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VILLES HANSÉATIQUES. — Leur attitude vis-à-vis du zollverein.

DUCHÉ DE NASSAU. Ouverture de la première session des états.

CONFÉDÉRATION GERMANIQUE.

Les efforts incessants faits par le commerce allemand pour s'ouvrir les marchés transatlantiques se manifesèrent d'une manière éclatante par la conclusion d'un traité entre le gouvernement américain et la compagnie intitulée Boat-steam navigation company. Par ce traité, la compagnie s'engageait à construire, au 1er mars 1847, un bateau à vapeur de première classe, de 1400 tonnes et 1,000 chevaux; au 1er août 1847, un autre bateau pareil; deux autres de même force au 1er mars 1848. Ces bateaux seraient affectés au service entre New-York et Brême, touchant à Cowes en Angleterre. A partir du 1er mars au 1er août 1847, il n'y aurait qu'un trajet. Du 1er août au 1er mars 1848, il y aurait un départ par mois, et deux départs à partir du 1er mars 1848. La société était constituée au capital de 1 million de dollars. La compagnie recevrait 400,000 dollars pour le service des lettres et des dépêches.

Le réseau des chemins de fer qui sillonnent l'Allemagne s'étend et se resserre en même temps. Non-seulement les chemins de l'Oder et de l'Elbe se rapprochent de ceux du Rhin et du Mein, mais encore ils se dirigent simultanément vers la mer Baltique, la Vistule et le Danube, et de ce dernier fleuve ils pénetrent en Hongrie, en Gallicie, et, franchissant les Alpes, touchent à la mer Adriatique.

Le haut et le bas Rhin auront bientôt deux lignes de fer parallèles l'une sur la rive droite, parcourant Francfort, Darmstadt, Heidelberg, Carlsruhe, Fribourg et Bâle; l'autre sur la rive gauche, de Bingen, Mayence, par Worms, Manheim (Ludwigshafen), Spire, Strasbourg, et de là, par Colmar et Mulhausen, à Bâle.

Une autre ligne, celle de Weser, ira de Francfort par Friedberg, Giessen, Marbourg et Cassel, à Munden, pour rejoindre

la ligne du Nord de Berlin, par Potsdam, Magdebourg, Hanovre. Minden, Munster, Dusseldorf, à Cologne.

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Cologne est déjà liée d'un côté avec Dusseldorf et Elberfeld, de l'autre avec Aix-la-Chapelle et la Belgique, bientôt avec Paris. Dusseldorf et Aix-la-Chapelle seront réunis, grâce à une ligne particulière, par Crefeld et Clèves. Une autre ligne de Duisberg, par Wesel et Emmerich, réunira Dusseldorf avec le chemin d'Arnheim à Amsterdam.

Une nouvelle ligne, non moins importante, se dirigera de Mindem à Brême, et poussera jusqu'à Oldenbourg et Emden, Hanovre sera réuni à Hambourg par une ligne traversant Zelle, Lunneberg et Harbourg.

La ligne entre Hambourg et Berlin est une des plus importantes. De Berlin, une voie ira par Mecklembourg jusqu'à Lubeck, Wismar et Rostock; une autre à travers Stettin, poussera d'un côté à Stralsund, de l'autre elle touchera la Pomeranie inférieure.

Cette dernière ligne traversant la Silésie, rejoignant l'Autriche, et celle de Dresde à Leipzig, forment ensemble la vertėbre de l'Allemagne centrale. D'un bout, elle va par Halle et Kæthen, à Berlin; de l'autre, touchant Bamberg, par Hof et Altenbourg, elle rejoindra la grande ligne du Sud. De Bamberg, une ligne rejoindra Francfort, par Wurzbourg et Aschaffenbourg, et une autre par Nuremberg et Augsbourg, ira à Munich. D'Augsbourg, une ligne latérale rejoindra celle d'Ulm et y rattachera le chemin wurtembergeois, qui, à son tour, se mariera à celle du grand-duché de Bade.

Malgré tous ces chemins, les uns faits, les autres en voie de construction, l'Allemagne a encore de grandes lacunes à remplir.

De Bonn à Mayence, il manque une ligne pour réunir Francfort avec Cologne. Il n'est pas question non plus encore de la construction de la ligne entre Munich et Vienne. On parlé d'une ligne entre Dresde et Prague; mais on attend d'abord l'achèvement de celle entre Vienne et Trieste.

Ce réseau, une fois complété, en réunissant tous les fleuves de l'Allemagne, le Danube avec le Rhin et le Mein, déjà réunis par le canal du roi Louis de Bavière, l'Elbe, l'Oder, la Weser avec le Rhin, et le Mein avec ses deux mers, non-seulement activeront le commerce, mais encore lui donneront un essor et des directions nouvelles dont il est impossible de prévoir le brillant avenir.

AUTRICHE.

Le fait qui domine, cette année, l'histoire de l'empire, c'est la tentative d'insurrection qui éclata, au même moment, dans les différentes provinces polonaises annexées depuis longtemps à l'Autriche, à la Prusse et à la Russie, et l'adjonction inattendue de la république de Cracovie à la couronne autrichienne. Le 17 février, le mouvement commença à Tarnow, capitale du cercle de ce nom. Il fut immédiatement comprimé, et le drame de la révolte polonaise se dénoua sur un autre théâtre. Aussi, pour ne pas scinder l'histoire de ces événements, avons-nous dû la raconter ailleurs (voyez Pologne, Cracovie ).

Mais les conséquences de ce mouvement en Autriche, et la part que prirent les paysans à la répression des désordres par d'autres désordres plus redoutables peut-être, appelèrent l'attention de l'Europe sur la constitution intime de l'empire autrichien. Comment d'une émeute excitée par la noblesse naissaitil une sorte de guerre sociale, et comment avait-il pu arriver que les paysans de la Gallicie se tournassent contre leurs seigneurs?

Quelle était la cause première de ces désordres, et fallait-il les attribuer aux fautes commises par le gouvernement autrichien? Quelques-uns virent là une manifestation libérale faite au nom des principes constitutionnels qui dominent en France et en Angleterre. D'autres crurent y reconnaître une énergique protestation des masses populaires contre la glèbe, la corvée et les autres institutions féodales restées debout en Autriche.

D'autres signalèrent cette émotion comme un symptôme de la résurrection, de l'avénement prochain de la race slave. Peut-être était-il plus vrai de dire que le développement excessif donné par une politique ombrageuse aux satisfactions matérielles, au détriment du sentiment moral et des droits naturels, n'avait que trop préparé les peuples si divers de l'Autriche à une réaction terrible. Sans doute la misère exceptionnelle produite cette année dans les campagnes par une disette de grain, n'avait pas peu contribué à l'explosion. Mais la fatale ignorance entretenue dans les classes inférieures, et l'habitude des appétits grossiers que ne modère aucun sentiment élevé, aucune personnalité intelligente, devaient être considérées comme des causes importantes de cette crise. C'est pour cela surtout qu'elle avait éclaté parmi les populations de la Gallicie, plutôt que parmi les Hongrois et les Italiens, races évidemment supérieures par leur nature et par leur éducation politique.

Le 6 octobre, parut une ordonnance, signée par le comte Stadion, en vertu de laquelle toute la Gallicie, à l'exception de la Bukowine, fut déclarée en état de siége. Le comte de Stadion, après avoir pris connaissance de l'état de choses en Gallicie, retourna à Vienne pour demander des pleins-pouvoirs plus étendus, qui lui furent accordés par l'empereur, en vertu de deux ordonnances. Suivant la première, toute tentative d'insurrection et tout crime de haute trahison devraient être jugés par un conseil de guerre; la seconde contenait des mesures plus sévères relativement à la police des étrangers. Pour appuyer ces instructions nouvelles, les vingt-six régiments répartis dans le royaume furent portés à trente-deux; l'artillerie fut également augmentée. Une garde de sûreté, composée de 5,000 hommes, fut organisée pour être incorporée à la garde des frontières (voyez, pour l'histoire de l'insurrection et de l'annextion, Pologne, Cracovie).

Le gouvernement autrichien crut devoir prendre des mesures contre l'agitation religieuse et contre la secte nouvelle qu'il persistait à regarder comme placée en dehors des communautés reconnues par l'État. Un arrêté, publié dans les premiers jours

de février, déclara que les catholiques dits allemands, ne faisant partie d'aucune communauté religieuse reconnue dans la monarchie autrichienne, seraient considérés à l'avenir comme formant une association illégale, et n'ayant aucun droit au séjour dans l'empire; ceux qui en feraient partie seraient en outre punis comme criminels en cas d'action répréhensible commise par eux. Les ambassades autrichiennes ne devraient viser le passe-port d'aucun étranger faisant partie de cette secte. Lorsque des sujets autrichiens résidant à l'étranger et appartenant à cette secte, voudraient rentrer dans leurs foyers, l'ambassadeur autrichien les inviterait à abandonner la secte en question, et å se mettre en règle en rentrant dans une des communautés légales. Les étrangers habitant la monarchie autrichienne, et faisant partie de la secte, seraient tenus de quitter le pays sans délai. Tout fonctionnaire public qui l'aurait embrassée serait immédiatement destitué.

Une mesure favorable aux chemins de fer autrichiens et qui devait, tout en augmentant leur importance, opposer une digue à l'agiotage, fut la résolution prise, le 18 novembre, par S. M. l'empereur, d'ouvrir près la caisse d'amortissement une caisse spéciale extraordinaire de crédit, destinée à acheter, sur des fonds particulièrement assignés à cet effet, et à des prix représentant leur valeur véritable, des actions de chemins de fer déjà concédés. L'exécution de cette mesure fut confiée au président de la chambre aulique, M. le baron de Kubeck. Elle eut pour premier résultat de relever le cours de ces actions depuis longtemps dépréciées.

Une convention relative à la navigation fut conclue entre l'Autriche et les grands-duchés d'Oldenbourg et de Mecklembourg-Schwerin. Les navires autrichiens seraient désormais, à leur entrée dans les ports d'Oldenbourg et de Mecklembourg, ainsi qu'à leur sortie, traités sur le même pied que les navires nationaux. La parfaite réciprocité était admise.

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