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27 Novembre.

SAINT MAXIME, ÉVÊQUE DE RIEZ.

Tiré de sa vie, par Dynamius, Patrice, gouverneur de Provence, puis receveur des revenus du Saint-Siége dans les Gaules, comme nous l'apprenons de saint Grégoire, 1. 3, ep. 33. Cet ouvrage est dédié à Umbricius, successeur de Fauste sur le siége de Riez, lequel mourut hermite en 601. Voyez Fauste dans son Elogium, que dom d'Attichi, évêque de Riez, publia en latin et en français en 1644, Tillemont, t. XV; Fabricius, Bibl. mediæ et infimæ latinitatis, 1. 5, vol. II, p. 209; D. Rivet, Hist. Litt. de la France, t. II, p. 357.

L'AN 460.

SAINT MAXIME naquit à Decomer, en Provence, appelé présentement Chateau-Redon, près de Digne. Ses parens, recommandables par leur piété, l'élevèrent dans la pratique de la vertu et dans l'horreur du vice. Il apprit dès son enfance à mortifier ses passions, et se rendit maître de tous ses penchans. Sa vertu se perfectionnait à mesure qu'il avançait en âge. Un extérieur intéressant, une douceur inaltérable de caractère, une âme généreuse, une extrême affabilité, le firent estimer de tous ceux qui le connaissaient; mais il veillait en même temps sur lui-même, pour se prémunir contre les dangers qu'entraîne le commerce du monde. Il menait une vie retirée dans la maison de son père; il consacrait la plus grande partie de son temps à la prière, à des lectures et à des études sérieuses. Le désir des choses célestes fit sur son esprit et sur son cœur une impression si vive, qu'il foula aux pieds tous les avantages que lui promettait sa naissance, et prit la résolution de vivre dans une continence perpétuelle. Il passa de la sorte quelques années dans le monde, sans se laisser conduire pas ses maximes. A la fin il rom

pit les chaînes qui l'y retenaient; et, après avoir distribué ses biens aux pauvres, il se retira dans le monastère de Lérins, gouverné par saint Honorat. Ce saint abbé ayant été élu archevêque d'Arles, en 426, Maxime fut chargé de la conduite du monastère. Nous apprenons de saint Sidoine(1), que cette maison parut acquérir un nouveau lustre sous son second abbé, et que les religieux s'apercevaient à peine de la sévérité de la règle, tant ils obéissaient avec zèle et avec joie. Le don des miracles dont Maxime fut favorisé, et la réputation que sa sainteté lui avait faite, attirèrent à Lérins une foule prodigieuse de peuple. L'abbé quitta le monastère, et alla passer quelque temps dans une forêt de l'île, malgré la rigueur de la saison où l'on était alors. Il paraît que la principale raison de sa retraite fut la connaissance qu'il eut qu'on voulait le faire évêque de Fréjus. Croyant n'avoir plus rien à craindre, il reparut à Lérins.

Mais Dieu le destinait au gouvernement de son Église. Il y avait environ sept ans qu'il était abbé de Lérins, lorsqu'on l'élut pour remplir le siége de Riez en Provence. A peine eut-il été informé de son élection, qu'il prit la fuite. On trouva le moyen de le découvrir, et on le força d'accepter l'épiscopat. Les habitans de Riez, d'où sa famille était originaire, le regardèrent comme un citoyen de leur ville. Ils le reçurent en même temps comme un ange envoyé du ciel, à cause de son éminente sainteté (2).

(1) Carm. 16, v. 113.

(2) Saint Maxime eut pour successeur à Lérins, puis à Riez, Fauste, Breton de naissance. Mais était-il de l'Armorique qu'on a depuis appelée Bretagne, ou de l'île de la Grande-Bretagne ? C'est ce que nous ne savons pas. Il prit l'habit à Lérins, vers l'an 420, et on lui en confia gouvernement en 433 ou 434. Il fut le troisième abbé de ce monastère. On l'éleva sur le siége de Riez après la mort de saint Maxime, entre les années 454 et 462. Il eut beaucoup de part à ce qui se fit par rapport à Lucide, prêtre de Provence, qui tomba dans le prédestina

le

Maxime continua de porter le cilice, et d'observer la règle monastique, autant que les fonctions épiscopales

tianisme, en niant la coopération du libre arbitre avec la grâce. Il tâcha de le détromper dans les lettres qu'il lui écrivit, et dans les conférences qu'il eut avec lui. Mais, voyant l'inutilité de ses efforts, il le dénonça au concile d'Arles, que Léonce, évêque de cette ville, assembla entre les années 461 et 484. Lucide y rétracta solennellement ses erreurs en présence de trente évêques qui composaient l'assemblée, et parmi lesquels on comptait saint Euphrone d'Autun, saint Patient de Lyon, saint Mamert de Vienne, et Fauste de Riez. Il renouvela cette rétractation, et y fit même des additions dans un concile qui se tint à Lyon sous saint Patient, quelque temps après. Elle a été publiée par Canisius Lec. Ant. t. I, p. 352, et dans la collection des conciles de Labbe, t. IV, p. 1041, 1044. On la met communément vers l'an 474. Il ne paraît pas qu'on puisse révoquer en doute l'existence des deux conciles dont nous venons de parler, quoiqu'ils ne soient connus que par les lettres de Fauste. Ces lettres furent publiques dans le temps, et Fauste ne se serait pas exposé à un démenti général. Il parle sur-tout du concile d'Arles dans une lettre à l'évêque Léonce qui y présida. Bibl. Patr. t. VIII, p. 524.

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Nous avons de Fauste des lettres, des sermons et des traités polémiques contre les ariens et les prédestinatiens. Il est aussi auteur de plusieurs homélies qui ont été imprimées sous le nom d'Eusèbe d'Emèse. Voyez Martène, Anecd. t. V, p. 57, 60, et t. VII, p. 118; Bibl. Patr. t. VI, p. 629; Stilting, §. 16, p. 711.

Fauste, dans sa lettre au diacre Gratus, le reprend de plusieurs erreurs dans lesquelles il était tombé, sur-tout par rapport à l'incarnation et à la maternité divine de la Sainte-Vierge. Il loue, sur les points qu'il défendait, les écrits de saint Augustin: mais il dit en même temps que plusieurs savans (ce qu'il entend des semi-pélagiens) les blâmaient en plusieurs autres choses.

La lettre à Lucide contre le prédestinatianisme, contient elle-même des erreurs, et le semi-pélagianisme y est enseigné ; il l'est plus clairement et plus fréquemment dans les deux livres sur la gráce et sur le libre arbitre. Tillemont, Ceillier, etc., disent même que ces deux livres ont pour objet spécial d'établir cette hérésie contre saint Augustin. On pourrait assurer cependant que Fauste s'y proposait principalement d'y réfuter Lucide. Voyez les passages extraits par Noris et par les théologiens qui ont écrit l'histoire des semi-pélagiens, ou qui ont réfuté leurs

pouvaient le lui permettre. Il conserva le même amour de la pauvreté, le même esprit de pénitence, la même

erreurs. Voyez aussi Ceillier, t. XV, p. 171, et Rivet, Hist. Lit. de la Fr. t. II, p. 585, ad p. 619, et l'avertissement qui est à la tête du tome III.

Les ouvrages de Fauste furent censurés avec ceux de Cassien par le Pape Gélase, t. IV, Conc. p. 1265, et rejetés par le Pape Hormisdas sur les matières de la Grâce, ep. 70, ad possessorem, p. 1532. Les évêques africains bannis en Sardaigne, les condamnèrent ouvertement comme favorables au semi-pélagianisme, ep. synodica Africanorum ad Scythas, inter opera S. Fulgentii, p. 286. Ils ont également été condamnés par saint Fulgence, qui écrivit pour les réfuter; par saint Isidore de Séville, de Script. Eccles. c. 14; par saint Adon de Vienne, Chron. ad an. 492; par saint Césaire d'Arles, par saint Avit, et par les églises tant de l'Orient que de l'Occident, comme l'observe Baronius, Annal. t. VI, ad an. 490.

Fauste écrivit un livre du Saint-Esprit contre les macédoniens. On l'a souvent imprimé sous le nom de Paschase, qui fut diacre de l'Église romaine sous les Papes Anastase et Symmaque, t. VIII, Bibl. Patr. pag. 807. Fauste écrivit aussi des lettres contre les ariens. Son zèle à combattre ces hérétiques le fit exiler par Euric, Roi des Goths, en 481. Il fut rappelé trois ans après. On met sa mort vers l'an 493.

Quelques maîtres du sacré palais, et les inquisiteurs de Rome ont ordonné d'effacer l'épithète de Saint que Fauste avait dans quelques livres. Mais cela n'a pas empêché qu'on n'ait continué de l'honorer en cette qualité à Lérins et dans les diocèses de Riez et de Cavaillon, où son culte est établi de temps immémorial. Baronius, informé de cette circonstance, rétracta, in addendis, t. X, Annal. p. 961, ce qu'il avait dit de la mauvaise foi de Fauste, t. VI, ad an. 490; mais il persista dans la censure qu'il avait faite de sa doctrine. Quelques auteurs ont essayé de justifier Fauste de l'accusation de semi-pélagianisme. Voyez Simon Bartel, dans l'apologie de Fauste, à la fin de l'Histoire chronologique des évêques de Riez, et surtout le P. Stilting, §9, p. 677. Le savant Bollandiste soutient que Fauste ne tomba jamais dans les erreurs des semi-pélagiens, et qu'au contraire, il soutint toujours la nécessité de la grâce, proprement dite, pour le commencement de la foi. Cette opinion paraîtra sans doute une nouveauté et surprendra les lecteurs. On ne peut en effet disconvenir que Fauste ne soit tombé dans l'erreur des semi-pélagiens; et l'unique moyen de le justifier, est de dire que

humilité; mais sa patience et sa charité eurent plus d'exercice que dans le cloître, parce qu'il était chargé d'un peuple nombreux qu'il fallait conduire au ciel.

Il nous reste encore quelques-uns de ses sermons. Trois ou quatre de ceux qui ont été publiés sous le nom d'Eusebe d'Emèse, lui appartiennent (3). Le premier, qui se trouve parmi ceux de Fauste de Riez, passe également pour être de lui (4).

Saint Maxime assista au concile de Riez, en 439, au premier d'Orange, en 441, et à celui d'Arles, en 454. Il mourut le 27 Novembre, quelque temps avant l'année 462. Son corps se garde dans la cathédrale de Riez, dédiée sous l'invocation de la Sainte-Vierge et de saint Maxime (5).

par

le point dont il s'agit, n'avait point encore été expressément défini l'Eglise, comme il le fut dans le second concile d'Orange en 529. On peut voir sur Fauste de Riez, Ceillier, t. XV, p. 157; Rivet, Hist. Lit. de la Fr. t. II, p. 585, 591, et Avert. sur le t. III; Bollandus, sous le 16 Janvier, et le P. Stilting, qui a donné une longue histoire de la vie de Fauste, avec des dissertations apologétiques et littéraires, sous le 28 de Septembre, t. VII de ce mois, qui est le XLVII des Acta Sanctorum.

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(3) Cave, Hist. Lit. t. I, p. 422.

(4) D. Rivet. Hist. Lit. de la Fr., t. II, p. 360.

(5) On a quelquefois confondu saint Maxime de Riez, avec S. Maxime de Vime en Artois, qu'on appelle saint Mans à Abbeville, et S. Masse à Boulogne-sur-Mer, où il est honoré comme patron, avec octave. Il y a dans l'église de Saint-Wulfran d'Abbeville, une belle châsse qui renferme une portion considérable de ses reliques. On garde son chef, et quelques-uns de ses ossemens à Ypres ; l'église d'Antoing, près de Tournai, possède aussi une portion de sa dépouille mortelle. Du Saussay et Baillet se sont trompés, en avançant qu'il y avait une portion de ses reliques à Vernon en Normandie ; ils auront sans doute pris S. Maxime de Vime pour saint Maxime ou saint Mauxe d'Acquigny. On découvrit les reliques du premier à Vime, près de Saint-Omer, le 13 Décembre 953. Elles furent visitées, en 1165, par Milon II, évêque de Térouenne, les évêques d'Amiens et de Noyon. Il est honoré comme évêque

et par

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