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tras, en 369, ou plutôt de Constantinople, quelques années après, des reliques du saint Apôtre, et qu'il fit bâtir pour les recevoir une église avec un monastère connu sous le nom d'Abbernety, à l'endroit où est présentement la ville de Saint-André (19). Ussérius prouve qu'on venait des pays étrangers en pélerinage à cette église, et que les moines qui la desservaient, furent les premiers qu'on appela Culdées (20). Peu de temps après l'année 800, Hungus, Roi des Pictes, donna des biens considérables à la même église, en action de grâces de la victoire qu'il avait remportée sur les Northumbres. Kenneth II, Roi des Scots, ayant défait les Pictes, et entièrement détruit leur puissance dans le nord de la Bretagne, en 845, répara et dota richement l'église de Saint-Régulus ou Reuil, dans laquelle on prétendait avoir un bras de saint André (21).

(19) Combefis, not. ad Hippolyt., p. 32, t. I, ed. Fabricii. (20) Voy. Usérius, Antiq. c. 15, p. 345, et Fordun, Scot. Chr. 1. 2, c. 26. (21) L'abbaye, dont nous venons de parler, a donné naissance à la ville de Saint-André dans le comté de Fife. Elle était dans un état très-florissant, lorsque l'évêque Henri Wardlow y établit une université en 1412, établissement qui fut confirmé par le Pape. Cette université acquit un nouvel éclat sous Jacques Kennedy, successeur de Wardlow, qui fut régent du royaume durant la minorité de Jacques III. Le patrice Graham, qui remplaça Kennedy, fit décider à Rome que l'archevêque d'Yorck n'avait point de juridiction sur le siége de saint André. Il fit encore ériger ce dernier siége en archevêché. Voyez Jacques Bal four, et le catalogue de plusieurs évêques d'Ecosse, par Robert Keit, lequel a été imprimé à Edimbourg, en 1755.

Les chanoines réguliers succédèrent aux Culdées dans le monastère de Saint-André, qui devint une filiation de l'abbaye de Scône. L'abbé de cette maison avait au parlement la préséance sur tous les abbés d'Ecosse. Voyez l'Histoire des maisons religieuses d'Ecosse, par Robert Keith, p. 237.

Il y avait cependant en Ecosse deux abbayes plus célèbres que celle de Saint-André l'abbaye de Scône sur le Tay, à un mille au-dessus de Perth, où les Rois étaient couronnés, et où l'on gardait la chaise

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Notre saint Apôtre, en conversant avec Jésus-Christ, détacha son cœur de toutes les affections terrestres, et y alluma le feu de l'amour divin. Nous nous disons souvent à nous-mêmes que nous voulons mériter cet amour, qui est le plus précieux des trésors, et qui fait notre gloire et notre bonheur. Mais ces désirs sont illusoires, si nous ne prenons pas les moyens de parvenir à ce qui en est l'objet. Pensons-nous qu'il faut commencer par nous établir dans la pratique du renoncement et de l'humilité ? que nous devons tout quitter, à l'exemple des Apôtres, c'est-àdire, abandonner en esprit ce monde au milieu duquel nous vivons, et mourir à nous-mêmes, avant que le Sauveur daigne converser familièrement avec nous, qu'il nous honore de ses saintes caresses, et qu'il nous communique ses grâces les plus précieuses? Non-seulement cette disposition de l'âme est nécessaire; mais nous devons encore nous appliquer à la perfectionner tous les jours. Moins nous tiendrons au monde, plus nous avancerons dans le

royale de marbre qui est présentement à Westminster, et l'abbaye appelée Holy-Rood-House, dédiée sous l'invocation de la sainte Croix. Ces deux maisons suivaient l'institut des chanoines réguliers. Ces religieux, dont l'ordre devint très-florissant, furent substitués aux Caldées dans presque tous les monastères d'Ecosse.

Dumfermling et Coldingham étaient les principaux monastères que les Bénédictins avaient en Ecosse. Le premier, situé dans le comté de Perth, avait été commencé par Malcolm III, surnommé Canmore. Plusieurs Rois y furent enterrés. On y gardait la châsse de sainte Marguerite. Le monastère de Coldingham était dans le comté de Berwick. Il fut rebâti par le Roi Edgar, qui mit des moines à la place des religieuses qui l'avaient habité primitivement. Voy. Keith, ibid.

L'ordre des Chevaliers de Saint-André est attribué par les Ecossais au Roi Achaïus, qui florissait dans le huitième siècle. Il était presque tombé dans l'oubli lorsque le Roi Jacques VII résolut de le faire revivre. Le collier de cet ordre est formé de fleurs de chardons entrelacées de feuilles de rue; à ce collier pend une croix de saint André, avec cette devise: Nemo me impunè lacessit.

divin amour. Cette vertu, qui est la reine de toutes les autres, qui en est l'âme et la forme, il faut l'entretenir par la prière, le recueillement et la méditation de la loi du Seigneur; il faut encore l'exercer par des actes extérieurs, sur-tout par ceux de la charité fraternelle et par la pratique des œuvres de miséricorde.

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S. NARSÈS, ÉVÊQUE, ET SES COMPAGNONS, MARTYRS.

Quatrième siècle.

La quatrième année de la grande persécution excitée par Sapor II, Narsès, évêque de Sciaharcadat, capitale de la province de Beth-Germa, en Perse, fut arrêté avec Joseph, son disciple, lorsque le Roi était dans cette ville. On les conduisit l'un et l'autre devant le prince. Sapor adressant la parole à Narcès, lui dit : « Je suis touché de votre air vénérable et de vos cheveux blancs, ainsi que » de la bonne mine de votre jeune pupille. Vous êtes les » maîtres de conserver votre vie. Adorez le soleil, et je vous comblerai de biens et d'honneurs; car, je vous le répète, vous m'inspirez un vif intérêt. Vos caresses, répondit le bienheureux Narsès, ne peuvent que nous affli» ger, elles sont un piége; elles ont pour objet de nous at» tacher à un monde perfide. Vous même, qui jouissez » de tous les avantages de ce monde, et qui les promet» tez aux autres, qu'en pensez-vous? sont-ils autre chose » qu'un songe qui s'évanouit? Ne ressemblent-ils pas à la » rosée du matin, qui est séchée en un instant? Quant à » moi, qui suis plus qu'octogénaire, et qui sert le vrai » Dieu depuis mon enfance, je conjure ce même Dieu » de ne pas permettre que je lui devienne infidèle en adorant le soleil, qui est l'ouvrage de ses mains. Si vous ne

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» m'obéissez pas sur-le-champ, dit le Roi avec colère, >> vais vous livrer aux bourreaux. Eussiez-vous, répliqua Narsès, le pouvoir de nous faire souffrir plusieurs morts, » nous ne pouvons vous obéir. » Alors le Roi prononça la sentence, et les deux martyrs furent remis entre les mains des bourreaux. Une multitude innombrable de peuple les suivit au lieu du supplice. Narsès, ayant jeté les yeux autour de lui, Joseph lui dit : «Voyez comme ce peuple vous » regarde ; il attend que, suivant la coutume, vous lui don» niez la permission de s'en aller, et que vous vous retiriez » dans votre maison. » L'évêque répond à son disciple en l'embrassant : « Que vous êtes heureux, mon cher Joseph, d'avoir évité les piéges du monde, et d'être entré avec joie par la porte étroite qui conduit au royaume

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» céleste.» Joseph et son bienheureux maître furent décapités le 10 de la lune de Novembre en 343.

Plusieurs autres chrétiens souffrirent vers le même temps. Jean, évêque de Beth-Seleucie, fut mis à mort dans le château de Beth-Hascita, par l'ordre d'Ardascirus, prince de Perse, et qui était peut-être fils de Sapor. Isaac, prêtre de Hulsar, fut lapidé hors des murs de Beth-Séleucie, par l'ordre du président d'Adatgusnasaph. Le prince Ardascirus, étant vice-roi d'Adiabène, fit mettre à mort Papa, prêtre d'Helmine, dans le château de Gabal. Le même prince ordonna à des femmes de Beth-Seleucie, qui avaient apostasié, de lapider un jeune ecclésiastique, nommé Uhanam. Guhsciatazades, eunuque du palais d'Ardascirus, ayant refusé de sacrifier au soleil, Vartranes, prêtre apostat, eut ordre de le massacrer de sa propre main. Mais celui-ci se sentit tellement saisi de frayeur à la vue du martyr, qu'il fut un temps considérable sans oser le frapper. Le Saint lui dit : « Comment, vous qui êtes prêtre, venez

Vous pour m'ôter la vie? Mais je me trompe, en vous don»nant la qualité de prêtre. Remplissez votre commission;

» mais pensez à votre apostasie, et à la fin tragique de Ju» das. » Vartranes, d'une main tremblante, lui porta enfin un coup mortel. Les martyrs, dont nous allons rapporter les noms, étaient laïques. Sazanes, Marès, Timée et Zaron versèrent leur sang pour la foi dans la province des Huzites. Bahuta, qui était une femme de qualité de Beth-Séleucie, fut mise à mort par l'ordre du président : Tècle et Danacha, vierges de la même ville, souffrirent le martyre peu de temps après. Tatona, Mama, Mazachia et Anne, aussi vierges de Beth-Séleucie, furent exécutées hors des murs de Burchata. Sapor fit massacrer trois autres vierges de la province de Beth-Germa, savoir, Abiata, Hatès et Mamlacha.

Voyez les actes sincères de ces martyrs, ap. Steph. Assemani, Act. Martyr. Orient. t. I, p. 97.

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S. SAPOR, ÉVÊQUE DE BETH-NICTOR; S. ISAAC, ÉVÊQUE DE CARCHA; SS. MAHANÈS, ABRAHAM ET SINÉOM,

MARTYRS.

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L'AN 339.

La trentième année du Roi Sapor II, les mages accusèrent les chrétiens auprès de ce prince. « Bientôt, lui dirent-ils, on n'adorera plus le soleil, ni l'air, ni l'eau, ni la terre, car les chrétiens les méprisent et les insultent. » Sapor irrité renonça à un voyage qu'il avait dessein de faire à Aspharèse, et publia un édit par lequel il était ordonné de mettre en prison tous les chrétiens dont on pourrait se saisir. Mahanès, Abraham et Siméon furent les premiers qu'on arrêta. Le lendemain les mages dirent au Roi : « Sapor, évêque de Beth-Nictor, et Isaac, évêque » de Beth-Séleucie, bâtissent des églises et séduisent beau

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