et tous deux conviennent de se recuser pour l'éloigner. Ils s'adjoignent un M. Delajoie, médecin très-digne de ce nom. Le marquis, voyant venir la comtesse, remet en s'enfuyant une lettre pour elle à Léandre, qui n'a pas le tems de la refuser. La comtesse à qui le marquis a dit avoir fait des vers pour Cidalise au nom de Léandre, adresse à ce dernier des reproches dont il lui est aisé de se justifier. M. Delajoie contribue à rassurer la comtesse, en lui annonçant le départ de Cidalise, départ qu'il hâtera, en lui persuadant que l'air de Forges est contraire à sa santé.

Le marquis se félicite du départ de Cidalise, dont l'assiduité auprès de la comtesse l'empêchait de lui déclarer son amour. Il saisit la première occasion pour lui en parler; mais, tandis que celle-ci le badine, Cidalise revient. Avant de quitter Forges, elle a voulu assister au bal que le marquis doit y donner ce même soir. Bientôt Léandre arrive lui-même et lui demande la lettre qu'il lui a re-e mise. Plus le premier l'engage à se taire, plus il insiste, et plus Cidalise presse Léandre de lui faire savoir ce que signifie cette lettre. Alors il lui dit qu'il est question d'un billet doux pour elle, qu'il ne lui a pas remis, parce qu'il la croyait partie. Cidalise sort avec la comtesse, très-sûre de l'amour du marquis. On annonce à ce dernier un courrier; il va le recevoir, et bientôt, plein de confiance, il revient dire à son ami qu'il n'a plus besoin de son secours; qu'une lettre de son père lui apprend que la comtesse est l'épouse qu'il lui a destinée, et que celle-ci vient de gagner son procès. Cette nouvelle enchantendre: la comtesse, sûre du gain de son procès et

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