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vertit un grand nombre de païens, entre autres le Roi Cynegils, qui régna depuis 611 jusqu'en 642. C'était le cinquième successeur de Cerdic, qui avait fondé ce royaume en 519. Le saint apôtre fixa son siége à Dercis, aujourd'hui Dorchester, sur la Tamise, dans le comté d'Oxford, vers les frontières de celui de Berk (1). Il fit des conversions innombrables et bâtit beaucoup d'églises. Il mourut vers l'an 650, et fut enterré dans sa ville épiscopale. Ses reliques furent transférées à Winchester par l'évêque Hedda, qui les déposa dans l'église de St.-Pierre et de St.-Paul.

Voyez Bède, Hist. 1. 3, c. 7, et Le Nève, Fasti Anglic. p. 137, 283.

(1) Le siége de Dorchester, dont on forma ceux de Salisbury, d'Exeter, de Wells, de Litchfield, Worcester et Hereford, fut bientôt transféré à Winchester. Saint Birin fut remplacé par un Français nommé Agilbert, qui retourna dans sa patrie en 660, parce qu'il n'entendait pas assez bien la langue du pays. Wina ayant été fait évêque des Saxons occidentaux, résida à Winchester. Eleuther et Hedda, qui remplirent successivement ce siége, firent leur résidence dans la même ville. En 650, le Roi Oswy nomma Dwina, évêque de Litchfield, pour le milieu de l'Angleterre. On érigea un autre évêché dans le même pays en 676, lorsque Eadhead fut fait évêque de Sidnacester. En 872, on transféra ce siége à Legecester, aujourd'hui Leicester, et peu de temps après à Dorchester. Il y eut des évêques pour la Mercie occidentale jusqu'en 1072. L'évêque Remi transféra alors le siége à Lincoln. Voyez Godwin, de Præsulibus Angliæ, edit. nov., et Le Nève, Fasti Anglic. p. 138.

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SAINT ÉLOQUE, prêtre.

Septième siècle.

L'on croit assez généralement que ce Saint est venu d'Irlande avec saint Fursy et ses compagnons (1); qu'il vécut pendant quelque temps sous lui dans son couvent de Lagny, et que celui-ci lui en abandonna la direction. Mais lorsqu'il eut remarqué que les religieux étaient peu disposés en sa faveur, il quitta la communauté pour aller vivre solitairement avec quelques-uns de ses compagnons à Grimac, près de l'Oise.

La réputation de sainteté qu'il s'était acquise parvint à la connaissance de saint Eloi, qui l'ordonna prêtre et lui permit de répandre la foi chrétienne dans toute l'étendue de son évêché. Il remplit sa mission en consolidant la foi, tant par l'exemple de ses vertus que par des miracles, jusqu'à ce qu'il fût rappelé dans le sein du Seigneur, pour y recevoir la récompense de son saint dévouement. Son corps resta pendant quelque temps sous terre; et c'est par les soins du comte Eilbert, qu'il fut transféré de la France dans le couvent de Waulsort, vers l'année 970 ou 974 (2).

Voyez Molani Nat. SS. Belgii, p. 266. Les Bollandistes s'étaient proposés de donner sous le 3 Décembre les actes de la translation du corps de S. Eloque à Waulsort, d'après un ancien manuscrit de l'an 1080.

(1) V. ci-dessus, tom. I, pag. 315.

(2) V. ci-dessus la vie de S. Forannan, sous le 30 Avril.

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S. WALFROI ET S. RADFROI, MARTYRS.

Neuvième siècle.

Ce fut à Bedderwalde, plus tard Bedum (1), aux environs de Groningue, que demeurait S. Walfroi.

Cet homme, devenu célèbre par la sainteté de sa vie, épousa une femme qui lui ressemblait en piété, et par laquelle Dieu lui donna un fils, nommé Radfroi. Les Normands avaient pris la ville de Groningue, et réduit en cendres l'église de Saint-Martin, que Walfroi avait l'habitude de fréquenter chaque jour. Ces barbares le trouvèrent à Bedum, dans son habitation, épanchant ses prières devant le Seigneur, et l'assassinèrent avec son fils Radfroi. Comme il s'opéra beaucoup de miracles par l'intercession de ces deux martyrs, on bâtit en cet endroit une église, d'abord en bois, ensuite en pierres, dans laquelle on transféra leurs reliques, et qui fut dédiée en l'honneur de la très-sainte Vierge, de l'apôtre S. Paul, et de S. Walfroi.

Molanus, dans ses notes sur le martyrologe d'Usuard, place leur fête au 3 Décembre et leur translation au 22 Juin.

Voyez Molani Nat. SS. Belgii, p. 267, et Heussenii Hist. Epist. Groen.

(1) Par contraction Beem.

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+SATTALA, PREMIÈRE ABBESSE DE SAINT-ÉTIENNE,

A STRASBOURG.

L'AN 741.

L'ABBAYE de Saint-Etienne fut fondée vers l'an 717, pour trente religieuses, sous le règne de Chilpéric II, Roi d'Austrasie, par Adelbert, duc d'Alsace, frère de sainte Odile, dont on célèbre la mémoire le 13 Décembre. Dès qu'Adelbert y eut mis la dernière main, il choisit pour la gouverner Attala sa fille, qu'il avait eue de Gerlinde, sa première femme (1). Attala, ainsi que ses deux sœurs Eugénie et Gundelinde avaient été formées par leur tante sainte Odile dans les exercices de la piété et de la régularité, au couvent de Hohenbourg. A son exemple Attala introduisit dans son abbaye la règle de S. Augustin et non celle de saint Bénoît, comme quelques auteurs l'ont prétendu (2). Attala profita si bien des exemples de vertu que lui avait donnés sa tante, qu'elle devint elle-même l'exemple des chanoinesses de Saint-Etienne.

Cette maison devint en peu de temps une source de bénédictions pour Strasbourg, et la vertu modeste, qui aspirait aux choses du Ciel avec un zèle infatigable, lui assura pour des siècles des fondemens inébranlables. Attala exerçait la plus grande sévérité envers elle-même, mais

(1) Voyez Pantaléon d'Ysenheim, chapelain de Battenheim, dans son Breviarium; Grandidier, Hist. de l'église de Strasbourg, tom. I, pièces justificatives, no 29.

(2) Ce qui se prouve encore par les lettres de l'Empereur Lothaire, qui y nomme pour directeurs des chanoines et non des religieux Béné dictins. Nous discuterons ce point avec détail, dans la vie de la sainte fondatrice de Hohenbourg.

elle était une mère tendre pour ses sœurs, que sa piété attachait à ses pas dans les voies de la perfection. Il serait superflu de dire qu'elle possédait à un degré éminent le don de la contemplation; mais elle y joignait cette charité active, qui embrasse tous les besoins du pauvre, et qui présente une main généreuse à l'étranger délaissé.

Après avoir gouverné son abbaye pendant vingt ans, elle mourut le 3 Décembre 741, n'ayant vécu que cinquantequatre ans. Ses dépouilles mortelles furent exposées pendant cinq semaines à la vénération publique, avant qu'on ne les enterrât. Son culte était déjà autorisé à la fin du huitième siècle. Son nom se trouve dans l'ancien martyrologe du diocèse de Strasbourg et dans le vieux calendrier de l'abbaye de Munster; Lothaire, dans un diplome de 845, la nomme Attalam sacratissimam virginem Abbatissam.

On raconte que Merentrude, abbesse de Hohenbourg, amie particulière de sainte Attala, voulut avoir de ses reliques, et chargea un certain Werner de lui en procurer: il pénétra secrètement dans l'église et coupa une main de la Sainte. Ces pieux larcins n'étaient pas rares au moyen âge (3). Ce bras se conservait encore dans l'église de SaintEtienne à Strasbourg lorsque la révolution française éclata, ainsi qu'un manteau noir de laine, qu'on prétend avoir appartenu à sainte Attala, et que chaque abbesse à son avénement était obligée de mettre sur ses épaules (4). On

(3) Voyez Muratori, Antiquit. italicar. medii ævi, tom. V., diss. 58, pag. 11 sqq.

(4) Voyez Albrecht, Historie von Hohenburg, p. 351 sq.; Huber, Bericht von dem uralten adelingen Stift zu St. Stephan, p. 127 et 129. On ne connait pas les abbesses qui succédèrent à Ste. Attala, jusqu'à Basille, tante de l'Impératrice Irmengarde, qui vivait en 845. Cette célèbre abbaye se soutint pendant plusieurs siècles dans la régularité et la pureté de son origine. Le relâchement s'y introduisit dès le com

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